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Rencontre avec Go Nagai

C’est l’évènement de cette édition 2017 : Go Nagai était présent à Annecy pour célébrer ses ciquante ans de carrière. Le créateur de Goldorak n’était pas venu sans rien : il avait avec lui deux de ses collaborateurs venus présenter les premières images impressionnantes et exclusives du long métrage Mazinger Z.

Go Nagai a tenu une masterclass, répondant à de nombreuses questions sur sa carrière et sa passion pour les robots géants. Nous reviendrons prochainement sur le contenu de la présentation des nouvelles aventures de Koji/Alcor. Avant cela, place au maître. Voici la retranscription intégrale de sa conférence.

 

C’est la première fois que vous venez à Annecy. Votre visite précédente remonte à une visite au Festival d’Avoriaz. Pouvez-vous nous parler de ces deux festivals.
C’est très différent parce qu’Avoriaz se déroule sous la neige. On y voit des films thématisés horreurs et beaucoup de célébrités. Il y avait un coté « festival dans un petit village enneigé ». Ici, il fait extrêmement chaud (rires). C’est donc très contrasté. Et je sens que je suis en présence de passionnés d’animation, et votre passion fait très plaisir à voir.

Revenons à la genèse de Mazinger Z. Qu’est ce qui vous a amené au concept de robot géant de combat piloté ?
Quand j’étais enfant, j’ai beaucoup regardé Astro et lu des mangas évoquant les robots. Je me suis dit que quand je serais grand, je dessinerais des robots. Mais je ne voulais pas copier Osamu Tezuka. Pour être accepté dans ce milieu de dessinateurs de robots, il fallait que je fasse quelque chose de nouveau. C’était à la fois un challenge et par respect pour mes maitres.

Est-ce que vous pouvez évoquer la conception faite en parallèle de Mazinger Z le manga et la série animée ?
Quand j’ai commencé à travailler sur ce concept, les magazines de pré-publications de mangas ne voulaient plus d’histoires de robots. Je n’étais plus le bienvenu, sauf si je présentais un projet d’animation. J’ai donc d’abord travaillé sur l’anime en collaboration avec la Toei.
Nous étions sur le point de signer pour la télé. Mais là, la condition était qu’un magazine accepte de publier le manga. J’ai donc arrêté la série papier que je dessinais alors pour me consacrer à Mazinger. Mon rédacteur en chef n’était pas content mais je l’ai persuadé d’accepter ce nouveau projet.

Le genre que vous avez créé, « la série de robots pilotés » est devenu international par la suite, que ça soit avec Evangelion ou le travail de Guillermo del Toro. Comment voyez-vous cet héritage et votre influence sur d’autres réalisateurs ?
L’idée de base était qu’un être humain pilote un robot de l’intérieur, c’est ça qui était innovant, que le pilote et le robot se déplacent ensemble. J’étais à fond dans mes projets, et je me suis rendu compte alors qu’il y avait deux cents œuvres similaires.

On voit ici un premier concept de Mazinger, une première ébauche. Pouvez-vous nous en parler ?
L’idée était que le personnage intègre le robot via sa moto. Le problème, c’est qu’à l’époque il y avait la série Kamen Rider qui cartonnait au Japon. J’ai donc eu un veto et j’ai dû inventer un nouveau véhicule qui s’intègre bien dans le design.

Vous avez proposé des idées sur le nouveau long métrage. Comment s’est passée votre participation ?
J’ai surtout initié le concept de base, j’ai dit ce que je souhaitais sans chercher à contraindre les équipes. Je ne voulais donner aucune consigne, mais j’ai donné une direction, un élan. Le réalisateur a toute ma confiance et la liberté de travailler comme il le souhaite.

Que vous inspire le projet en l’état ?
J’avais une petite inquiétude : l’intégration de la 3D dans un film en 2D. Mais j’ai été agréablement surpris. C’est très fluide. Je suis donc rassuré et fier des images que nous avons montré.
Les fans de la série d’origine auraient pu grincer des dents de l’utilisation de la 3D mais ça s’intègre tellement bien qu’ils seront contents.

Il y a une certaine noirceur dans vos personnages, dans certains épisodes de vos séries. Il y aussi une notion de justice. Comment appréhendez vous la notion du héros dans le monde d’aujourd’hui ?
Je pense que le monde actuel est plus approprié qu’avant. Il y a une volonté de voir des héros se battre pour rétablir la paix. Même si j’ai créé cette série il y a 45 ans, j’étais déjà une sortie de pionnier dans ma manière de voir les choses.

Avez-vous un message pour vos fans ?
J’espère que les personnes qui connaissent la série que ceux qui vont découvrir Mazinger Z seront séduits par les personnages.
Hier j’ai rencontré Guillermo del Toro qui m’a fait un calin de la force de Mazinger. Et savoir que je l’ai inspiré, ça m’a vraiment très touché. J’ai beaucoup de gratitude. J’espère que ce long métrage l’inspirera à nouveau lui et d’autres personnes. C’est le début de nouvelles aventures.

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