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Critique : Morbius

Sony persiste et signe. Après deux aventures de Venom, le studio sort enfin Morbius, tourné il y a bien longtemps et repoussé sans cesse. Les deux films consacrés à Eddie Brock l’avait montré : un film basé sur un méchant de l’univers Spider-Man sans le Tisseur lui-même, ça ne peut pas fonctionner. Mais on pourrait espérer que le résultat soit quand même au moins joli à regarder, ou divertissant. Mais Morbius n’y arrive jamais, Daniel Espinosa livrant une véritable coquille vide.

Michael Morbius est un scientifique doué atteint d’une maladie rare. En développant un sérum expérimental à base de chauves souris, il se transforme en vampire. Face à lui, son ami d’enfance, touché par la même maladie… Et euh c’est tout en fait. Morbius n’a pas grand chose à raconter, et donc nous pas grand chose à vous pitcher. Le film ne questionne rien, ne développe aucune intrigue à part l’histoire d’un mec assoiffé de sang qui ne sait pas quoi faire de son statut. Le bien ? Le mal ? Certes, il y a bien une vague enquête policière (menée par Tyrese « Fast and Furious » Gibson) mais on finit par s’en foutre.

En racontant une histoire similaire à celle de Venom (mais aussi à celle du Hulk de Louis Leterrier) sans chercher à développer réellement ses personnages, Daniel Espinosa rame. Il rame d’autant plus que son personnage se bat et se déplace dans une infâme bouillie numérique où on ne comprend rien. Si au moins l’action tenait la route, on aurait eu quelque chose à grappiller mais tout est illisible et terriblement daté. Les effets de bullet time ont vingt ans de retard, tout comme les maquillages de vampires semblent sortis d’un épisode de Buffy. Le résultat est non seulement chiant, mais en plus il est laid.

Malgré ses défauts, Venom tentait vaguement un truc sur la dualité du personnage, avec des gags à la ramasse mais l’intention d’en faire quelque chose. Ici, tout est plat. On a l’impression que tout le casting s’en fout, à commencer par Jared Leto qui n’incarne que du vide. Matt Smith est, lui, en roue libre totale. Quand aux autres personnages (le flic, le vieux mentor incarné par Jared Harris…), ils sont introduits pour être mieux abandonnés sur le coté de la route par la suite.

Du vide, donc, mais aussi du foutage de gueule. Au delà du fait qu’on se demande comment une telle production a pu être validée, on comprend que Sony se fout du spectateur. La dernière bande-annonce teasait le rôle de Michael Keaton dans le film et le montage laissait entrevoir un échange avec le héros. On s’est bien fait rouler : le montage est mensonger et le personnage du Vautour n’apparait que dans deux scènes post-génériques issues de reshoots. Et pour mieux nous teaser un potentiel Sinister Six qui se fera dans un univers toujours sans Spider-Man.

Bref, arrêtons de tirer sur ce qui sera surement la pire ambulance de l’année. On ne peut que vous encourager à ne pas aller le voir. Même avec des potes dans une ambiance joyeuse où on pourrait se moquer, le film ne fonctionne pas. Si vous voulez aller voir un vrai divertissement rigolo entre amis, Sonic 2 ou Ambulance sont là pour répondre au besoin.

Morbius, de Daniel Espinosa – Sortie en salles le 30 mars 2022

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