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Un Dimanche, Une Critique : Une Affaire d’Etat

Ca fait un peu critique opportuniste mais il n’en est rien. Après avoir vu La Proie il y a quelques semaines, j’ai eu envie de m’intéresser d’avantage à la filmographie d’Eric Valette.

J’aurai sans doute pu évoquer ici One Missed Call, sa tentative de réalisation outre-Atlantique remake du film de Takashi Miike La Mort en Ligne, mais il me semblait plus intéressant de rester en France d’autant que les visuels de son précédent long réalisé dans l’hexagone m’avaient à l’époque intrigué.

Un Dimanche, Une Critique est donc consacré à Une Affaire d’Etat.

 

Une Affaire d’Etat – Sortie le 25 novembre 2009
Réalisé par Eric Valette
Avec André Dussollier, Thierry Frémont, Rachida Brakni
Un avion chargé d’armes explose au dessus du Golfe de Guinée. Une escort girl est assassinée dans un parking parisien. Plusieurs milliers de kilomètres séparent ces deux événements et pourtant… Nora Chayd, inspectrice aux méthodes musclées, enquête sur le meurtre et bouscule sa hiérarchie. Victor Bornand, Monsieur Afrique officieux du gouvernement, tente d’étouffer la crise politique déclenchée par l’explosion. Quitte à avoir recours à son bras armé Michel Fernandez, un ancien des services de renseignements. Nora s’approche dangereusement des sphères du pouvoir. Les meurtres et trahisons s’accumulent. Au nom de la raison d’Etat ?

 

Deux ans avant La Proie, Eric Valette passait derrière une caméra pour mettre en scène un thriller politique intitulé Une Affaire d’Etat. L’appelation « thriller politique » n’est d’ailleurs qu’une appelation destinée aux gens qui aiment mettre les films dans des cases puisque le film pourrait également être qualifié de polar.
Le film est en effet basé sur un bouquin de Dominique Manotti intitulé Nos Fantastiques Années Fric. Le scénario, écrit par Alexandre Charlot et Frank Magnier, deux auteurs des Guignols de l’Info ayant déjà collaboré avec Valette sur Maléfique, mélange un peu différents univers comme le fait souvent, toujours en littérature policière, Jean-Christophe Grangé.

On va suivre différents protagonistes de différents univers qui vont finir par se croiser pour se retrouver mêler à la même histoire. D’un coté on a donc costumes sur-mesure, salons de grands hôtels, putes, coke et magouilles en la personne de Victor Bornand, incarné par un André Dussollier absolument impérial. Conseiller « spécial Afrique » du Président, il a voulu refiler en douce des armes à un pays africain en échange de la libération de plusieurs otages. Malheureusement pour lui, l’avion a été abattu en vol par un missile et l’affaire commence à faire du bruit dans le petit monde de la politique française.
De l’autre coté, Nora Chahyd, blouson de cuir, forte personnalité, enquête dans les rues de Pigalle sur la mort d’une jeune fille.
Tout cela aurait pu être simple mais un 3e larron se mêle à l’affaire : Michel Fernandez, joué par l’exceptionnel Thierry Frémont, est un tueur lancé par Bornand chargé de faire le ménage. S’il devait se contenter de récupérer des informations, l’ancien barbouse va cumuler les erreurs, notamment en tuant des gens, et la série de cadavres va faire remonter Nora vers Bornand.

Bien mis en scène, tourné intégralement dans Paris, alternant lieux chics et petites rues, le film est monté de manière intéressante et servi par des acteurs en très grande forme, notamment les rôles masculins. On se prend vite au jeu de ces différentes intrigues qui finissent par ne plus faire qu’une et il est appréciable de voir que les scénaristes ont réussi à se sortir de leur histoire un peu tordue avec une très bonne fin.

Si Magnier et Charlot sont donc plus à l’aise pour écrire des scénarios sérieux que pour la comédie (ils ont commis Lucky Luke, le dernier Astérix et les Chtis), on regrette cependant quelques problèmes d’écriture, notamment dûs à la multiplication des personnages et des parties. En effet, en plus de Frémont, Dussolier et de la fliquette incarnée par Rachida Brakni, il faut aussi compter sur le personnage de Mado, qui tient un bordel de luxe, ou plutôt une agence en relations humaines. Elle viendra mettre son grain de sel dans tout ça, n’aidant en rien ni le personnage de Frémont -qui s’enlise encore d’avantage à cause d’elle- ni le spectateur qui ne comprend pas bien ses intérêts à elle.

On se retrouve donc pris, à un moment de l’intrigue, où chaque personnage se met à vouloir tirer la couverture à lui, cherchant à se couvrir du mieux qu’il peut et sans se soucier des autres. Non seulement c’est confus pour le spectateur mais en plus ça relègue au second plan l’histoire des ventes d’armes et la libération des otages, pourtant plus intéressante.

Mais les hauts et les bas du scénario n’enlèvent rien aux qualités du film, à commencer par les acteurs qui incarnent tous des personnages certes à la limite de la caricature mais aussi intéressants les uns que les autres. On se prend donc facilement au jeu de ce petit polar réussi et quand on voit les qualités de réalisateur d’Eric Valette, on ne peut qu’espérer qu’il finisse par s’entourer d’excellents scénaristes pour ses prochains films.

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