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Nous sommes de retour à Annecy pour le premier grand évènement de cinéma post-pandémie (ou presque, mettez vos masques). Comme tout le monde dans la ville au bord du lac, nous sommes ravis de nous retrouver et de voir ensemble des films d’animations. On commence donc un cycle d’articles avec une production chinoise, projetée aux irréductibles fans de la première heure, présents dès la toute première séance du lundi. Et une jolie prod’ japonaise.
Jiang Ziya, Legend of Deification
La production chinoise de l’année au Festival d’Annecy s’appelle Jiang Ziya, du nom de son héros, sous-titré The Legend of Deification. Et comme son sous-titre l’indique, il est question d’un homme dont les exploits lui donnent droit au statut divin. Mais son dernier choix, face à une menace qui ravage le royaume de fantasy de l’histoire, le renvoie sur Terre sous forme d’un simple humain. Il va devoir racheter ses fautes pour retrouver son statut.
Après une belle introduction pour présenter l’univers, ses dieux et ses créatures, le film s’ouvre sur un monde ravagé par un fléau. On pense à Breath of the Wild, le jeu vidéo Zelda pour l’inspiration. Le talent visuel, lui, est bien propre au film. L’animation 3D est visuellement très belle. A chaque production chinoise, on a l’impression que les technologies ont fait un bond en avant. Mais là, surtout, le travail sur les décors et les couleurs est absolument fabuleux. Des artworks prennent vie à l’écran. Et l’héroïne, humaine avec des oreilles de renards et une grande écharpe rouge, semble elle aussi sortie d’un jeu vidéo. Ou plutôt, on aurait bien envie de l’incarner dans l’univers présenté, une manette à la main.
L’histoire est malheureusement un peu trop étirée, avec une mythologie parfois un peu trop complexe et trop de twists. Le réalisateur manque de perdre son spectateur en route avec ses menus défauts, sauvé par les visuels. Mais les connaisseurs de ce personnage, historique et au coeur d’autres oeuvres culturelles (dont le manga Hoshin l’Investiture des Dieux) devraient y trouver leur compte.
Sorti en octobre 2020 en Chine et dans quelques pays du monde, Legend of Deification se cherche encore une distribution française. S’il atterrit sur une plate-forme comme New Gods, n’hésitez pas à vous arrêter dessus.
Jiang Ziya, de Teng Cheng, Li Wei Ran – Sortie inconnue
De l’Autre Coté du Ciel
Poubelle et la Ville sans Ciel est à l’origine un livre illustré pour enfants écrit et dessiné par Akihiro Nishino. Adapté d’abord en pièce de théâtre au Pays du Soleil Levant, c’est désormais aussi un film d’animation porté par Yusuke Hirota et le studio 4C, à qui l’on doit entre autre les Enfants de la Mer et une partie de l’animation de Mutafukaz. L’auteur d’origine a adapté son propre bouquin et s’est offert la casquette de producteur.
L’histoire, sorte de conte de fée moderne, se déroule dans une ville sans ciel. La fumée des innombrables cheminées empêche la population de voir au delà. Et si quelqu’un voulait s’y risquer, des agents en armure blanche sont là pour les remettre sur le droit chemin.
Le soir d’Halloween, une créature faite de déchets industriels prend vie. Et sa route va croiser celle d’un jeune garçon qui n’a plus de père…
Univers mis à part, Poupelle of Chimney Town est fortement influencé par le Géant de Fer. Le film bénéficie de la même construction, où toute une partie du récit est consacrée à la relation entre le jeune héros et la créature qu’il cherche à planquer. Fort heureusement, l’auteur et le réalisateur parviennent à se détacher de l’oeuvre de Brad Bird dans un dernier acte fort différent et, dans son genre, assez émouvant.
Le Studio 4C fait une nouvelle fois un joli travail visuel avec une animation en CGI qui cherche à ressembler à de l’animation traditionnelle, pour retrouver les lignes des dessins du livre d’origine. L’ambiance très steampunk permet de donner au film un rendu très différent des productions animées nippones actuelles, et on ne va pas s’en plaindre.
Sorti au Japon en décembre dernier et nommé pour l’Oscar nippon du Meilleur Film d’Animation, Poupelle (décidément ce titre sonne mal en français) est une jolie réussite. Le long métrage ayant un distributeur français, Art House, il est fort probable que vous puissiez le découvrir prochainement dans vos salles.
Poupelle of Chimney Town, de Yusuke Hirota – Sortie le 17 août 2022