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Critique : The Highwaymen
Après Dans l’Ombre de Mary pour le studio aux grandes oreilles et l’histoire sympathique du fondateur de McDo avec Michael Keaton dans le rôle principal, John Lee Hancock revient, non pas au cinéma mais sur Netflix.
Et sur le siège arrière de sa vieille Ford des années 30, il embarque avec lui Kevin Costner et Woody Harrelson sur les traces de Bonnie & Clyde.
LA CRITIQUE
Bonnie et Clyde. Deux noms qui ont marqué la culture populaire, du film d’Arthur Penn avec Warren Beatty et Faye Dunaway à la chanson de Serge Gainsbourg en pensant par de multiples mentions dans des longs métrages et des séries. Le couple s’est rencontré dans les années 30 et a commencé par braquer des banques. Ils étaient à l’époque populaires car vus comme des bandits qui attaquait un système et s’en prenait aux riches, à une époque où la population se sentait démunie et abandonnée. Quelque part entre Robin des Bois et des Gilets Jaunes. Mais le couple d’amoureux et leurs complices sont aussi coupables de quatorze personnes entre 1931 et 1934.
Le meurtre, c’est ce qui va inciter la Gouverneur du Texas Miriam Ferguson à faire appel à un ancien Texas Ranger. The Highwaymen, titre qui fait référence à la fonction officielle des policiers pour cette mission et alors que les rangers ont été dissous, va raconter la cavale du couple du point des deux flics incarnés par Kevin Costner et Woody Harrelson, de leur mise en route jusqu’à la célèbre fusillade qui a mis fin à la cavalcade.
Tout The Highwaymen repose sur ses personnages et ses acteurs. Si Woody Harrelson joue à peu près toujours le même rôle ces dernières années, Kevin Costner est, lui, impeccable. L’acteur, qui a désormais 64 ans, joue la carte du vieux flic rouillé qu’on sort de sa retraite pour reprendre du service. Il ne sait plus très bien tirer et a du mal à courir derrière les méchants mais les habitudes reviennent vite. Difficile de ne pas y voir une allégorie de sa carrière, lui qui a déjà porté l’arme et le badge dans des films désormais cultes.
Le film évoque aussi les Texas Rangers, groupe dissolu avant l’action du film et reconstitué officiellement après l’affaire Bonnie & Clyde, qui n’étaient autre que des cowboys qui parcouraient l’Ouest à cheval façon cowboys. Les deux ex-retraités font donc face à une maréchaussée qui s’est modernisée, et un décalage se crée entre leurs méthodes « à l’ancienne » et le début de la police scientifique.
Tout cela se suit avec beaucoup de plaisir et même si le film tire en longueur (2h10 quand même, pour une fin déjà connue). John Lee Hancock parvient à donner du rythme et est bien aidé, comme je le disais plus haut, par un duo d’acteurs particulièrement efficace. On retiendra aussi la bonne idée de ne pas montrer Bonnie & Clyde avant la fin, comme s’ils étaient des proies insaississables. La réalisation manque néanmoins d’inventivité et la photo de John Schwartzman d’un peu de travail. Le sujet dans les mains de quelqu’un d’autre aurait pu donner un vrai grand film.
Au final, The Highwaymen est une production sympathique qui a toute sa place sur Netflix. Au cinéma, elle se serait sans doute faite bouffer par des mastodontes au milieu d’un planning surchargé alors que c’est tout à fait le genre de film qui fait le boulot un dimanche soir.
The Highwaymen, de John Lee Hancock – Sortie le 29 mars 2019