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Critique : Scooby

Comme Lupin, Scooby Doo revient ! Le contexte actuel a pas mal bousculé la sortie du film, prévu d’abord pour une sortie mondiale puis finalement sorti en vidéo à la demande aux USA. En France, le célèbre chien tentera sa chance le 8 juillet dans les salles réouvertes.

 

LA CRITIQUE

Vous avez forcément vu un épisode de Scoubidou (oui, écrit comme ça en français). Les personnages créés par Joe Ruby, Ken Spears et Iwao Takamoto ont eu droit à treize séries d’animation depuis leur création en 1969, une pelletée de longs métrages sortis en DVD et quatre films « live ». Le niveau de qualité a forcément varié d’une production à l’autre mais certaines se regardaient gentiment (notamment « Les 13 Fantômes » datant de 1985). Un nouveau film d’animation, cette fois en images 3D, n’était donc que la suite logique.

Cette nouvelle version s’ouvre sur la rencontre entre Sammy (ou Shaggy en VO) et le célèbre chien, quand ils étaient enfants sur une plage californienne. On passe ensuite dans le vif du sujet : le fameux Scooby Gang se remet en question, ce qui entraine Scooby et Sammy à faire bande à part – le temps pour eux de se faire pourchasser par des robots et sauver par un mystérieux justicier. Tout ce petit monde sera ensuite entrainé dans une aventure où il sera question d’une prophétie et de la fin des temps.

Ce qui pourrait ressembler à un reboot à la sauce « Hollywood 2020 » se retrouve être un film assez bancal. Le film joue sur plusieurs tableaux sans vraiment donner l’impression de savoir où il va. La succession de scénaristes en est surement la cause et nous rappelle ces projets entièrement repris à zéro, comme Pixar l’a fait avec certains titres comme The Good Dinosaur. En 2017, lors d’une présentation au Festival d’Annecy, Warner Bros Animation nous avait vendu un Avengers version Hanna et Barbera dans lequel tous les personnages se croiseraient, une idée pas déconnante qui n’est pas aboutie dans la version finale. On croise bien différents personnages (Satanas & Diabolo, Capitaine Caverne, Blue Falcon) mais rien ne laisse penser qu’ils pourraient s’unir d’une quelconque manière que ce soit. Par ailleurs, le film se positionne à la fois comme un reboot et une suite, où la mythologie des différentes séries est évoquée, sans jamais insister dessus. Difficile de s’y retrouver dans cette production à la tonalité variante donc.

Graphiquement, Scooby est tout aussi bancal. Le passage au volume fonctionne globalement, mais certains personnages (dont Capitaine Caverne) semblent sortir du lot. L’animation et la mise en scène sont parfois très réussies, notamment en ce qui concerne le chien et ses fameux mouvements de pattes, qui étaient liés en 1969 à la pauvreté de l’animation. Mais certaines scènes semblent bien plus baclées que d’autres.

Tout ça laisse le spectateur sur le carreau. On oscille entre sympathie de retrouver des personnages à des moments où on se demande ce qu’on fait là (le personnage de Blue Falcon est insupportable), en passant heureusement par quelques rires. On est donc loin de la réussite, mais on se souvient aussi que, finalement, la production originale Hanna & Barbera était loin d’être remarquable. On reste donc dans un esprit « pas dingue » tout en comprenant pourquoi Warner Bros USA a décidé de lacher le film en VOD en pleine crise du Covid-19.

Si Scooby a droit à une suite, il faudra que les scénaristes assument d’avantage, et ne se contentent pas d’une scène post-générique.

Scooby, de Tony Cervone – En salles le 8 juillet 2020

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