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Critique : Hitman & Bodyguard
Entre deux tournages de Deadpool, Ryan Reynolds a eu le temps de jouer devant la caméra de Patrick Hughes dans un petit buddy movie où il partage l’affiche avec Samuel L. Jackson et Elodie « Elektra » Young.
Hitman & Bodyguard sera en salles le 23 août prochain face à 120 Battements par Minutes dont nous vous parlions ici et aux Proies de Sofia « Instagram » Coppola. Ou comment avoir l’embarras du choix.
LA CRITIQUE
Le buddy movie a eu son heure de gloire dans les années 90 avec l’Arme Fatale en haut de la pile. Le genre a bien du mal à retrouver sa place à une époque où le fantastique prime sur tout et tout est pensé pour faire des franchises. Et si de temps à autre, quelques films réapparaissent (merci Shane Black), il faut bien admettre que ces comédies d’action qui faisaient le bonheur des séances du dimanche soir sont en voie de disparition. Avec son Hitman et Bodyguard, Patrick Hugues (Expendables 3) tente de renouer avec le genre avec plus ou moins de brio.
L’histoire démarre de manière faussement compliquée. En résumé, un tueur (le Hitman du titre) doit être convoyé par Interpol au tribunal de La Haye pour témoigner contre un dirigeant biélorusse accusé de génocide. Les choses ne se passent pas comme prévu et c’est le Bodyguard du titre qui doit s’y coller, et le plus discrètement possible car il y a une taupe au sein de la police internationale. Leur road trip à travers l’Angleterre et la Hollande ne se fera pas sans embuches puisqu’environ tout le monde les recherche.
Dans son déroulement, Hitman et Bodyguard est excessivement lambda et ressemble à mille films déjà vus dans lesquels deux personnes que tout opposent font un bout de chemin ensemble. Dans sa mise en scène le film est également très quelconque. Les scènes d’action sont nombreuses et vraiment généreuses mais le travail de Patrick Hugues n’apporte rien de nouveau, rien qui nous fasse vraiment bondir sur notre siège. La photo de Jules O’Loughlin est particulièrement hideuse lors des scènes d’intérieur et lambda dès que le film est tourné dehors. Enfin, Hitman et Bodyguard cède à la mode initiée par les Gardiens de la Galaxie de caler de vieux tubes dans sa bande originale.
Mais alors, comment se fait-il qu’on passe quand même un bon moment ? Tout repose sur Samuel L. Jackson. Le scénariste Tom O’Connor lui a écrit un personnage qui lui sied parfaitement. Et le comédien s’en donne à coeur joie. A presque 70 ans, il a une vraie joie communicative. Pas seulement à travers le Hitman mais on sent que l’acteur s’est éclaté sur le plateau, à balancer des « motherfuckers » à tout va et à se livrer à quelques jolis moments de chants (si si) tout en étant toujours capable d’assurer l’action. Il est vraiment le point fort du film.
On n’en dira pas autant de Ryan Reynolds, qui incarne un garde de corps qui a perpétuellement le cul entre deux chaises, entre le mec très sérieux qui était tout en haut et qui s’est retrouvé au fond du trou et celui qui tente de l’humour à la Deadpool. Le film lui-même est souvent hésitant, entre actionner pur et comédie qui elle-même se cherche, entre être raisonnable et jouer la carte du R-Rated.
Alors faut-il voir Hitman & Bodyguard ? On a quand même tendance à répondre oui, surtout si vous aimez Samuel L. Jackson et les films généreux en grosses fusillades qui tachent. C’est un divertissement léger qui aurait, comme ses ainés, tout à fait sa place à 20h50 un dimanche soir sur une bonne vieille chaine hertzienne. Certes, il est loin d’être sans défaut mais on a tendance à être tolérant dès que le résultat se révèle être simplement cool. A choisir, préférez Atomic Blonde. Mais si vous l’avez déjà vu et que vous aimez les actionners bas du front, vous savez quoi faire.
Hitman & Bodyguard, de Patrick Hughes – Sortie le 23 août 2017