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Alban Lenoir passe la troisième. En 2022, j’usais déjà de ce jeu de mot beaucoup trop facile pour évoquer le fortement sympathique Balle Perdue 2, porté par Alban Lenoir dans le rôle de Lino, un mécanicien génial prêt à tout pour venger son mentor. Le long métrage se finissait sur un cliffhanger : le grand méchant du premier volet, disparu, refaisait surface, nous promettant un face à face de belle tenue.
Balle Perdue 3 tient sa promesse, tant le film est un gros kiff.
En prison pour avoir franchi la ligne jaune dans le film précédent, Lino revient dans le sud de la France. Au même moment, le fameux méchant du premier film refait surface. On découvre sa vie en Allemagne et on suit sa fuite en France. Les deux ennemis allaient se retrouver à Montpellier, par le hasard du calendrier. Quand Lino l’apprend, il va évidemment tout faire pour rendre justice à son mentor.
Ici, j’osais la comparaison entre Balle Perdue et Star Wars. Guillaume Pierret en reprend une partie de la structure. Le premier volet se tenait seul, mais voyait son univers étendu par sa suite, un film de transition (Lino Contre Attaque ?). Le troisième épisode utilise aussi la structure du film de George Lucas dans les grandes lignes (Le Retour du Mécanicien ?). Les différents protagonistes éparpillés se retrouvent et on apprend qu’un grand méchant pratiquement inconnu jusque là tire les ficelles (Gérard Lanvin faisait ici office de Palpatine).
Pour introduire ce nouvel antagoniste au dessus de la mêlée, Pierret cale quelques flashbacks s’intégrant parfaitement au récit pour mieux expliquer les motivations de chacun. Le personnage de Lavin était là depuis le début, caché derrière le rideau. Et il va servir à apporter de la chair à canon pour un récit toujours aussi généreux en toile froissée, le spectateur ne pouvant se contenter d’un face à face entre Lino et Areski (Nicolas Duvauchelle, impeccable).
On retrouve donc bien l’esprit des volets précédents, des histoires resserrées (peut-être de plus en plus ?) autour de peu d’évènements, de pas mal de personnages et de beaucoup de rythme. Après une violente baston dans un chalet, une poursuite dans les rues de Montpellier (les locaux devraient kiffer), une bagarre de tram plus jouissive que celle de Shang-Chi, Guillaume Pierret ouvre les vannes pour un dernier acte bien vénère, où Alban Lenoir bricole à nouveau une caisse massive, cette fois pour faire face à un hélicoptère. Et beaucoup de méchants à envoyer en l’air.
Les cascades et poursuites sont impressionnantes et proprement filmées, le film ayant eu plus de moyen pour froisser encore plus de tôle et pouvant s’offrir le luxe de tourner en pleine ville, un détail qui manquait jusque là.
Lors de la sortie du second volet, on comparait Balle Perdue 2 à Overdose d’Olivier Marchal, et le jeune réalisateur face au vétéran du polar. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et si l’ancien flic devenu metteur en scène s’enlise dans des productions pas terribles, Guillaume Pierret montre qu’il a encore sous le capot (!). Il est fort peu probable qu’on revoit Lino envoyer en l’air des voitures, et on a aucun doute sur la carrière à venir d’Alban Lenoir, de flics mais on est désormais curieux de voir ce que Guillaume Pierret aura à raconter prochainement.
Aucune chance qu’il mette un coup de frein.
Balle Perdue 3, de Guillaume Pierret – Disponible sur Netflix le 7 mai 2025