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Critique : Mirai, Ma Petite Soeur

Montré au Festival de Cannes et donc repris à Paris, Mirai Ma Petite Soeur tente sa chance au Festival d’Annecy en compétition. Le film de Mamoru Hosoda aura fort à faire face à des concurrents comme Parvana, nouveau film du studio irlandais Cartoon Saloon avec Golshifteh Farahani au doublage.

Le long métrage japonais est néanmoins un prétendant sérieux au Cristal, comme l’explique la critique ci-dessous. Mais il vous faudra attendre la fin de l’année pour pouvoir le découvrir en salles…

 

LA CRITIQUE

Force est de constater qu’en quelques films Mamoru Hosoda s’est hissé parmi les plus grands réalisateurs de films d’animation japonais. Après Les Enfants Loups Ame et Yuki en 2012 et Le Garçon et la Bête en 2015, celui qui a commencé sur Digimon le film continue à explorer les relations familiales avec Mirai Ma Petite Soeur, toujours en mêlant réalité et fantastique dans des univers où les animaux côtoient les humains. L’amour d’une mère pour ses enfants, la forte amitié qui unit un maitre et son élève. Et aujourd’hui le regard d’un petit garçon de quatre sur l’arrivée de sa petite soeur dans le foyer familial. Toujours avec autant de justesse et de magie.

Toute l’histoire repose sur le petit Kun, quatre ans. Il aime les trains et maitrise vraiment très bien son sujet. Il aime faire de la buée sur la vitre avant de la frotter pour regarder par la fenêtre. Et il aime mettre le bazar dans sa petite maison japonaise, dont le jardin central va avoir beaucoup d’importance. Sa via va vite se retrouver bouleversée quand ses parents vont ramener une petite soeur à la maison. Il ne sera plus le centre de toutes les attentions. Et un jour, alors qu’il est dans le petit jardin, sa soeur va lui parler. Mais pas le bébé, sa soeur devenue adulte et lui parlant comme si elle était venue du futur.

Les amateurs d’animation japonaise qui lisent ces lignes penseront peut-être se retrouver face à une version familiale de l’histoire de Trunks, héros du futur venu prévenir ses parents. Mais c’est plus vers le conte A Christmas Carol qu’il faut se tourner, puisque chaque rencontre magique que fera le petit Kun, va vite se transformer en une leçon de vie. Et du haut de ses quatre ans, celui qui pourrait être votre garçon ou votre neveu va découvrir la vie. Beaucoup plus intimiste, le film ne sort de la maison que pour les scènes les plus fantastiques, ou presque. Et même s’il enfonce quelques portes ouvertes (la mère qui s’absente quelques jours laissant un père complètement perdu avec les tâches du quotidien), il le fait avec beaucoup de justesse comme à travers une scène où Kun veut apprendre à faire du vélo sans les fameuses petites roues.

Difficile de ne se pas se retrouver dans les personnages. Vous avez forcément un souvenir marquant d’un moment où vos parents vous ont « abandonné » quand vous étiez tout petit au profit d’une frère ou d’une soeur, d’une scène où les adultes ne vous écoutaient pas alors que c’était très important. Ou si vous avez été un parent débordé qui a depuis réévalué ces souvenirs du passé comme étant bien moins dramatiques qu’il n’y paraissait. C’est ce qui arrive à Kun, et au spectateur. Grâce à ses rencontres, il va prendre conscience que la vie n’est pas aussi simple qu’il n’y parait et que certains moments sont parfaitement justifiés.

L’animation est impeccable et le soin apporté aux décors en particulier fait de Mirai un nouveau ravissement pour les yeux. Le film est aussi très drôle, grâce à son point de vue qui peut être aussi innocent que parfois hystérique (si vous n’aimez pas les petits enfants qui pleurent et hurlent…). Peut-être moins percutant que Ame et Yuki, Mirai est quand même une nouvelle merveille signée Hosoda, un réalisateur qui n’a vraiment plus rien à prouver.

Mirai Ma Petite Soeur, de Mamoru Hosoda – Sortie le 26 décembre 2018

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