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Critique : Horns
Horns d’Alexandre Aja arrive dans les salles le 1er octobre prochain après une petite attente. Nous l’avions évoqué en 2013, le film se cherchait alors un distributeur.
Adaptation du roman éponyme de Joe Hill, Horns rassemble Daniel Radcliffe, Max Minghella, Juno Temple, Heather Graham ou encore David Morse dans une histoire pas du tout horrifique comme on pourrait le penser, plutôt un mélange entre thriller/polar et fantastique.
Que peut bien donner la rencontre entre le réalisateur de Mirrors et celui qui incarné un célèbre jeune sorcier ?
Alexandre Aja n’arrête pas et son nom apparait dans de plus en plus de génériques. Consultant sur le scénario de Rock the Casbah, producteur de La Pyramide de son ami Gregory Levasseur, réalisateur de La 9e Vie de Louis Drax, on l’attendait surtout sur l’adaptation cinéma du manga Cobra dont il a acheté les droits en 2010. Mais c’est finalement avec Horns et Daniel Radcliffe que le réalisateur de La Colinne a des Yeux revient.
Pour notre plus grand plaisir. Horns est une belle réussite.

Le film raconte l’histoire d’Ignatius et s’ouvre sur un plan magique où il embrasse sa compagne, incarné par la sublime Juno Temple. Puis tout bascule, littéralement puisque la scène tourne, et l’on découvre qu’elle a été assassinée et qu’il est accusé du meurtre. Toute la petite ville où se déroule l’intrigue le voit comme le coupable idéal. Un jour, alcoolisé à outrance, il massacre sur l’autel dédié à sa fiancé une statue de la Vierge. Le lendemain, il va découvrir qu’il a des cornes sur la tête et qu’elles lui donne un certain pouvoir : celui de faire avouer les gens qu’il fréquente, ce qui pourra lui permettre d’enquête sur le meurtre de sa copine.
Alexandre Aja a bien fait de confier le rôle principal de Horns à Daniel Radcliffe tant le comédien est parfait. Ayant manifestement l’envie de jouer des personnages à l’opposé de Harry Potter, il s’en donne à cœur joie et embrasse complétement le cinéma parfois « cash » d’Aja. Cinéma « cash » car on sait que le réalisateur n’hésite pas à montrer du gore ou du sexe à l’écran, sans prendre de pincettes. Horns n’en est pas dépourvu mais il surprend aussi par sa tonalité. A l’image d’un cartoon de la Warner diffusé sur un écran de télé dans le film, l’ambiance y est parfois proche du dessin animé : la relation entre Radcliffe et Juno Temple (superbe) frôle régulièrement le conte de fée à la Disney, d’autres scènes plus gore rappellent Piranhas 3D quand d’autres séquences sont plus réalistes. En ayant un pied dans le fantastique, le réalisateur s’en donne à coeur joie pour faire ce qu’il aime et on jubile devant les confessions parfois très crues qui vont ponctuer la route du démon cornu.

En construisant son film à l’aide de flashback, Aja nous aide à mieux comprendre les motivations de chacun et à nous plonger dans une véritable enquête où chacun est potentiellement coupable -car on part du principe évident que « Ig » est innocent dès le départ. On plonge donc dans la vie de cette petite ville américaine pas loin du Canada et dans la jeunesse de ses habitants. Au delà de l’aspect fantastique (voir religieux) mis en avant, l’évolution des révélations se fait à la manière d’un Agatha Christie en ce sens où le coupable se cache forcément parmi les personnages et qu’il est finalement assez simple de faire le tri.
Certains verront des longueurs dans le récit, d’autres la volonté d’un réalisateur de fignoler le portrait de ses personnages, cherchant à ne laisser personne sur le coté. D’autres y trouveront un aspect religieux poussé (les cornes, le diable, la notion d’ange déchu) mais l’adaptation du roman culte de Joe Hill de aurait pu fonctionner avec n’importe quel autre objet magique.
Au final, on aurait sans doute apprécié qu’Alexandre Aja livre un film intégralement sérieux ou totalement déjanté. Mais même en ayant le cul entre deux chaises, Horns permet à Daniel Radcliffe d’exploser à l’écran et confirme que le réalisateur en a sous le capot. En attendant désormais son adaptation de Cobra.
Horns – Sortie le 1er octobre 2014
Réalisé par Alexandre Aja
Avec Daniel Radcliffe, Max Minghella, Joe Anderson
Soupçonné d’avoir assassiné sa fiancée, rejeté par tous ceux qu’il connaît, Ignatius a sombré dans le désespoir. Un matin, il se réveille avec une paire de cornes sur la tête. Celles-ci lui donnent un étrange pouvoir, celui de faire avouer leurs plus noirs secrets aux gens qu’il croise. Ignatius se lance alors à la recherche du véritable meurtrier…
2 Comments
par cidoulefou
cobra ? il en est ou de cobra ? ça serait mythique
par Marc
Il en parle un peu ici
https://www.cloneweb.net/interview/horns-rencontre-avec-alexandre-aja/