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Critique : Le Tout Nouveau Testament

Il n’a que quatre films à son actif et pourtant tout le monde connait Jaco Van Dormael. On doit à ce réalisateur belge de 58 ans, né dans la banlieue de Bruxelles l’émouvant Toto Le Héros pour lequel il remporte La Caméra d’Or à Cannes et le César du Meilleur Film Etranger ou Le Huitième Jour, couronné, lui, d’un double Prix d’Interprétation à Cannes pour Daniel Auteuil et Pascal Duquenne.

Après avoir tourné avec le futur Joker Jared Leto dans Mr Nobody, le voici de retour derrière la caméra dans sa Belgique natale. Et il a décidé de faire de Benoit Poelvoorde rien de moins que Dieu….

 

LA CRITIQUE

Et si tout ce que vous saviez sur Dieu était faux ? Et si en fait, Dieu était belge, bruxellois même, beauf ? Il bat sa femme et vit dans un taudis. Et si il avait créé Bruxelles juste pour se marrer, parce qu’il s’ennuyait ? C’est sur ce constat que part Le tout nouveau Testament, de Jaco Van Dormael à qui on doit Toto le héros, Le huitième jour et Mr. Nobody, un monsieur dont le talent n’est plus à prouver.
Pour son quatrième long métrage, il semble s’être offert toute la Belgique : Benoit Poelvoorde, Yolande Moreau, François Damiens ou encore Johan Hendelbergh (il ne manque que Bouli Lanners). A ce superbe casting vient s’ajouter également Catherine Deneuve et la jeune Pili Groyne (déjà vu dans 2 jours 1 nuit) qui incarnera le personnage principal.

Ce personnage principal c’est Éa, la fille de Dieu. Elle en a marre de se faire maltraiter par son père et décide de faire comme son frère, de partir. Elle va partir à la recherche de 6 Apôtres, pour en avoir 18, comme une équipe de baseball (sa mère, la femme de Dieu, est fan de baseball), pour rendre le monde meilleur. Pour s’enfuir de sa maison, elle passe dans une machine à laver et se retrouve en plein centre de Bruxelles. Le monde va évidemment changé et la population va se demander ce qu’elle va faire avant de mourir. Ea va parcourir Bruxelles à la recherche de ses Apôtres. Elle va donc faire notamment la rencontre de François (Damiens, tout en retenue), un homme qui décide de tirer sur des gens, Martine (Deneuve, sublime) qui tombe amoureuse d’un gorille ou encore Aurélie, une superbe jeune femme qui ne trouve pas l’amour.

Cette galerie de personnages improbables est aussi bien une force qu’un défaut. Le film étant construit sous forme de sketchs, il nous facilite ainsi l’identification aux personnages et surtout à la question que s’est tous posé au moins une fois « si on mourrait demain, on ferait quoi ? ». Mais comme souvent, il y a des rôles moins bons, moins drôles, moins intéressants. 
Le film est également très drôle et oscille sans cesse entre le mignon (avec le personnage de Ea) et l’humour très noir d’un Poelvoorde complètement déchaîné, où son personnage de Dieu semble détester la race humaine. La première partie où il s’amuse à établir « les lois de l’emmerdement » est, elle, un vrai petit bijou.

Le long-métrage respire la Belgique et ose des blagues et des situations que certains producteurs français auraient eu du mal à laisser passer. Le film en lui-même n’aurait sûrement jamais pu voir le jour en France tant il est borderline (voire même irrévérencieux) avec la religion, nous offrant certains dialogues hilarants. 
Si le scénario est en dents de scie, Le Tout Nouveau Testament est surtout une véritable poésie, un regard sur la condition humaine, sur l’égalité et sur notre place dans le monde, à tel point qu’on se rapproche du conte, la superbe fin venant clairement appuyer ce propos.

Le Tout Nouveau Testament est loin d’être parfait, principalement à cause de son écriture à sketchs et de certains de ces personnages moins passionnants que d’autres. Néanmoins, ce mélange d’humour noir, de poésie et d’intelligence en fait un ovni plaisant, doux et qui nous donne le sourire. Et c’est tout ce qu’il nous fallait !

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