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Critique : Mortal
Alors que tous les regards sont braqués sur les sorties cinéma, et sur le retour probable du public en salles, la VOD continue son petit bonhomme de chemin. Comme en nous proposant le nouveau film du réalisateur norvégien André Øvredal.
LA CRITIQUE
Il s’est fait remarquer par Guillermo del Toro qui a produit en 2017 son Scary Stories to Tell in the Dark. A 47 ans, le réalisateur André Øvredal a le vent en poupe et ce n’est pas The Jane Doe Identity, huis clos oppressant chez un médecin légiste, qui dira le contraire. Aujourd’hui le réalisateur revient pour mieux nous plonger dans les légendes de son pays d’origine, la Norvège.
Mortal commence sur des plans de Nate Wolff errant dans la campagne norvégienne. Blessé, il finit par trouver de l’aide auprès d’une jeune psy qui sera la seule personne à chercher à le comprendre. Le truc, c’est que le personnage a des pouvoirs surnaturels. Il est capable de générer des éclairs ou encore de faire léviter de l’eau. Avec la jeune femme et contre l’avis de tous, il va chercher à savoir qui il est vraiment.
Et le résultat de sa quête n’est pas une surprise. Pourtant, au lieu d’assumer pleinement ce qu’il veut dire, André Øvredal passe une partie de son long métrage à essayer de nous faire, en vain, douter. Mais ce serait oublier qu’entre God of War, Marvel Studios et la chouette série Netflix Ragnarök on sait dès le départ exactement où le réalisateur veut nous emmener. Il filme néanmoins son acteur principal, très bon dans ce rôle ténébreux, dans l’ombre la plupart du temps et l’entoure de personnages qui ne pensent ni à la pop culture ni à la propre mythologie de leur pays.
Le film n’est pas aidé par un cruel manque de moyens. Si le réalisateur parvient à le cacher par moment grâce à sa mise en scène, il se retrouve parfois coincé – notamment dans une longue scène de pont où il y a vraiment trop peu de figurants pour que ça ait l’air crédible. Et Mortal est monté à la serpe, avec trop de transitions abruptes, de scènes manquantes et de liant. Øvredal a-t-il eu une contrainte de durée ? C’est bien dommage parce que les personnages sont fortement sympathiques, et ils auraient mérité plus de développement.
Pour autant, les héros sont sympathiques, le héros en tête, mais aussi la jeune femme incarnée par Iben Akerlie qui a plus de corps qu’un sidekick féminin ou une amourette. Et André Øvredal filme magnifique son pays d’origine, comme s’il prenait du plaisir à y revenir. Sans être un grand film, Mortal est un divertissement correct et si une suite peut s’envisager, nous on sera de la partie pour la regarder.
Mortal, réalisé par André Øvredal – Sortie le 27 août en VOD