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Critique : The Father

Multi-récompensé, montré à Toronto et à Sundance, le premier long métrage de Florian Zeller avec Anthony Hopkins et Olivia Colman arrive en salles ce mercredi 26 mai.

LA CRITIQUE

Le Père est à l’origine une pièce de théâtre signée Florian Zeller jouée en 2012 avec Robert Hirsch dans le rôle principal. Elle est l’un des volets d’une trilogie, avec La Mère et le Fils, tous les trois autours des relations familiales et du temps qui passe. C’est désormais aussi un formidable film de cinéma, récompensé notamment de deux Oscars, pour le scénario et pour son interprète principal.

The Father raconte l’histoire d’un vieil homme interprété par Anthony Hopkins, dont la mémoire commence à défaillir. Sa fille vient le voir pour lui annoncer qu’elle va quitter leur Angleterre et qu’il doit donc aller en maison de retraite.

Le film de Florian Zeller a des points communs avec Falling, le long métrage de Viggo Mortensen sorti une semaine plus tôt : tous les deux montrent la relation entre un parent dont la vie décline et un enfant qui cherche à s’en occuper au mieux. Si le personnage incarné par Lance Henriksen est un vieux raciste homophobe, celui d’Hopkins est plus simplement (et malheureusement) un vieux. Le comédien mérite largement son Oscar, livrant une interprétation brillante d’un octogénaire. On voit dans ses regards le temps qui passe, l’inquiétude. On voit sur son visage les changements soudains d’humeur. Et, si le comédien est en grande forme, il incarne à coup de petits tics un grand-père. Le hasard a fait que j’ai découvert le film à un moment où je côtoyais ma grand-mère de 93 ans et dont la mémoire s’efface doucement. J’ai retrouvé dans le jeu d’Hopkins des manies qu’elle a, et ca n’en fut que plus bouleversant.

The Father est à l’origine une pièce et comme toute adaptation théâtrale, la mise en scène se ressent. La construction du récit en actes et en scènes, le quasi huis clos donnent au départ l’impression que nous sommes devant une scène. Mais Zeller a bien compris que l’outil cinéma n’était pas le même que celui du théâtre. On n’a pas vu la pièce originale mais on se doute qu’ici le montage et le changement d’acteurs sont là pour servir l’histoire. L’idée est, vous l’aurez compris, de montrer la confusion du père grâce à la mise en scène. Le récit semble à tiroirs et l’ambiance frôle avec le fantastique. On finit par se demander si Hopkins n’est pas victime d’une machination comme dans un thriller ou s’il n’a que, malheureusement, Alzheimer.

Aidés par des seconds rôles formidables, de vraies belles idées de montage et une montée en puissance vers la folie, The Father est un complétement réussi à Falling, deux films indispensables pour vous rappeler de chérir le plus longtemps possibles ceux qui vous sont proches, avant qu’ils oublient.

The Father , de Florian Zeller – Sortie le 26 mai 2021

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