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Critique : Brimstone

Nous avons évoqué récemment le western avec quelques titres montrés à South by SouthWest : The Hero, The Ballad of Lefty Brown.

Un autre film du genre sort ce mercredi dans les salles : Brimstone. Le film, interdit aux moins de 16 ans, fait polémique puisqu’il est beaucoup plus regardable que tout un tas de films plus impressionnants et classés -12, ce pourquoi le distributeur a adressé une lettre ouverte au CNC…

 

LA CRITIQUE

Pour son premier long métrage en langue anglaise, le réalisateur néerlandais Martin Koolhoven s’attaque à un genre bien trop souvent mis de coté ces dernières années : le western. Également scénariste du film, il a fait un choix rare dans cet univers bien trop macho de cracheurs de tabac, celui de confier le rôle principal à une femme, incarnée par Dakota Fanning. Pendant plusieurs décennies, les héros de l’ouest américain au cinéma ont été -avec évidemment quelques exceptions- des hommes. Il faudra attendre les années 2000 pour que le rôle de la femme trouve enfin une vraie place au cinéma avec des titres comme True Grit, Jane Got a Gun ou Sherif Jackson.

Elle s’appelle Liz. Elle a une vingtaine d’années, est muette et vit avec un homme plus âgé qui a un fils. Sa vie d’apparence très classique va basculer lorsqu’un pasteur qu’elle a bien connu par le passé va faire irruption dans sa vie. Elle va alors prendre, une nouvelle fois, la fuite.

Pour raconter son histoire, Martin Koolhoven va d’abord évoquer la vie actuelle de Liz pour ensuite remonter le temps et nous faire découvrir sa jeunesse. La construction est intéressante puisqu’on empathise assez vite avec le personnage à l’aise dans l’univers de départ, avec son vieux mari gentil et une communauté agréable. Mais plus on remonte dans le temps, plus on va découvrir qu’elle en a plus que bavé par le passé. La condition des femmes était au 19e siècle pire qu’en 2017, alors une très jeune fille fuyant le domicile familial… et Guy Pearce. L’acteur incarne un pasteur père de famille venu de Hollande absolument horrible, un vrai monstre qui en fera voir de toutes les couleurs à celles qui croiseront sa route. Et on comprend les intentions de Koolhoven, de nous montrer ô combien il était atroce pour une femme de vivre dans l’ombre de ce genre de personne.

Le problème de Brimstone, c’est que le film va s’enfoncer dans la surenchère. Pas question ici de remettre en question le calvaire vécu par l’héroïne mais on sent que Koolhoven a voulu trop en faire et s’est perdu en chemin. Au delà de l’impression de noir complet pour le personnage de Liz, au delà des sévices qu’elle a dû endurer, le réalisateur fait faire à ses personnages tout et n’importe quoi. Certains secondaires prennent des décisions dignes des pires caricatures de films d’horreur, faisant basculer le long métrage dans le grand n’importe quoi au point que les dernières scènes ont fait rire dans la salle alors qu’il ne fallait pas. Et les quelques lueurs d’espoir sont tellement vite éteintes qu’on finit par ne plus y croire.

Brimstone était un film louable, plein de belles intentions. Mais passé le premier acte, il s’enfonce dans le grotesque pour ne plus en sortir. Dommage.

Brimstone, de Martin Koolhoven – Sortie le 22 mars 2017

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