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Critique : La Ligue des Justiciers, Dieux & Monstres

Pendant l’édition 2014 du Comic Con, Warner Bros Animation et DC Comics ont annoncé le retour aux affaire de Bruce Timm. Les réseaux sociaux s’étaient alors enflammés, imaginant que le co-créateur d’Harley Quinn allait retrouver sa casquette de réalisateur et obligeant le studio à démentir.

Mais aujourd’hui peu importe puisque Timm, s’il ne l’a pas réalisé, a bien écrit le film. Il a même retrouvé une planche à dessin le temps de croquer de nouveaux personnages. La Ligue des Justiciers Dieux et Monstres est disponible en DVD, blu-ray et VOD américains depuis ce 28 juillet. Le film sortira en France le 23 septembre prochain.

 

LA CRITIQUE

Bruce Timm se doutait-il en 1992 qu’il allait lancer l’une des meilleures séries d’animation et la meilleur adaptation de Batman à l’écran, se retrouvant qualifié alors du statut de « légende de l’animation » ? L’une des têtes pensantes derrière Batman, Batman Beyond, Superman, Justice League (Unlimited) et quelques longs métrages animés de haut vol (Le Fantôme Masqué, Le Retour du Joker) revient sur le devant de la scène après avoir joué les producteurs de l’ombre au sein de DC/Warner avec un nouveau long-métrage : Justice League Dieux & Monstres. Et on peut dire que le maitre, après un court passage dans un placard de chez Warner qu’il a menacé de quitter, n’a rien perdu de son talent. Cette nouvelle version de la Ligue des Justiciers est une vraie réussite.

Co-écrit par Timm et Alan Burnett (déjà scénariste sur les séries à succès mentionnées plus haut), réalisé par Sam Liu à qui on doit Batman Year One et Justice League Crisis on Two Earth, Dieux & Monstres raconte l’histoire d’une ligue des justiciers alternatives. Dans ce monde, Superman n’est pas le fils de Jor-El mais celui du terrible Zod, Wonder Woman n’a aucun lien avec l’univers des Amazones et Batman est un scientifique mordu par un chauve souris. Ce trio, qui joue les justiciers avec des manières plus expéditives que les originaux, va se retrouver confronté à une série de meurtres de scientifiques célèbres perpétrés par des robots utilisant des techniques visant à faire croire qu’ils sont coupables…

Oubliez donc tout ce que vous savez de Clark Kent, Bruce Wayne et Diana Prince puisque ce ne sont pas les alter-ego des héros présentés ici. Quand beaucoup de comics prennent le parti de raconter des versions alternatives de leur héros (comme Red Son, évoquant ce qui se serait passé si Superman avait atterri bébé en Russie), Dieux & Monstres définit tout simplement de nouveaux héros sans liens réels avec les originaux. Seul Superman a quelques points communs avec le passé qu’on lui connait. Les deux autres protagonistes n’ont strictement rien à voir, même si de nombreux éléments bien connus nous rappellent qui ils sont (ou auraient pu être).

Timm et Burnett n’avaient rien écrit depuis longtemps mais le duo n’a rien perdu de sa superbe. Leur histoire prend le temps de bien poser son intrigue et de développer, via quelques flashbacks, les origines des personnages sans qu’on ait jamais l’impression d’assister à une de ces fameuses « origin story » à laquelle on a ajouté un méchant pour pouvoir y caler de l’action. Ici, il y a un vrai mystère concernant l’identité réelle du commanditaire des meurtres et une vraie tension quand au sort des personnages. Les deux auteurs offrent au film un équilibre entre développement des personnages, scènes d’action et intrigue principale comme on en n’avait pas vu dans une production animée du genre depuis bien trop longtemps, les derniers films Warner/DC étant des concentrés d’action et d’explosions. On finit même par retrouver de vieilles sensations que l’on croyait perdues depuis la fin de Justice League Unlimited.
Dans le même ordre d’esprit, les fans retrouveront avec plaisir des personnages designés par Timm et mis en images par un Sam Liu qui fournit un boulot tout à fait honorable en terme de réalisation.

Thématiquement, les nouveaux personnages permettent aux créateurs de développer d’avantage de choses qu’ils ne pouvaient pas faire jusque là, avec des héros ne tuant jamais et globalement bien plus lisses. C’est aussi pourquoi le film s’appelle « Dieux et Monstres ». Même si le sujet avait déjà été évoqué notamment dans certains épisodes de Justice League (et devrait l’être encore dans le prochain film de Zack Snyder), il rappelle combien la frontière peut être bien mince entre justiciers et terroristes en terme de manière de faire.

En bonus du film, Bruce Timm et les équipes de Warner/DC ont développés trois courts métrages se focalisant sur chacun des personnage, histoire d’en renforcer l’univers. Si à l’heure où ces lignes sont tapées, il n’est pas possible de savoir s’ils seront présents sur l’édition blu-ray, ils sont visibles sur Youtube et une deuxième saison d’une dizaine d’épisodes est en préparation. Comme quoi, quand le studio se tourne vers ses valeurs sûres pour les faire travailler sur de vraies idées originales, la qualité (et sans aucun doute le succès) est au rendez-vous. Reste à espérer que ça leur donnera des idées pour la suite, sachant que ces dernières années ont été marquées par des adaptations de comics connus, jamais mauvaises mais toujours aussi vite oubliées.

La Ligue des Justiciers Dieux et Monstres est donc une franche réussite comme on n’en avait pas eu depuis longtemps dans l’animation super héroïque. Maintenant qu’il est de retour en très grande forme, on suivra avec plaisir les prochaines aventures animées de Bruce Timm.

 

La Ligue des Justiciers, Dieux et Monstres – Sortie en DVD le 23 septembre
Réalisé par Sam Liu
Ecrit par Bruce Timm et Alan Burnett
Dans une histoire alternative Zod est le père de Superman, Batman est une chauve-souris vampirique, et Wonder Woman est l’enfant d’Arès, dieu de la guerre. Lorsque ces héros sombres forment une alliance, la question que chacun se pose est vont-ils sauver le monde, ou le supprimer ?

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