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Critique : Le Bon Apôtre (Apostle)

La semaine du 10 octobre, Netflix a mis en ligne deux des films signés par des réalisateurs qu’on aime sur CloneWeb : Un 22 Juillet de Paul Greengrass (dont on reparlera) et Le Bon Apôtre, nouveau film de Gareth Evans auteur du mémorable Raid.

Le réalisateur a-t-il les épaules solides pour sortir du schéma du film d’action indonésien ?

 

LA CRITIQUE

C’est en s’intéressant au pencak silat, art martial indonésien, pour un documentaire que Gareth Evans a découvert Iko Uwais. Ils feront trois films ensemble : Merantau puis le fameux The Raid et sa suite sortie en 2014. Et si on aime beaucoup ses trois réalisations tournées en Asie, on avait envie de voir le talentueux réalisateur aux commandes de quelque chose de différent. C’est chose faite avec Apostle (Le Bon Apôtre en version française), une histoire originale que le metteur en scène a tourné dans son Pays de Galles natal.

Le départ de l’histoire n’est pas sans rappeler The Wicker Man, le film de Robin Hardy (et remaké en 2007 avec Nicolas Cage dans le rôle principal), film qu’Evans citera longuement dans son histoire. Le film de 73 racontait l’histoire d’un flic se rendant sur une île anglaise suite à une disparition. Il y découvrait une secte se livrant au paganisme. Apostle met également en scène une île, une secte et une jeune fille. Mais Evans place son histoire au tout début du 20e siècle, avec un personnage principal qui est le frère de la demoiselle appelant à l’aide…

On plonge directement au cœur d’une secte, où chaque habitant de l’ile anglo-saxonne donne chaque soir un peu de son sang. Le héros joué par Dan Stevens s’y fait passer pour un nouvel intéressé, et mène son enquête. Grâce à l’interprétation du comédien, qui adore décidément jouer les cinglés, et à une galerie de personnages solides (dont Michael Sheen, impérial, et Lucy Boynton qui commence à avoir une jolie carrière), on se prend immédiatement au jeu. Il faut dire qu’Evans maitrise sa mise en scène et que les décors naturels du Pays de Galle permettent un film très beau.

Toute la première partie de l’histoire est impeccable et parfaitement rythmée. Dommage que la seconde partie soit un peu bordélique, avec des scènes pas forcément claires et quelques raccourcis (comment tel personnage a-t-il pu arriver là ?) qui sortent le spectateur du récit. Heureusement le final vient rattraper la chose, Evans retombant sur ses pieds. On peut aussi regretter que certains aspect -dont toute une dimension fantastique- soient traités trop rapidement. Le metteur en scène cherche à maintenir une tension permanente, ce qui est évidemment louable, mais le film aurait mérité une ou deux respirations supplémentaires.

Mais au final peu importe. On avait envie de voir Gareth Evans proposer autre chose que des films d’arts martiaux et ce Bon Apôtre en est l’illustration parfaite. Film de genre aux scènes parfois difficiles, porté par des acteurs incarnés, The Apostle montre que Gareth Evans n’est pas seulement un formidable metteur en scène d’action. C’est aussi un impeccable réalisateur, tout court.

Le Bon Apôtre, de Gareth Evans – Disponible sur Netflix

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