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Critique : Blade of the Immortal

Présenté hors-compétition au Festival de Cannes, la 100e réalisation de Takashi Miike sera montrée au grand public du Paris International Fantastic Film Festival ce mardi 5 décembre.

Blade of the Immortal n’est pas seulement l’un des derniers films de l’incroyablement prolifique réalisateur. C’est aussi l’adaptation d’un célèbre manga publié en France chez Casterman sous le titre L’Habitant de l’infini (無限の住人, Mugen no jūnin).

LA CRITIQUE

Manji est un samouraï qui a tué un groupe d’hommes ayant assassiné sa sœur. A moitié mort, il est sauvé par une sorcière qui lui injecte des vers magiques capables de le régénérer à l’infinie. Des années plus tard, une jeune fille vient lui demander de l’aide : sa famille et son dojo ont été assassiné et elle veut les venger.
Voilà pour le pitch du film, simplifié par rapport à celui du manga où le héros invicible doit tuer 1000 personnes pour lever une malediction qui n’est ici pas évoquée. Il faut dire que pour condenser les 30 volumes du manga, déjà portés à l’écran en une série animée de treize épisodes, il fallait faire des choix et Takashi Miike l’a bien compris.

Miike, lui, rend hommage dans une magnifique introduction au film de sabre japonais d’antan, en passant toute la première partie de son récit en noir et blanc. On a l’impression de voir du Kurosawa sans le grain d’époque et la vitalité de l’acteur principal, Takuya Kimura, fait plaisir à voir. En mutilant son héros régulièrement (et en s’en foutant puisqu’il finit par se régénérer et ses membres par se recoller), il renvoie aux célèbres héros du cinéma asiatique handicapés que ça soit parce qu’ils doivent porter un fardeau (Baby Cart), parce qu’ils sont aveugle (Zatoichi) ou parce qu’ils n’ont plus qu’un bras (La Rage du Tigre et même s’il s’agit d’une production chinoise).

La rencontre entre le héros qui a tout perdu et qui ne peut pas mourir et la petite fille, elle-même voulant apprendre à combattre, n’est pas sans rappeler un autre long métrage sorti cette année : Logan. Leur relation rappelle celle entre le célèbre mutant et la jeune X-23. La comparaison dure un temps pendant lequel on prend un vrai plaisir à suivre l’enchainement de scènes d’action. En effet, le méchant de service est entouré par une garde de lieutenants que les héros vont rencontrer les uns après les autres, comme différents ennemis d’un jeu vidéo. Chaque combat est l’occasion pour Takashi Miike de s’amuser et d’en mettre plein la vue au spectateur.

Le problème, c’est qu’en près de 2h30, Manji a le temps de combattre et de tuer un certain nombre de personnages, trop pour le spectateur. Le schéma se répète et même si le réalisateur s’essaye aux rebondissements, ça ne suffit pas. Après l’hommage, Miike est rattrapé par le manga qu’il adapte et son découpage en épisodes où il est chaque fois question d’un combat avec des armes de plus en plus étranges et des adversaires de plus en plus fantasques. Ce qui avait commencé comme quelque chose de sombre vire au film d’action pop, comme si Miike avait un temps oublié qu’il adaptait une oeuvre de papier.

Blade of the Immortal aurait mérité d’être plus court pour ne pas perdre son spectateur en chemin. S’il n’en est pas moins un honnête divertissement, vous préférerez sans doute le fabuleux 13 Assassins d’un Takashi Miike alors en meilleur forme.

Blade of the Immortal, de Takashi Miike – Sortie française inconnue

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