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Annecy 2014 : l’animation au bord de l’eau #2

Deuxième et dernière partie de ce qui s’est passé à Annecy ces derniers jours pour le Festival du Film d’Animation. Ce compte-rendu ne serait pas complet sans les différentes previews (Inside Out, Astérix), critique (Saint Seiya) publiées depuis quelques jours. D’autres choses sont également prévues, et seront disponibles après dérushage à Paris.

Annecy a connu de belles journées et pas seulement grâce à la fraicheur du lac contre la chaleur du soleil. Non, le festival édition 2014 était une nouvelle fois riche et varié, permettant aussi bien de découvrir d’obscurs court-métrages venus de loin que de grosses productions américaines. On regrettera peut-être une volonté d’avoir montré des films engagés quand le public cherche le divertissement.

Le palmarès a été dévoilé ce samedi. « L’Île de Giovanni » de Mizuho Nishikubo remporte la Mention du Jury quand Les Amants Electriques de Bill Plymton repart avec le Prix du Jury. Le grand gagnant du festival est le film brésilien d’Alé Abreu intitulé Le Garçon et le Monde qui repart avec les deux récompenses les plus prestigieuses : le Cristal et le Prix du Public.

L’édition 2015 se tiendra du 15 au 20 juin prochain et, cela ne fait aucun doute, nous y serons !

 

Les Amants Electriques
Réalisé par Bill Plympton
Une jeune mariée montre à quel point elle aime son mari en prenant l’apparence de ses maîtresses.

Ça vous dirait de prouver votre amour à votre compagnon infidèle en transposant votre esprit dans le corps de ses maitresses ? Pour son grand retour, Bill Plympton nous livre une histoire complètement frénétique où son trait tremblé donne vie aux passions déchainées de ce couple. A la fois réalisateur, scénariste, producteur et animateur, Plympton s’autorise ainsi une liberté d’animation et de narration qui va parfois très loin sans jamais tomber dans le grotesque. C’est déjanté, électrique, passionné, du grand Plympton fidèle à lui-même.

 

Le Garçon et le Monde
Réalisé par Alé Abreu
Souffrant de l’absence de son père, un petit garçon quitte son village et découvre un monde fantastique dominé par des animaux-machines et des êtres étranges. Illustration des problèmes du monde moderne à travers les yeux d’un enfant.

Gros coup de cœur du festival, ce film brésilien est une ode à l’enfance et à l’innocence face aux travers du monde moderne. Véritable symphonie animée, Le Garçon et le monde nous transporte dans un kaléidoscope de couleurs et de sons où toutes les techniques s’en donnent à cœur joie. Pastel gras, crayon de couleurs, huile, collages, ce film est d’une inventivité folle et remet en perspective ce qu’un film d’animation devrait être. On espère fortement qu’il remportera un prix, il le mérite amplement. Rendez-vous en salles le 8 octobre 2014 pour la sortie française.

 

Free Birds
Réalisé par Jimmy Hayward
Deux dindes de milieux opposés doivent faire équipe pour remonter le temps et changer le cours de l’histoire : enlever la dinde des menus pour de bon !

Premier long métrage du studio Reel FX Creative Studios notamment en charge de The Book of Life produit par Guillermo del Toro, Free Birds raconte l’histoire de deux dindes qui s’emparent d’un projet top-secret après que l’une d’elle ait été graciée par le Président Américain : une machine à voyager dans le temps. Elles remontent donc aux origines de Thanksgiving espérant arriver à convaincre la population de manger autre chose. S’en suit une série de péripéties et de gags, parfois drôles, parfois décalés, parfois complétement à coté de la plaque. On a bien compris, les gars, que vous aviez très envie de montrer que vous êtiez capable de faire un film d’animation avec des animaux parlants, façon Les Pingouins de Magadascar. C’est néanmoins dommage de ne pas avoir cherché à le faire bien.

 

The Dam Keeper
Réalisé par Robert Kondo and Dice Tsutsumi

De tous les court-métrages vu pendant le festival, le plus impressionnant était The Dam Keeper. Réalisé par deux artistes de chez Pixar, Robert Kondo (directeur artistique sur Monstres Académie) et Dice Tsutsumi (directeur artistique sur Toy Story 3 et initiateur du projet Sketchtravel) mais produit en indépendant, le film d’une douzaine de minutes raconte l’histoire d’un jeune garçon à tête de cochon dans un univers où tout le monde a des têtes d’animaux. Il a pour mission de remonter toutes les huit heures le mécanisme du moulin pour protéger son village du mal. Quand il ne s’en charge pas, il va à l’école où il est le vilain petit canard de la bande, celui qu’on traine de force dans les toilettes pour le molester. Sa rencontre avec une renarde qui dessine des portraits torturés va changer son existence. Mais traumatisé par ce qu’on lui fait subir, il va rester coincé dans ses idées reçues, allant jusqu’à mettre en péril le village.
Véritable tour de force graphique, The Dam Keeper est une peinture animée où le trait habituellement fin est remplacé par l’utilisation de grosses brosses. D’ailleurs les deux réalisateurs n’ont pas (ou très peu) utilisé d’outils faisant des images de synthèse mais seulement Photoshop, TVPaint et beaucoup de talent. Le rendu est magique et l’histoire, bien que classique dans sa première partie, suffisamment solide pour qu’on en veuille d’avantage. Rappelant la bonne époque où Pixar faisait des courts métrages muets, The Dam Keeper est un ravissement. Et on espère que Kondo et Tsutsumi ne s’arrêteront pas en si bon chemin.

Article écrit en collaboration avec Lucie.

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