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Critique : Tunnel
Les sorties de ce mercredi 3 mai ne seront pas marquées par la sortie de gros blockbusters mais bien de plus petites productions qui valent le coup d’oeil. Ce sera le cas notamment de Jeeg Robot, film italien de super héros, ou le phénomène Get Out.
Elles seront aussi marquées par Tunnel avec Bae Doo-na, que vous pourrez retrouver quelques jours plus tard sur Netflix pour la deuxième saison de Sense 8.
LA CRITIQUE
Le film catastrophe est un genre qui se raréfie. Ces dernières années, seuls Deepwater Horizon et éventuellement San Andreas restent dans les mémoires. On est loin des années 70 et de grands films comme L’Aventure du Poséidon, La Tour Infernale ou Tremblement de Terre. Les amateurs du genre seront donc ravis de découvrir une pépite venue du cinéma coréen, Tunnel écrit et réalisé par Kim Seong-hun.
Le film a un pitch tout simple : un homme rentre chez lui, avec sur le siège arrière de sa voiture un gros gâteau à la crème pour l’anniversaire de sa fille. Il n’arrivera jamais à le lui donner puisque le tunnel nouvellement construit qu’il prend avec sa voiture s’effondre. Pris sous les gravats, avec seulement son téléphone portable, il va devoir tout faire pour survivre. Et s’en remettre au monde extérieur pour qu’on le sorte vite de là.
Si vous vous souvenez de Daylight, le film catastrophe avec Sylvester Stallone dans un tunnel et que vous espérez voir quelque chose de similaire, passez votre chemin. Le long métrage de Kim Seong-hun est plus proche du huis clos efficace qu’était Buried de Rodrigo Cortés, tant le réalisateur coréen filme sa victime au plus près, coincé dans sa voiture sous des tonnes de béton. La différence, c’est qu’il n’hésite à sortir du tunnel pour montrer ce qui se passe à l’extérieur, notamment à travers le personnage de l’épouse incarnée par une Bae Doo-na au top et à travers une équipe de sauveteurs dont l’un des membres se révélera être tenace. A travers ces scènes et la couverture médiatique de l’accident, le réalisateur en profite pour dresser un portrait acide des médias coréens, prêts à tout pour du sensationnel mais aussi pour évoquer le fait que ce genre d’histoire devient vite une cause nationale, où tout le monde se sent concerné (et en cela, l’utilisation de la radio FM est particulièrement bien pensée).
A l’intérieur, Kim Seong-hun utilise l’humour avec beaucoup de talent. Sans que le film ne soit jamais une comédie hilarante, le scénariste également metteur en scène insère de nombreuses trouvailles plutôt drôle pour dédramatiser la situation et permettre des scènes savoureuses. Il faut dire que ce genre de concept serait vite limité si les idées et les rebondissements n’étaient pas extrêmement justes, soit drôles soit graves mais toujours avec un équilibre particulièrement pertinent. On évite donc tous les clichés que le genre peut avoir habituellement à proposer.
Et on ne peut que vous le recommander.
Tunnel, de Kim Seong-hun – Sortie le 03 mai 2017