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Critique : Ingrid Jonker

Le fan de Carice Van Houten que je suis ne pouvait pas rater la projection de Ingrid Jonker.

La comédienne, 35 ans, révélée au grand public par Paul Verhoeven dans The Black Book continue tranquillement son chemin. On a pu la voir notamment dans Valkyrie de Bryan Singer ou dans l’excellent Black Death de Christopher Smith. Elle a égalément été à l’affiche d’Intruders de Juan Carlos Fresnadillo.

Elle sera ce mercredi dans les salles dans la peau d’Ingrid Jonker, poétesse sud-Africaine à la vie mouvementée.

Ingrid Jonker – Sortie le 22 février 2012
Réalisé par Paula Van der Oest
Avec Carice Van Houten, Rutger Hauer, Liam Cunningham
Afrique du Sud, années 60. Alors qu’elle est sur le point de se noyer, Ingrid Jonker, fille du Ministre de la Censure, est sauvée par Jack Cope, un écrivain célèbre. C’est le coup de foudre. Fière et indépendante, Ingrid est également une poète inspirée. Mais son père, dont elle cherche à se faire aimer depuis son enfance, lui dénie tout talent et s’agace de son engagement contre le régime de l’Apartheid. Tombée enceinte de Jack Cope, Ingrid doit avorter et malgré la publication de son recueil de poèmes, sombre progressivement dans la dépression puis la folie…

 

Quand je suis allé voir Ingrid Jonker, je ne connaissais rien de la Sud-Africaine. J’ai été attiré surtout par la présence de l’excellente Carice Van Houten (vu dans Black Book de Paul Verhoeven) et j’ai finalement découvert une personnalité intéressante.

Ingrid Jonker est née en 1933 et a passé sa jeunesse chez son grand-père. A la mort de celui-ci, elle fut recueillie par son véritable père, peu aimant, impliqué politiquement dans la vie de son pays, en plein Apartheid.
Elle commencera à écrire des poèmes toute jeune sur le mur de sa chambre, comme une manière de s’évader d’une vie peu évidente, dans un contexte historique qui ne lui convient pas. Elle épousera aussi pour s’enfuir un homme qui lui donnera une fille et dont elle se séparera rapidement pour ensuite rencontrer l’écrivain Jack Cope.

C’est comme ça que commence le film de Paula van der Oest sur la vie de la poétesse, son premier long-métrage en langue anglaise. Pour incarner le personnage, la réalisatrice hollandaise s’est tout naturellement tournée vers une compatriote, Carice Van Houte, qui n’a plus rien à prouver. Elle est accompagnée par Liam Cunningham, habitué des seconds rôles et qu’on verra dans la saison 2 du Trône de Fer et d’un Rutger Hauer absolument impérial ; de bons acteurs donc, et un jeu aussi sobre que la réalisation pour raconter cette histoire dans les décors naturels de l’Afrique du Sud dont de superbes plages.

C’est auprès de l’écrivain que la poétesse va tenter de se trouver un échappatoire. Mais avec un père désormais Ministre de la Censure dans un pays où non seulement la ségrégation est en vigueur mais en étant artiste, il va être difficile pour elle de tenir, d’autant qu’elle se découvrira mentalement fragile.

Le contexte historique mêlé à la personnalité de l’héroïne brillamment interprétée fait que Ingrid Jonker le film est intéressant, voire passionnant. On regrettera cependant un problème de durée : résumer toute la vie d’une personne à 1h40 d’images est un peu juste, surtout quand on veut tout montrer. Certains passages sont expédiés, et c’est un peu dommage même si l’ensemble reste compréhensif.

Méconnue en Europe francophone à moins d’être un spécialiste de l’Afrique du Sud (Nelson Mandela ayant cité l’un de ses poèmes dans un discours), le film aura en plus le mérite de permettre aux amateurs de poésie de découvrir les écrits d’Ingrid Jonker dont un recueil sortira prochainement traduit dans la langue de Molière.

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