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Critique : Les Cinq Légendes

Et si le film d’animation de cette fin d’année n’était pas un Disney ? Ca peut paraitre surprenant, tant la suprématie de la firme qui commença par Blanche Neige et les Sept Nains n’est plus à prouver.

Pourtant, après avoir multiplié les suites d’histoires sans intérêts avec des animaux parlants, Dreamworks sort un film d’animation se démarquant du lot par son originalité : celle d’imaginer des personnages de l’imaginaire enfantin comme un groupe de héros, la Ligue des Justiciers avec le Père Noël à la place de Superman. Le studio a confié le projet au storyboarder Peter Ramsey dont c’est le premier long.
Et, comme gage de qualité, Guillermo del Toro s’est chargé de mettre son nez dans tout ça, en qualité de producteur exécutif.
Et si Les Cinq Légendes était une réussite ?

Attention, la critique qui suit ne s’adresse pas directement à vous mais à votre fils de huit ans, ou à votre petit frère. Ou au petit garçon qui sommeille en vous.

 

Est-ce que tu crois au Père Noël ? Aux Cloches de Pâques ? A la Petite Souris ? Peut-être que dans la cour de l’école des copains te font croire que ce sont des personnages qui n’existent pas, uniquement nés de ton imagination et que ce sont tes parents qui se cachent derrière tout ça pour une pièce sous l’oreille ou une grosse boite enrubannée sous le sapin.
Ils ont tort, ils sont bien réels et ils ont besoin de toi autant que tu as besoin d’eux.

C’est ce que raconte les Cinq Légendes, le nouveau film des studios derrière Shrek, Madagascar et Kung Fu Panda. Imagine un peu : le Père Noël, le Lapin de Pâques (qui remplace les Cloches dans certains pays), le Marchand de Sable (qui te fait faire de beaux rêves) et la Fée des Dents (version Américaine de la Petite Souris) se connaissent et parfois travaillent ensemble à la manière des Avengers : ce sont des Gardiens choisis par l’homme habitant dans la Lune et qui doivent veiller sur le bonheur des petits enfants comme toi, en faisant parfois d’autres choses que livrer des cadeaux.

Dans le film, ils vont devoir s’unir face à Pitch Black, le fameux Croquemitaine, qui n’a qu’un seul but : noircir le coeur des enfants en leur faisant faire des cauchemars. Et pour cela, ils vont avoir besoin du coup de main d’un petit jeune, un jeune homme qui te fera penser à toi-même et à qui tu auras sans doute envie de ressembler : Jack Frost.
Frost est moins connu que les autres : les enfants ne l’ont jamais vu et, de fait, ne peuvent croire pas en lui. Muni d’un baton magique, il est responsable du froid. C’est à cause de lui qu’il y a du givre sur tes fenêtes le matin, du verglas sur le pas de ta porte et que tes pieds sont froids dans le lit.

Tous ces personnages sont un peu différents de la manière dont tu les imagines : le Père Noël a les bras tatoués, clin d’oeil à la Nuit du Chasseur, et parle (étrangement) avec un accent russe. Le Lapin de Pâques est australien et se bat avec deux boomerangs. Le Marchand de Sable, ou Sab, lui, ne parle pas mais dessine dans le sable qu’il envoie pour s’exprimer. Enfin, Frost fait fortement penser à Peter Pan car il vole à travers les maisons et virevolte sans cesse.
C’est un jeune garçon qui ne se souvient plus de qui il était et qui va profiter des évènements pour se chercher et tenter de découvrir qui il est vraiment.

L’ambiance du film est vraiment réussie. La réalisation est jolie, très dynamique avec une caméra qui bouge tout le temps et à laquelle il faut ajouter une belle 3D permettant une véritable immersion dans l’aventure de ces héros. Ajoute à cela la belle musique composée par Alexandre Desplats, qui avait fait celle des deux derniers Harry Potter, et tu te laisseras porter par un tourbillon d’images.
Et il y en a pour tous les goûts : de l’action, de l’émotion, de l’humour notamment avec les lutins du Père Noël, vraiment drôle et quelques jolis sentiments reposant principalement autour de l’idée qu’il faut y croire pour que ça fonctionne. Le Père Noël et ses comparses ont besoin de toi, tu dois absolument croire en eux, à l’image d’un petit garçon qui parle très sérieusement dans une jolie scène à son lapin en peluche, pour qu’ils continuent à exister et à te chouchouter sinon tout viendra s’effondrer. C’est une relation qui ne fonctionne que dans les deux sens. Et pendant que toi tu repenseras à tout ces bons moments passés à y croire, tes parents eux se souviendront de cette période bénie où il étaient encore des enfants et quelle était la joie d’ouvrir un gros paquet le matin de Noël sous le sapin.

Le seul défaut du film vient de son histoire. Les scénaristes ont voulu mettre vraiment beaucoup de choses alors que le film ne fait qu’1h37, comme s’ils avaient envie de tout tester sans forcément penser à une suite. Du coup, beaucoup de mini sous-intrigues viennent un peu plomber le rythme. Ce n’est vraiment gênant mais certaines scènes auraient pu avoir plus d’ampleurs si l’élan n’était pas régulièrement coupé. Et puis on n’est pas chez Pixar, il n’y a qu’un seul vrai niveau de lecture, celui qui s’adresse au petit garçon de huit ans que tu es ou celui qui vit encore un peu en tes parents.

Mais on ne peut que constater l’effort de Dreamworks Animation qui signe ici son meilleur film. Si ton papa lit au dessus de ton épaule, il sera ravi d’apprendre que Guillermo del Toro est producteur exécutif et que Roger Deakins, directeur de la photo sur Skyfall, est crédité en tant que consultant créatif. Comme quoi, quand on s’entoure de gens de talents, on parvient à livrer un film évitant les clichés et les repompes de la concurrence. Les Cinq Légendes cible, c’est vrai, une catégorie de spectateur en particulier oubliant tous les autres sur la route. Mais on est tous quelque part un petit garçon admiratif devant Jack Frost ou le Lapin de Pâques. Alors si ça fonctionne, pourquoi pas ?

 

Les Cinq Légendes – Sortie le 28 novembre 2012
Réalisé par Peter Ramsey
Avec Chris Pine, Isla Fisher, Alec Baldwin
L’aventure d’un groupe de héros, tous doués de pouvoirs extraordinaires. Emmenées par Jack Frost, un adolescent rebelle et ingénieux, ces cinq légendes vont devoir, pour la première fois, unir leurs forces pour protéger les espoirs, les rêves et l’imaginaire de tous les enfants.

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2 Comments

  • par MR.AKA
    Posté dimanche 25 novembre 2012 14 h 45 min 0Likes

    Tant que Dreamworks ne comprendra pas qu’il doit investir dans son département « Scénario » (pour ne pas dire « le créer » enfin) il sera l’éternel second dans l’ombre du Géant Pixar et ses films ne s’adresseront qu’aux enfants de moins de 10 ans.
    Histoire, Histoire, scénario, scénario et encore scénario, creusez-vous les gars, merde!

  • par hi
    Posté vendredi 7 décembre 2012 20 h 52 min 0Likes

    J’ai vu ce film au cinéma, il était génial! On y retrouve toute la féerie de ces personnages et ce film donne envie aux personnes plus âgées de recommencer à y croire, pour la magie.

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