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Critique : Underworld Blood Wars
La carrière de la metteuse en scène Anna Foerster démarre. Ayant travaillé sur Roland Emmerich en tant que réalisatrice seconde équipe Le Jour d’Après et directrice photo sur Independance Day, elle a fait ses armes à la télévision sur des épisodes d’Esprit Criminel puis d’Outlander.
La carrière de Kate Beckinsale, elle, est maintenue à flot par la saga Underworld.
Les deux femmes se sont rencontrées sur Blood Wars…
LA CRITIQUE
La saga Underworld a commencé il y a maintenant quatorze ans avec un premier volet réussi qui révélait au grand public le réalisateur Len Wiseman. Le second film s’inscrivait dans la lignée du premier, sorte de conclusion géante sortie en 2006. Trois ans plus tard, Wiseman passait la main pour un prequel qui devait donner de l’épaisseur à l’univers. En 2012, parce qu’il fallait bien relancer la carrière de Kate Beckinsale et payer des factures, un quatrième film était mis en chantier. A défaut d’avoir un quelconque intérêt, cette histoire qui aurait permis à la franchise de prendre un nouveau départ offrait 90 minutes d’action intense grâce à la mise en scène efficace de Måns Mårlind et Bjorn Stein.
Voici venu maintenant Blood Wars, ou la preuve qu’il est temps de tout arrêter.
L’histoire -pour ceux qui suivent encore- reprend à la fin de Nouvelle Ère. Selene a eu une fille avec Michael. Elle est désormais ado puisque le temps a passé et, surtout, elle est hybride vampire-lycan. Objet de toutes les convoitises, elle est partie se planquer. Sa mère est donc traquée parce que tout le monde a envie de voir les hybrides se multiplier, arme ultime contre le clan adverse. Avec l’aide de David, elle va trouver refuge dans un couvent de vampires où les choses ne vont pas se passer comme elle le souhaite…
Vous suivez ? Moi pas trop. Heureusement, le film s’ouvre sur un long récapitulatif des épisodes précédents à la manière d’une série télé pour rappeler à qui en a vraiment envie ce qu’il y a dire. Mais à moins d’être un fan hardcore de la saga, il faut bien avouer qu’on est tous un peu perdus dans cet univers où tout le monde trahit tout le monde alors qu’on vient juste pour voir de la castagne. D’ailleurs, Blood Wars met 45 minutes à vraiment démarrer, la première partie n’étant qu’un blabla géant manifestement inspiré de la série Game of Thrones. Le scénariste Cory Goodman a voulu revenir aux origines de la saga, avec des clans et des manipulations, oubliant au passage que ce n’est pas ce qui intéresse de prime abord le public.
Vous en avez marre de la parlotte et voulez de l’action ? Là aussi, c’est mal barré. Les metteurs en scène précédents s’étant essayé à la franchise avaient au moins le mérite de nous divertir. Anna Foerster, elle, galère. Venue de la série télé et d’Outlander en particulier, elle est d’avantage douée pour mettre en images des discussions au coin du feu que de la baston. C’est mou, mal rythmé et globalement mal fichu. Et ce n’est pas aidé par une Kate Beckinsale qui n’en a manifestement plus rien à faire.
Tourné avec trois francs six sous dans les décors peu onéreux de Prague ce nouveau chapitre n’a guère d’intérêt. Même pas avec des potes autour d’une grande pizza tant le truc se prend au sérieux. Les volets précédents de la saga se voulaient divertissant. Ce nouvel épisode ne parvient jamais à l’être. A force de chercher à se renouveler perpétuellement d’un épisode à l’autre, le public ayant de toutes façons tout oublié, la saga finit par perdre son essence d’origine et à largement s’essouffler. Comme pour Resident Evil, il est grand temps de s’arrêter.
Underworld Blood Wars, d’Anna Foerster – Sortie en salles le 15 février 2017