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Sur le tournage d’Au Coeur de l’Océan – 2e partie

2e partie de notre visite du tournage d’Au Coeur de l’Océan de Ron Howard en banlieue de Londres où nous avons rencontré l’équipe du film et pu assister au tournage d’une scène sur fond vert. La première partie se lit ici.

Après avoir croisé Ben Walker et Chris Hemsworth, rencontres avec Cillian Murphy, le responsable des effets spéciaux Jody Johnson, Tom Holland et le producteur Brian Grazer. Nous avons terminé avec the man himself, Monsieur Ron Howard…

 

La journée sur le tournage d’Au Coeur de l’Océan reprend avec l’inégalable Cillian Murphy, vêtu lui aussi comme un chasseur de baleine, le visage marqué par des fausses cicatrices.

Vous avez l’air plus afamé que Chris !
Je suis juste moins baraqué que lui !

Comment vous êtes-vous préparé pour le rôle et à ce moment du tournage, vous en êtes où dans la souffrance ?
Pour l’instant ça va, mon personnage est un bon personnage, qui essaie de réconcilier le personnage de Chris et de Ben Walker. Mes recherches ont surtout été faites en parlant beaucoup à Ron et à Chris.

Vous avez une fascination pour cet période de l’histoire ?
J’aime beaucoup cette époque oui. Par exemple j’ai trouvé que Master & Commander était vraiment un excellent film. Ils ne font plus beaucoup de films de ce genre maintenant.

Ca fait quoi de tuer une baleine digitale ?
On utilise notre imagination. Ce sera l’aspect le plus numérique du film.

Vous préférez les vrais plateaux ou les écrans verts ?
Les écrans verts ne sont pas dérangeant si on les utilise bien. Ron utilise cette technologie vraiment bien, et depuis longtemps.

Comment êtes-vous arrivé sur le projet ?
J’ai reçu le script, j’ai adoré ! J’ai ensuite lu le livre, j’avais lu Moby Dick quand j’avais 20 ans. Je connaissais déjà un peu.

C’était un livre important ?
Pour moi le livre est un chef d’œuvre.

Vous aviez eu des expériences en mer auparavant ?
Oui quand j’étais petit, j’ai un peu navigué, il y a quelques marins dans ma famille, c’est dans le sang !

Parlez nous un peu de Ron.
J’ai grandi avec les films de Ron Howard. Je suis vraiment fasciné par la facilité qu’il a de changé de genre à chaque film. Ce qui est vraiment bien quand on le voit travailler c’est que tout, absolument tout le fascine, il est très impliqué dans tout, tous les détails de la production. C’est vraiment génial d’avoir cette énergie et cette joie. On devrait tous être comme lui, on fait un métier merveilleux.

 

Ça s’enchaine ensuite avec Jody Johnson, responsable des effets spéciaux du film. Le monsieur a travaillé sur Batman Begins, Rush, Paul ou encore Bons baisers de Bruges. Lors du tournage, il travaillait encore sur le design de la baleine, qui s’avère être un mâle, très vieux et très solitaire. La façon dont il parle de la créature montre qu’elle est vraiment un personnage à part entière du film, ils semblent avoir travailler sa psychologie, et ne l’appelle pas “it” comme on appelle un animal en anglais mais “he”. Ils essaient de ne pas le présenter comme un monstre, mais comme quelqu’un de très puissant.
Pour ce travail titanesque, ils ont énormément travaillé avec des experts en baleine, pour connaitre les différents mouvements, comment ils bougent, se reposent, sautent, respirent.
La baleine sera entièrement en CGI, il n’y a aucune maquette. Il raconte d’ailleurs avec humour que les maquettes ne lui manquent pas, sinon il ne serait pas payé (il est expert en digital), mais que si les effets spéciaux sont utilisés et faits correctement, il n’y a pas besoin de regarder vers l’arrière.

