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Critique : Her Smell

Les sorties de ce mercredi sont marquées par le retour d’un célèbre lion, désormais photo-réaliste. Et si sa sortie s’annonce envahissante au point que peu de distributeurs se sont risqués à proposer de la concurrence, ce n’est pas le meilleur film à voir en salles.

 

LA CRITIQUE

Dans les années 90, Elisabeth Moss incarnait la jeune fille du Président Bartlet dans A La Maison Blanche, la série politique d’Aaron Sorkin. Aujourd’hui elle est une star multi-récompensée pour ses rôles dans des séries telles que Mad Men et The Handmaid’s Tale. Et elle revient sur grand écran avec l’incroyable Her Smell, signant sa troisième collaboration avec le réalisateur et scénariste Alex Ross Perry. Un film très fort.

Her Smell suit la déchéance et la reconstruction d’une star du rock à différentes étapes de sa carrière : un premier concert, une tentative d’enregistrer un ultime album, la chute finale, la reconstruction et le retour. Cinq étapes sous la forme de cinq séquences. Rien de plus.
En terme de construction, on pense forcément à Steve Jobs, le film de Danny Boyle. Le principe est le même : cinq chapitre en huis clos, rien ne sortant jamais du cadre si ce n’est de courtes séquences flashback faisant office d’entracte entre les chapitres et donnant un rien de background aux personnage.

Tout repose alors sur le talent des interprètes principales, des actrices incroyables et en particulier Elisabeth Moss complètement possédée par le rôle de cette chanteuse de rock au bout du rouleau, et qui ne trouvera son salut que dans sa fille, après avoir notamment tenté le spiritisme. Elle passe de chanteuse à maman aimante à un monstre que n’aurait pas renié Alex de la Iglesia. La comédienne est dingue, et très très bien entourée puisque Cara Delevigne, Dan Stevens, Ashley Benson, Virginia Madsen, Eric Stoltz ou encore Amber Heard sont là pour lui donner la réplique. Même si l’histoire est complètement fictive (et la musique écrite pour pas ouf), on se prend vite au jeu de savoir ce qui va devenir de l’incroyable Beck Something.

Alex Ross Perry fait exploser son talent de metteur en scène avec le film. Le réalisateur cherche régulièrement le plan-séquence et propose à chaque fois de très longues scènes, où le réalisateur promène sa caméra dans les couloirs de d’une salle de spectacle ou encore d’un studio d’enregistrement. La photo de Sean Price Williams joue avec les néons et les couleurs et la musique de Robert Greene ajoute une ambiance sonore permanente aux chapitres. A tous sauf un, celui où la chanteuse se réfugie à la campagne pour reprendre sa vie en main. Comme on est alors loin de l’univers du rock et de ses penchants pour les substances illicites, Alex Ross Perry passe au trépied, aux plans fixes et aux champs contrechamps et ce, sans la moindre musique de fond.

Il en résulte un peu plus qu’un simple film sur la vie d’un chanteur. L’alchimie du son et des images en fait un trip, une véritable expérience sensorielle, presque viscéral. On vit les joies et les peines des personnages au plus près et on en ressort troublé et épuisé. Si vous aimez le cinéma qui remue les tripes, alors Her Smell est fait pour vous.

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