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Critique : Captain America Brave New World

Ca fait longtemps qu’on n’avait pas parlé du Marvel Cinematic Universe. Deux longues années – si on met de coté Deadpool & Wolverine. On croirait presque que ça nous avait manqué d’écrire sur ce qui est devenu au fil du temps un joyeux foutoir au rythme parfois frénétique de sorties. Mais voilà, Marvel a calmé le jeu pour mieux se reprendre après quelques productions horribles (oui, toi et toi). Pour prendre son temps pour développer (et re-re-shooté parfois) Captain America Brave New World.

L’enjeu est gros pour la Maison des Idées : il faut ramener le public, remonter le niveau et succéder à la trilogie Captain America menée par Chris Evans. L’accueil aurait pu être frileux : les rumeurs de re-tournage, notamment de l’introduction du personnage de Giancarlo Esposito à la dernière minute (on y reviendra), ne présageaient rien de bon. Pas plus que l’accueil fait à la presse, le film n’ayant été montré en France que la veille de la sortie à quelques happy fews.

Des mauvais signes, donc, qui sont parfois trompeurs : Brave New World est un divertissement honorable. En espérant que ça soit le début d’une période faste pour les productions de Kevin Feige.

Le film de Julius Onah fait penser à The Winter Soldier dans sa structure tout en étant la suite de The Incredible Hulk (oui, le Louis Leterrier sorti il y a… dix-sept ans). Sam Wilson est désormais Captain America. Thaddeus Ross (le général qui affrontait Hulk, à l’époque incarné par William Hurt) est désormais Président. L’un fait appel à l’autre pour retrouver un important paquet lié à un accord politique que Ross veut signer. En effet, l’île des Célestes (cf Les Eternels) qui est apparue dans l’Océan Indien contient une nouvelle ressource, l’Adamantium. Oui, le métal bien connu pour avoir servi à fabriquer les griffes et le squelette de Wolverine. Ross veut que la découverte soit partagée entre les différents pays du monde. Mais alors qu’il négocie l’accord, il est victime d’une tentative d’assassinat. Wilson va alors enquêter, d’autant plus que le coupable potentiel est une de ses connaissances.

Voilà pour le pitch. Marvel a désormais suffisamment de matos sous la main pour surfer largement sur les précédents productions sans que ça ait l’air forcé. Et cette capacité à faire des films surtout pour les personnages. Ainsi, tout repose ici sur le Président Ross, incarné par un Harrison Ford impeccable dans le rôle. C’est un choix particulier : vous vous en foutez peut-être de son histoire, largement plus mise en avant que celle du nouveau Cap’ mais c’est bien elle qui est racontée, revenant largement sur le film de 2008 et ses conséquences. Anthony Mackie, lui, fait le taf mais le traitement de son personnage reste en surface, à part une ou deux scènes de dialogues forcées – et provenant surement de ces fameux reshoots.

Parlons-en, d’ailleurs, de ces scènes re-tournées après la fin de la production principale. C’est évidemment monnaie courante dans le cinéma mais on a appris qu’un personnage avait été rajouté. Et on se demande pourquoi tant Giancarlo Esposito ne sert à rien, si ce n’est à expliquer aux spectateurs des choses qu’on avait déjà comprises avant. De la surexplication classique chez Marvel mais ici parfaitement inutile. Et dans le même ordre d’esprit, donc, les scènes où Mackie s’interroge sur sa place en tant que Captain America semblent avoir été ajoutées au forceps, comme pour justifier le peu d’évolution de son personnage.

Et tant qu’à parler des défauts, évoquons aussi la mauvaise promo. Tout le film cherche à cacher un soi-disant mystère largement spoilée depuis le premier teaser. Les équipes du film et celles du marketing ne pouvaient pas s’entendre ? Pendant deux heures, Julius Onah et son armée de scénaristes tentent de nous cacher quelque chose littéralement sur les affiches !

Pour autant, le réalisateur cherche à marcher sur les plates bandes des frères Russo. Brave New World recopie des éléments de l’intrigue (la manière d’enquêter en duo – avec Shira Haas, de la série Unorthodox, la base secrète qui renvoie au passé, etc…) de Winter Soldier tout en cherchant à mettre en scène une action très terre à terre. Le nouveau Captain America n’a aucun pouvoir, contrairement à son prédécesseur ou ses ennemis, ce qui en fait un personnage plus vulnérable mais aussi, d’un certain point de vue, plus impressionnant. Les scènes d’action sont toujours montées à la serpe mais deux d’entre elles (une bataille aérienne et le final) tirent leur épingle du jeu.

Des défauts donc, mais aussi des qualités qui font que le divertissement est honorable. On est encore loin de l’Age d’Or des Marvel au cinéma. Kevin Feige a encore du boulot pour nous convaincre que les personnages restants seront à la hauteur pour reformer les Avengers. Mais Brave New World va dans le bon sens, à défaut de justifier son titre. A voir désormais si la pente qu’il remonte n’est pas savonneuse.

Captain America Brave New World, de Julius Onah – Sortie en salles le 12 février 2025

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