Nous avons ensuite eu la chance de rencontrer Tom Holland. Si le nom ne vous dit rien, Tom [qui a maintenant 18 ans et qui à l’époque de la visite et de la rédaction de cet article n’était pas encore pressenti pour incarner Spider-Man] était l’incroyable gamin de The Impossible. Et il faut dire que, malgré son jeune âge, le garçon déborde d’énergie et de charisme. Il joue un jeune mousse, Thomas Nickerson, également le narrateur du film. Il s’est beaucoup préparé pour le rôle en parlant d’abord avec Ron (il a fait son audition par Skype) puis pendant une semaine au bootcamp organisé par l’équipe de tournage. Il a appris à faire une dizaine de nœuds (!) pour le film. Il est ensuite rejoint par Sam Keeley, un jeune acteur irlandais, venu nous parler de Ron Howard, de sa facilité à aider les acteurs face à des écrans verts, mais également sur la vie des marins et leurs superstitions qu’il a dû apprendre.
Pour se préparer aux rôles, il nous explique que tous les acteurs ont reçu un paquet de livre incluant Moby Dick, The heart of the sea, Why read Moby Dick mais aussi des DVD de documentaires que Ron Howard a fait faire. Ça leur a fait prendre conscience du travail et de la réalité de ce métier de l’époque.

 

Il est déjà 15h et il nous reste encore un peu plus de 2h sur place. Nous nous dirigeons donc vers le fameux studio, un immense cube qui ne laisse rien paraître de l’extérieur. A l’intérieur, en revanche c’est tout autre. Des câbles partout, au loin on entend “ACTION !” et du monde qui s’active. Une table nous attend et on avale un fish and chips avant de rencontrer Brian Gazer.
Si le nom ne vous dit rien, ce monsieur a produit ou co-produit plus de 137 films ou séries, que ce soit Un flic à la maternelle, les saisons de 24, Apollo 13 ou encore Cowboys et Envahisseurs.

Pourquoi vous êtes-vous dit “je vais faire de ce livre un film” ?
En fait c’est Ron Howard qui est venu me voir. Mais j’avais beaucoup d’amis qui considéraient ce livre comme leur livre préféré. J’aime l’idée de voir Ron dans ce monde, de le voir créer un monde marin, qui traite de la survie. Visuellement il pouvait faire quelque chose qu’on aurait jamais vu, un peu comme Gravity. On veut en faire une expérience, on veut transporter les spectateurs comme ils ne l’ont jamais été.

Est-ce que c’est le film où vous avez utilisé le plus de CGI avec Ron ?
Oui je pense. On en a eu pas mal sur Le Grinch et Apollo 13. Mais je le vois dans ce cube et il est incroyable, il voit vraiment la baleine face à lui.

Votre collaboration avec Ron Howard dure depuis très longtemps. Racontez-nous un peu.
Je ne viens pas tous les jours sur le tournage, mais je découvre de nouvelles choses sur lui régulièrement. Le premier jour où je suis venu, j’ai été assez étonné par lui. Le tournage est très physique, et il s’adapte vraiment très vite, c’est incroyable. Il utilise tous les outils qu’il peut posséder avec tant d’intensité. C’était très excitant de le voir comme ça.

Quel est la chose la plus difficile sur un film comme ça ?
Quand on tourne un film qui se passe dans l’espace, on peut contrôler les choses, on crée tout en CGI donc ce n’est pas un problème. Mais quand on tourne en mer, on ne peut pas contrôler les éléments. L’océan change sans arrêt.

 

Ensuite arrive le grand moment, celui pour lequel on était vraiment venu et que personnellement, je n’avais jamais fait avant : pouvoir observer le tournage d’une scène dans un film de cette ampleur. De l’endroit où nous étions, nous ne pouvions pas voir ce qui se passait sur le tournage. On va alors deux à deux sur le plateau qui s’avère être une immense piscine. Il y fait très humide, avec une chaleur presque insoutenable. Là on peut voir au milieu de la piscine, une barque (de chasseur) et son équipage en train de chasser la fameuse baleine (fictive donc). Ils y tournent la scène de chasse à la baleine, en pleine tempête. Lorsque Ron lance “action” dans un micro, des vagues, du vent, une tempête commence à se créer. Et là, le talent des acteurs et la magie du cinéma opère. On fixe Ben Whitley en train de crier à ses coéquipiers, et on se retrouve projeter dans cette époque, on se retrouve avec eux, malgré les 5 caméras qui balaient la pièce. C’était vraiment très impressionnant de voir à quel point tout le monde semblait impliqué dans la chose.
Après plusieurs prises, l’équipe sur le bateau change. Il s’avère en fait que les bateaux seront, à l’écran, côte à côte, mais la magie des effets spéciaux fera ce travail.

