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Critique : Summer Wars

Longtemps condamné à faire des oeuvres de commande pour le compte de la Toei, Mamoru Hosoda s’est avéré être un réalisateur à suivre avec son très rafraichissant La Traversée du Temps en 2007. Son deuxième film en collaboration avec le studio Madhouse, Summer Wars, sortira sur nos écrans cet été, comme son titre pouvait le laisser penser, mais nous avons eu la chance de le découvrir en avant-première et en compagnie du créateur. Un vrai rayon de soleil.

Sortie en salles le 09 juin.
Critique initialement publiée le 11 mars 2010.

Summer Wars – Sortie le 9 juin 2010
Réalisé par Mamoru Hosoda
Avec Sumiko Fuji,Ryûnosuke Kamiki,Ayumu Saitô,Nanami Sakuraba
Bienvenue dans le monde de OZ : la plate-forme communautaire universelle d’Internet. En se connectant depuis un ordinateur, une télévision, ou un téléphone, des millions d’avatars alimentent le plus grand réseau social en ligne pour une nouvelle vie, hors des limites de la réalité. Kenji, un lycéen timide et surdoué en mathématiques, effectue un job d’été au service de la maintenance d’OZ. A sa grande surprise, la jolie Natuski, la fille de ses rêves, lui propose de l’accompagner à Nagano, sa ville natale. Il se retrouve alors embarqué pour la fête traditionnelle du clan Jinnouchi. Il comprend bientôt que Natuski ne l’a invité que pour pour jouer le rôle du « futur fiancé » et faire bonne figure vis a vis de sa vénérable grand mère. Au même moment, un virus attaque OZ, déclenchant catastrophe sur catastrophe au niveau planétaire. Avec l’aide de Kenji, tout le clan Jinnouchi se lance alors dans une véritable croisade familiale pour sauver le monde virtuel et ses habitants…

Selon ses propres dires, l’idée de Summer Wars est venue à Mamoru Hosoda alors qu’il rencontrait pour la première fois sa belle-famille. Loin de s’arrêter au concept Mon beau-père et moi , il imagine une intrigue mettant la communauté en son centre. Une communauté à plusieurs facettes, qu’elle soit sous la forme de la famille de la plus belle fille du lycée que Kenji, un nerd hyper timide, devra intégrer en se faisant passer pour son petit-ami, ou sous celle d’Oz, un monde virtuel regroupant tous les services et applications de communication que nous connaissons (Internet, téléphone, Facebook et même MMO) où 95% de la population vit une seconde vie tout en effectuant ses taches quotidiennes qu’elles soient de l’ordre du divertissement, de l’économie ou du travail. Le film se veut donc bicéphale, en suivant le pauvre Kenji aussi mal à l’aise avec la famille très traditionnelle (aussi bien par le nombre de personnes la composant que par l’histoire de celle-ci, ancienne et intimement liée à celle du pays) que par son rôle de modérateur d’Oz qui se fait hacker par un puissant virus au même moment.
Les deux univers vivent en parallèle durant une bonne partie du film tout en influant l’un sur l’autre à plusieurs reprises, mais sont tout de même séparés par une charte graphique différente. D’un côté, le monde réel est représenté par le style de Sadamoto Yoshiyuki (Neon Genesis Evangelion, entre autres) totalement épuré par la volonté d’Hosoda de faciliter l’animation, de l’autre, le monde d’Oz ressemble énormément à ce qui a été vu dans la publicité Superflat Monogram qu’Hosoda a réalisé pour la marque Louis Vuitton et où Takashi Murakami s’occupait du design. De là à dire que Murakami a travaillé à titre d’ami sur Summer Wars, il y a un pas aisément franchissable.

Dans l’esprit, Summer Wars fait partie de ces films qui mettent du baume au cœur, Hosoda étant à l’instar d’un Miyazaki, quelqu’un de foncièrement humaniste. La tragédie et l’émotion tiennent une grande place ici, essentiellement sous les thèmes de la trahison et du deuil, mais constamment compensé par un humour et un amour des personnages qui font que le film se veut toujours positif. C’est d’ailleurs sur ce point que l’on peut rapprocher ce nouveau film de la Traversée du Temps, qui transpirait déjà d’une certaine joie de vivre. Il en va de même pour le traitement du virtuel qui s’éloigne énormément des poncifs de la Science Fiction qui sont enclins à le décrire habituellement comme aliénant et néfaste pour l’Homme. Ici, Hosoda refuse de donner sa préférence à l’une des dimensions, allant même jusqu’à faire fusionner les deux intrigues à la fin du film et démontrer qu’elles peuvent co-habiter et même se compléter harmonieusement, du moment que le capital humain est présent.

De l’humour, de l’émotion, oui, mais pas seulement. Le monde féerique d’Oz se transforme rapidement en champ de bataille après l’arrivée du bot surpuissant Lovemachine (dont la dernière incarnation, mélange de dessins traditionnels et numériques, est un pur régal pour les yeux). Et qui dit bataille dit action, avec des avatars à l’aspect aussi absurdes que charismatiques, voire les deux, qui s’affrontent dans le pur style Dragon Ball Z. La dernière partie est à ce titre particulièrement éprouvante, avec un compte à rebours dont l’enjeu n’est pas moins que la fin du monde, et durant laquelle les retournements de situations et les ascenseurs émotionnels fusent de partout. Le générique de fin arrivé, on se retrouve sur les rotules, avec un grand sourire aux lèvres, et le sentiment d’avoir vu un divertissement comme on aimerait en voir plus souvent.

Mamoru Hosoda confirme avec Summer Wars, qu’il possède la fibre émotionnelle et la touche de fraicheur nécessaires pour faire de lui un réalisateur sur qui compter lors de la prochaine décennie. En attendant son nouveau projet, courrez voir Summer Wars le 9 juin au cinéma.

– Harley

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1 commentaire

  • par DelSpooner
    Posté mercredi 9 juin 2010 17 h 36 min 0Likes

    Je vais le voir demain ta critique me donne encore plus envie :)

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