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Critique : Le Cahier Noir
Un Peuple et son Roi n’est pas le seul film à se dérouler pendant la Révolution Française et à être actuellement en salles.
C’est aussi le cas du Cahier Noir, nouveau long-métrage de la réalisatrice chilienne Valeria Sarmiento, avec Lou de Laâge dans le rôle principal mais aussi Niels Schneider et Stanislas Merhar…
LA CRITIQUE
Laura (Lou de Laâge) est une toute jeune nourrice très liée au sort d’un petit orphelin. Tous les deux sont complices, s’aiment fort. Ils vivent chez le Marquis de Lusault (Niels Schneider). Marquis, qui, profite autant qu’il le souhaite des charmes de Laura. Non dépourvu de charme lui non plus, Laura, en tombe amoureuse. Si de son côté les sentiments ont la pureté du grand, ceux du Marquis sont bien plus charnels.
Ici repose l’intrigue de la première partie du film. Sensibles à l’émotion amoureuse, ainsi qu’aux soucis d’abus d’autrui, elle vous mettra mal à l’aise. Lou de Laâge jouant parfaitement l’éconduite trompée, désavouée. Niels Schneider maîtrisant le rôle du bel homme à la lueur sombre et manipulatrice. Ce trio allant, souvent est observé par un homme mystérieux. Un jour, le Marquis se marie avec une autre que Laura, et celle-ci tombe gravement malade. Elle ne peut plus s’occuper de l’enfant, son enfant, son ami.
Sur l’histoire, au risque de tout gâcher, on ne peut et surtout ne doit, en écrire un mot de plus. Ce que l’on peut ajouter, est que nous sommes plongés en pleine Europe en proie à la Révolution Française, une période à la mode dans le Cinéma Français, Un peuple et son roi étant sorti la semaine dernière. Ici, nous ne sommes pas du côté du peuple, mais des riches qui tremblent. Nous observons leurs ruses pour ne pas se faire p(r)endre. Exil entre l’Italie et l’Angleterre, désir de se retrouver, plaintes contre ce tonnerre révolutionnaire qui gronde.
Le Cahier Noir est une épopée mystérieuse. Épopée car nous sommes transportés entre plusieurs lieux, que des quêtes – retrouver l’enfant, entre autre – sont formulées, que nos personnages sont héros et mauvais, à la fois. D’aucun n’est totalement bon, et cette complexité intérieure de chacun est une histoire parmi la grande. Les destins de cette nourrice et cet enfant ne sont pas tracés sans embûche, les rebondissements se multiplient, alors l’ennui ne se ressent jamais. Les costumes sont d’époque, le contact entre eux, les mots qu’ils se lancent le sont aussi.
Si la toute première partie du film me mit mal à l’aise, le reste m’enchanta. J’ai aimé suivre cette jeune nourrice, cette Laura interprétée avec finesse par Lou de Laâge. Stanislas Merhar, cardinal dont je ne veux écrire un mot qui pourrait dévoiler une once du film, est un personnage si inquiétant que sans cesse l’on se demande si ce qu’il dit est vrai. Tout toujours ainsi remis en question, le film prend une dimension policière. L’impression, finalement, d’avoir vu un thriller période Révolution Française.
Le Cahier Noir, de Valeria Sarmiento – Sortie le 03 octobre 2018