 

Pour finir la journée en beauté, nous rejoignons Ron Howard sous sa tente et sa dizaine d’écran pendant le “break”, avant de se mettre derrière lui pour une dernière scène du tournage.

Quel est la part de réalité dans votre film ?
On n’a voulu romancé le film le moins possible et qu’il soit au plus proche de la réalité. D’un point de vue politique, de la façon dont c’était fait à l’époque, c’est beaucoup plus normal de s’approcher de la réalité. C’est ce que l’audience attend.

C’est votre premier film “aquatique”. Est-ce que vous avez pris quelques conseils auprès de James Cameron ?
Non. Je ne lui ai pas parlé du film. Mais mon assistant réalisateur a travaillé sur L’odyssée de Pi, donc il avait de l’expérience sur comment tourner sur l’eau.

Et avez-vous pensé à le tourner en 3D ?
Non, le style que je cherche est très contemporain, très naturel et intense. La 3D n’aurait pas été vraiment très appropriée. Mais ce sera peut-être en Imax.

Qu’est ce que vous aimez dans le fait de faire des films historiques ?
J’ai toujours adoré l’Histoire et les relations humaines. C’est pour ça que j’ai fais deux films à la suite inspirés d’histoires vraies. J’adore ce genre d’histoires. Mais je suis d’abord ma propre curiosité, et quand je découvre une connexion personnelle avec une histoire, que ce soit de la fiction ou pas, dès que je peux m’amuser et m’exprimer, je le fais. A côté de ça je travaille toujours sur des rêves d’enfant, notamment sur Dark Tower. Et j’ai d’autres projets qui sont basés sur des histoires vraies. Ce qui me motive c’est simplement si l’histoire me parle et si je peux montrer quelque chose d’intéressant.

Pourquoi avez-vous choisi Chris Hemsworth d’être le leader du film ?
Chris m’a amené le projet. Et je me suis dis qu’il ferait un Owen Chase parfait. On avait eu une expérience fantastique sur Rush, et j’étais assez flatté et fasciné par cette histoire. Au début je ne savais pas que c’était une histoire vraie, hormis le fait des chasseurs de baleine. Ca va surprendre beaucoup de gens.

En tant que réalisateur, quel est votre point de vue sur Hollywood en ce moment, avec tous ces remakes, suites, reboots … ?
Je suis très encouragé par cette année en tant que fan, par la qualité des films qui arrivent au cinéma. Il y a des risques très intéressants pris par les studios en ce moment.

Qu’est ce que vous aviez rechercher chez les acteurs pour le film ?
J’ai rencontré beaucoup des acteurs par Skype. Et j’ai toujours voulu croire mon instinct, sûrement parce qu’on les voyait sur un écran, ce qui n’est pas mal pour commencer. Et ça vous donne un peu de distance avec la rencontre. L’histoire se passe en 1820 et on voulait vraiment des acteurs qui pouvaient vraiment vivre comme à l’époque, parler de la façon d’antan, avec un accent qui n’est pas forcément le leur, mais je voulais des acteurs très naturels et authentiques, avec du charisme et pas old-fashion. Je veux vraiment transporter le spectateur et j’ai choisi les acteurs en fonction de ça.

La baleine sera un personnage à part entière, comment vous gérez un personnage uniquement en CGI ?
C’est une baleine très “badass”. Elle a des raisons d’être en colère. Les survivants de l’Essex avaient tous un sentiment surnaturel à propos de la baleine, si c’était une sorte de punition divine, et qui controlait la baleine, Satan ou Dieu ? C’est vraiment la nature qui se bat à travers la baleine.

Avez-vous pensé à faire la baleine en animatronic ?
Non, ça n’aurait pas été si bien. On voulait vraiment la faire en CGI pour avoir beaucoup de liberté. On va aussi mixer des vraies images de baleines avec ce qu’on va créer.

Au coeur de l’Océan sort le 9 décembre.

 

Merci aux différents participants journalistes et envoyés spéciaux pour leur participation.
Merci aux équipes de Ron Howard pour leur accueil et aux équipes de Warner Bros France et à Sabri Ammar et Carole Chomand en particulier
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