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Critique : Outrage Coda

La plate-forme e-cinema.com ouvre ses portes ce premier décembre. Le e-Cinéma, c’est la volonté de sortir des films en vidéo à la demande, visibles chez soi, en même temps qu’en salles à l’étranger. Un film inédit par semaine, chaque vendredi, et suffisamment de qualité pour nettoyer l’image négative que peut avoir le « direct-to-video ».

Le 8 décembre, vous pourrez Revenge de la réalisatrice norvégienne Kjersti G. Steinsbø suivi de The Bachelors avec Julie Delpy et J.K. Simmons. Mais c’est rien de moins que Takeshi Kitano qui essaye les plâtres…

 

LA CRITIQUE

Outrage, de Takeshi Kitano, avait été présenté en compétition au Festival de Cannes en 2010. Ce touche à tout est capable d’animer des émissions de télévision tout en se faisant récompenser : deux fois au Festival de Venise (pour Hana bi puis pour l’incroyable Zatoïchi). Il joue également pour les autres au point d’avoir fait une tentative outre-Atlantique récente avec le remake US de Ghost in the Shell. Outrage, donc, revient pour un troisième volet sous-titré Coda et pour lequel le réalisateur et acteur retrouve son rôle d’Otomo.

Pas forcément besoin d’avoir vu les deux premiers volets de cette trilogie pour comprendre que nous sommes dans l’univers des yakuza, quelque part entre la Corée et le Japon. C’est en Corée qu’Otomo a trouvé refuge. Mais un incident impliquant un membre du clan japonais Hanabishi va mettre le feu aux poudres et les deux clans vont sortir les armes.

Outrage Coda est une véritable plongée dans l’univers ultra codifié de la mafia japonaise. L’auteur de ces lignes n’avait pas vu les deux précédents volets et a donc découvert un monde très organisé, avec une hiérarchie à respecter sans faillir. Ces hommes ont beau être tous des mafieux qui ont surement d’incroyables casiers judiciaires, ils imposent le respect, aidé par les traditions japonaises marquées comme l’honneur ou le sacrifice. Voir la tension monter entre les deux clans jusqu’à l’affrontement aurait donc pu être complexe à suivre, tant les personnages sont aussi nombreux que les points de vue. Mais la force du film est la narration de Takeshi Kitano qui fait en sorte de ne jamais perdre le spectateur en chemin et ce, sans être dans la sur-explication. Sa mise en scène est simple et efficace, avec des scènes d’action parfois un peu trop hors champs mais on prend du plaisir à suivre ces hommes en costumes noirs.

La particularité du long métrage réside dans le rôle que Kitano s’est donné. Si vous avez vu les deux précédents volets, vous serez sans doute décontenancé en découvrant qu’Otomo n’est que peu présent dans les deux premiers tiers de l’histoire. Exilé, le personnage ne revient que pour un final aussi impressionnant qu’inattendu, laissant le début de l’intrigue à des personnages aussi secondaires que dispensables (au sens propre, puisque beaucoup finiront par mourir) après innombrables trahisons et autres retournements de situation.

Aussi sobre qu’efficace, Outrage Coda est le film parfait pour la plate-forme e-cinema. Après un premier volet qui avait eu les honneurs de la salle, la seconde partie était sortie directement en vidéo à la demande. Compliqué donc de tenter de proposer cette conclusion à un public qui n’a pas suivi l’évolution d’Otomo. Ou qui n’a pas l’habitude de ce genre de cinéma. Saluons également l’effort de sortir le film à une date qui colle le plus possible à celle de la sortie nippone (début octobre). On est donc dans une véritable volonté de proposer des films en VOD légale en même temps qu’ailleurs.

Outrage Coda, de Takeshi Kitano – Sortie le 1er décembre 2018 en e-cinema.

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