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Critique : Turbo
Il semble que chaque année on ait droit à de plus en plus de films d’animation.
En 2013 on a pu voir déjà Hotel Transylvannie, les Croods, Epic, Moi Moche et Méchant 2, Monstres Academy et Planes pour ne citer que les grosses productions américaines. Après son histoire d’hommes des cavernes et en attendant la suite de Dragons, Dreamworks sort donc un film en salles : Turbo, qui, sur le papier ne peut s’empêcher de nous faire penser à un mix entre 1001 Pattes, Cars voir Fast and Furious.
Le film de David Soren tient-il donc la route ?
Souvenez-vous, il y a déjà 20 ans, une petite guerre faisait rage entre DreamWorks et Pixar/Disney. En 1998, quand la firme à la lampe sortait le bien trop sous-estimé 1001 Pattes, en face sortait alors Fourmiz. En 2000, face à Kuzco, il y avait La Route de l’Eldorado. On peut aussi citer Gang de Requins (contre Némo) ou The Wild (quand Disney essayait tant bien que mal de faire face à Madagascar pour un film médiocre). On aurait espéré s’arrêter là car, en effet, depuis le premier Madagascar (on observait une prémisse pour Shrek déjà), les studios créés par Jeffrey Katzenberg, David Geffen et Steven Spielberg semblaient alors avoir pris un tournant très différent mais néanmoins discutable : celui des animaux qui parlent. Et c’est seulement en 2010 que Dreamworks a commencé à passer la seconde avec Dragon, une merveille technique, puis l’année dernière avec Les Cinq Légendes (et Guillermo del Toro à la production), un film plus adulte que ses prédécesseurs. Mais c’est véritablement cette année que la queue de poisson a été faite à Pixar avec l’excellent Croods, souffrant d’une communication désastreuse avec un résultat simplement hallucinant à l’écran. On a donc eu le bénéfice du doute avec Turbo, quand bien même la ressemblance avec un certain Cars était frappante.

Force est de constater que Dreamworks a mis un sérieux coup de frein à l’avance qu’ils avaient pris en passant en troisième position, d’autant plus que cette année aura marqué par la sortie du très réussi Moi, Moche et Méchant 2. Ici, retour aux animaux avec Turbo, un escargot menant une vie… d’escargot, et rêvant d’être une voiture de course. Jusqu’au jour où, par un concours de circonstances, il se retrouve sur une course sauvage, non sans rappeler Fast & Furious, pour atterrir dans un flux de NOS (la nitro utilisé chez Vin Diesel). Doté d’une super-rapidité, il décide donc, avec l’aide de deux vendeurs de tacos, de s’inscrire à un véritable rallye automobile. Bref, l’histoire de Cars, prise en sens inverse. Et malheureusement la ressemblance ne va pas s’arrêter là, puisque les thèmes abordés y seront ainsi que le déroulement très linéaire.
S’ils sont revenus à leurs premiers amours avec les animaux parlant, dieu merci, on nous évite les side-kicks complètement lourdingues et les blagues scatophiles. Mais l’histoire n’en est malheureusement pas beaucoup plus recherchée. La présentation des personnages est bâclée et le déroulement assez plan-plan, nous donnant alors l’impression d’avoir déjà vu le film une bonne dizaine de fois. Et pourtant ça commençait plutôt bien, avec trente premières minutes sacrément dynamiques. Mais ils n’avaient visiblement pas envie de tirer le concept jusqu’au bout puisqu’au bout de 30 minutes, notre escargot se retrouve dans une boutique de tacos et nous… on s’ennuie quand même un peu, d’autant plus qu’à part le personnage principal, les autres sont sous exploités.

L’ensemble se suit sans déplaisir, mais il faut bien avouer que visuellement, ça ne fait pas vraiment le boulot. Alors qu’on aurait pu avoir un film complètement psychédélique avec un tel concept (à l’image de Madagascar 3 et ses folies visuelles), ici on reste en pilotage automatique, si bien que, et c’est triste à dire, l’ensemble est tellement convenu qu’il ne rivalise pas une seule fois avec la claque visuelle qu’était Cars (on se souvient de la première apparition de Flash et du travelling sur sa carrosserie plus vraie que nature), c’est d’autant plus triste à dire qu’il y a 7 ans d’écart entre les deux et qu’on sait la vitesse à laquelle la technologie évolue, surtout en matière d’animation.
Si l’ensemble est loin d’être parfait, ça reste un poil au dessus de la majorité des Dreamworks puisque les défauts existant déjà dans, au hasard, Kung-Fu Panda ou Madagascar, sont effacés, ce n’est toujours pas très glorieux. Turbo se suit étrangement sans déplaisir grâce à son personnage principal attachant. En espérant que les studios appuient sur le champignon pour remonter la pente!
Turbo – Sortie le 16 octobre 2013
Réalisé par David Soren
Avec les voix originales de Ryan Reynolds, Paul Giamatti, Michael Peña
Turbo est un escargot qui n’a qu’un seul rêve en tête : être incroyablement rapide ! Son obsession pour la vitesse l’a rendu quelque peu impopulaire chez les siens, où lenteur et prudence sont de rigueur. Mais il est hors de question pour lui de se conformer. C’est alors que se produit un étrange accident qui lui donne soudainement le pouvoir de foncer à toute vitesse. Il s’embarque alors dans une aventure extraordinaire pour accomplir son invraisemblable destinée : courir contre le plus grand champion de course automobile, Guy La Gagne. Avec l’aide d’une équipe d’escargots aussi rusés que stylés, l’ultime outsider Turbo mettra tout son cœur – et sa coquille, pour prouver qu’aucun rêve n’est trop grand, aucun rêveur n’est trop petit.