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Critique : Un 22 Juillet

Dans la série des films proposés par Netflix au réalisateur prestigieux, il n’a pas seulement Le Bon Apôtre ou Hold The Dark. Il y a aussi sur la plate-forme vidéo le nouveau film de Paul Greengrass.

Le réalisateur de la quadrilogie Bourne a en effet réalisé un long métrage sur les évènements du 22 juillet 2011, dans la droite lignée de son film Bloody Sunday.

 

LA CRITIQUE

Le 22 juillet 2011, Anders Behring Breivik fait exploser une bombe devant les bureaux du Premier Ministre norvégien à Oslo. Deux heures plus tard, déguisé en policier, il abat 69 personnes dont une majorité d’adolescents venus pour un camps d’été organisé par un parti politique sur l’ile d’Utøya. Il y aura 77 morts et 151 blessés. C’est cette histoire, et ses conséquences, jusqu’au procès, que raconte Paul Greengrass dans Un 22 Juillet.

Le réalisateur n’est pas à son coup d’essai en matière de cinéma à tendance documentaire. Il avait déjà raconté les évènements du dimanche 30 janvier 1972 en Irlande du Nord dans Bloody Sunday et reconstitué le crash du Vol 93 dans le film éponyme en 2006. Ici, il commence son récit en montrant la préparation de l’attentat à la bombe. En parallèle, on découvre les jeunes du camps de vacances jouer au foot. Puis tout explose. Et même si on sait ce qui va se passer, au moins dans les grandes lignes, difficile de ne pas se prendre en pleine face l’intensité des 30 premières minutes du long-métrage. Greengrass montre la violence de Breivik avec un rythme effréné et des séquences choc. Et en parallèle, avec un montage rythmé et des scènes très courtes, il va commencer à dérouler ce qui se passe en parallèle, notamment du coté des secours à Oslo et du Premier Ministre. Le réalisateur est fort : il parvient en quelques plans à nous faire nous attacher à celui qui sera le personnage principal du film, un jeune survivant qui se prend plusieurs balles.

Portée par un casting exceptionnel de talent, la seconde partie du récit est forcément plus classique, avec un rythme que Greengrass tente -parfois en vain- de maintenir. On découvre alors la suite du récit, à travers la famille du jeune survivant et lui-même qui tente de retrouver ses fonctions motrices en même temps que le gout à la vie. On suit aussi Breivik avant son procès, avec l’avocat qu’il a choisi, puis pendant les audiences puisque le metteur en scène use des ellipses temporelles pour avancer. Forcément glaçant.

Froid aussi. Le style presque journalistique de Greengrass qui mise tout sur la reconstitution donne une certaine distance avec les personnages, comme si le réalisateur n’avait pas voulu s’impliquer au delà des faits. L’avocat qui défend le tueur en est le parfait exemple. On ne le voit jamais éprouver quoique ce soit ni dans un sens ni dans l’autre. Il faut seulement compter sur le talent des comédiens pour déceler dans leur regard et dans leur attitude les petites choses qui les rendront attachants.

Reste à savoir si des films comme Un 22 Juillet, Vol 93 ou même Utoya 22 Juillet (qui raconte le massacre de l’ile en plan séquence) ont besoin d’être fait si vite. On a beau faire mais la proximité temporelle des évènements, encore bien présents dans nos mémoires, ne fait que les rendre plus douloureux encore. Peut-être aurait-il fallu prendre un peu plus de distance sur ces évènements ? Ou alors faire un vrai documentaire, à l’instar de Fluctuat Nec Mergitur ?

Quoiqu’il en soit, dans le registre du film à tendance documentaire, Paul Greengrass continue de montrer qu’il est au dessus de la mêlée.

Un 22 Juillet, de Paul Greengrass – Disponible sur Netflix

 

 

 

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