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Critique : Les Bêtes du Sud Sauvage

Ce mercredi 12 décembre verra la sortie du Hobbit dans les salles.

Que ça ne vous empêche surtout pas d’aller voir d’autres films, d’autant que les vacances de fin d’année sont proches. Parmi les titres à voir absolument, il y a donc le film de Benh Zeitlin avec Quvenzhané Wallis et Dwight Henry dont nous vous parlions à chaud.

Ca s’appelle Les Bêtes du Sud Sauvage…

 

 

Au milieu d’une sélection cannoise à qui on pouvait reprocher sans doute plein de choses, Les Bêtes du Sud Sauvage avait ébloui la Croisette et retenu mon attention depuis Paris tant le buzz semblait prendre de l’ampleur. Mais quel pouvait bien être ce film qui avait tant touché les festivaliers ?

Un film à part, hors du temps, à des années-lumière des productions hollywoodiennes formatées, calibrée, auxquelles le cinéphile est habitué, voir nourri. Et rien que pour ça, un film qui mérite le déplacement.

Les Bêtes du Sud Sauvage, ce sont un groupe de gens qui vivent dans le bayou, en Louisiane, en marge de la population, sans moyens, sans se préoccuper du reste du monde. Mais ils vivent heureux et pour eux c’est bien là l’essentiel.
Au milieu de ces bêtes, la toute jeune Hushpuppy, pas plus de six ans, qui vit dans un autobus aménagé et qui va voir son monde s’écrouler quand une tempête se déclenchera sur le bayou et que la santé de son père se mettra à décliner.

Je vais tenter de ne pas en dire plus sur l’histoire et je ne peux que vous conseiller de ne pas lire le synopsis officiel qui dévoile une partie de la fin du film.
C’est un film à part d’abord par sa forme. En effet, Benh Zeitlin et la communauté « Court 13 » à l’origine du projet, groupe rassemblant des artistes de toutes sortes, ont tourné leur histoire au cœur même du bayou, dans les conditions les plus réelles possibles et en faisant l’économie d’effets numériques là où on pouvait faire du réel à la place. Ils ont également engagé des gens de la région pour tenir les différents rôles, tous de brillants acteurs, des « gueules de cinéma » marquantes qui n’ont pas eu de difficultés à s’immerger dans leurs personnages tant leurs propres histoires pouvaient fortement ressembler aux « Bêtes ».

De fait, le film est parfois un peu brouillon, pas toujours bien rythmé et trainant un peu dans la longueur. Mais vu les conditions de tournage, le budget ridicule et les difficultés qu’on imagine sans mal à filmer dans cet environnement « sauvage », on ne peut que comprendre qu’il a fallu faire de nombreux choix. Mais le résultat en vaut largement la peine.

Filmé à la caméra portée, l’histoire est racontée du point de vue de la petite fille, à sa hauteur, mais aussi dans son monde, à travers sa vision des choses et son imaginaire. On est donc dans une histoire qui pourrait bien être intemporelle, presqu’universelle si elle n’était pas cantonnée à un lieu bien précis, au climat et à la nature sauvage si particulière.
A travers la tempête et ses bouleversements, à travers les aléas de la vie tout simplement, on va découvrir cette communauté à travers le regard d’un enfant qui a perdu sa mère mais qui n’en aime pas moins la vie pour autant. La scène d’ouverture est en cela assez magistrale.

Et puis finalement, au cœur de notre petit train train urbain, à des milliers de kilomètres de la Louisiane, on finit par être un peu jaloux de cette tribu si heureuse et pourtant si dénuée de moyens.

Film post-Katrina, Les Bêtes du Sud Sauvage permet de nous plonger avec un regard inédit dans ce drame, de découvrir une culture qui nous est inconnue. Avec ses personnages vrais, ses acteurs débutants et sa caméra subjective, on est à la limite du documentaire.

Un film qui nous rappelle, tout simplement, qu’il est bon d’aimer la vie.

 

Les Bêtes du Sud Sauvage – Sortie le 12 décembre 2012
Réalisé par Benh Zeitlin
Avec Quvenzhané Wallis, Dwight Henry, Levy Easterly
Hushpuppy, 6 ans, vit dans le bayou avec son père.
Brusquement, la nature s’emballe, la température monte, les glaciers fondent, libérant une armée d’aurochs.
Avec la montée des eaux, l’irruption des aurochs et la santé de son père qui décline, Hushpuppy décide de partir à la recherche de sa mère disparue.

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