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Critique : My Friend Dahmer

Depuis son lancement avec Outrage Coda de Kitano en décembre dernier, le portail vidéo e-cinema.com continue à dévoiler chaque vendredi du contenu inédit en France. On peut citer MonsterZ de Hideo Nakata datant de 2014 mais inédit dans nos contrées ou encore The Free World avec Octavia Spencer (La Forme de l’Eau) et Boyd Holbrook (Logan).

Ce vendredi 2, le portail proposera My Friend Dahmer quelques semaines après sa sortie américaine et sa présentation à Deauville en septembre dernier. Le film met en scène Ross « Teen Beach » Lynch que nous avions croisé il y a quelques années, en pleine hype Disney Channel.

 

LA CRITIQUE

Surnommé « le cannibale de Milwaukee », Jeffrey Dahmer a tué dix sept personnes entre 1978 et 1991. Certaines victimes ont été violées, d’autres démembrées ou encore mangées. Il a été condamné à autant de perpétuité qu’il a commis de meurtre, soit 957 ans de prison. Il y décédera fin novembre 1994 après avoir été tabassé à mort par un co-détenu. C’est son histoire, ou plutôt sa jeunesse que raconte My Friend Dahmer, à la base un roman graphique écrit et dessiné par John Backderf qui a connu le criminel pendant ses années de lycée.

John Backderf, dit Derf, est un dessinateur et caricaturiste qui a bien connu Dahmer quand ils étaient adolescents. Sa BD, et le film de Marc Meyers, raconte les jeunes années de celui qui deviendra un des pire tueurs en série de l’histoire américaine, un portrait sans jugement sur ses actes futurs, plutôt celui d’un jeune homme mal dans sa peau, qui vit mal la séparation de ses parents et qui se retrouve bousculé à l’école par ses petits camarades. Certains d’entre eux le hisseront à la tête d’un fan club destiné à se moquer de lui, à ses comportements étranges et à son attitude particulière.

Ce qui est intéressant dans le film, c’est de voir la manière dont le personnage est abordé et la façon dont on le perçoit. Marc Meyers dresse un portrait du jeune homme qui tend vers l’empathie, lui qui a été la risée d’une partie des élèves de sa classe qui se sont foutus de sa gueule juste parce qu’il semblait être différent, avec sa démarche molle, son absence de sourire et un certain attrait un peu glauque pour les animaux morts. Dans le cas d’un vrai personnage de fiction, on se serait presque pris d’affection pour lui, lui qui a d’ailleurs serré la main par un concours de circonstances, au Vice Président Américain de l’époque. Mais ici, la donne est différente : on sait qui il est, ce qu’il va devenir et on ne peut s’empêcher de rester distant par rapport à son comportement.

Et si par hasard vous n’avez jamais entendu parler de Jeff Dahmer, Marc Meyers rappelle tout au long du film comment il n’est pas juste un adolescent mal dans sa peau mais quelqu’un qui a bien d’autres problèmes. On le voit picoler alors qu’il est mineur, dissoudre des petits animaux dans de l’acide ou encore faire de fausses crises d’épilepsie. Le réalisateur insiste, à petites touches, sur la noirceur du personnage dans le choix des couleurs, notamment lors d’une dernière partie où il finit par vivre seul dans son domicile plongé dans la pénombre. Les longs plans dans les couloirs du lycée font lorgner le film vers Elephant, le long métrage de Gus Van Sant dont il est l’opposé, l’un se focalisant sur les victimes juste avant le drame quand l’autre s’intéresse au tueur.

My Friend Dahmer a le défaut de ne pas insister sur le rôle de Derf, relégué au second plan et pourtant très important. Il a aussi le défaut d’être une petite production ultra fauchée, se limitant à quelques décors extérieurs. Mais il est porté par un Ross Lynch époustouflant. L’acteur et chanteur estampillé Disney Channel ayant fait les beaux jours de la série Teen Beach tombe complètement dans le contre-emploi. Ses fans seront surpris mais lui devrait avoir quelques jolies propositions de rôle. Un film à voir, plus pour le rapport qu’on a par rapport à lui, que pour ce qu’il est réellement. Une curiosité.

My Friend Dahmer, de Marc Meyers – Sortie le 2 mars 2018 en e-cinema.

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