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Critique : Calvary

Ce mercredi 26 novembre s’annonce chargé en matières de sorties.

Vous aurez le choix au retour en animation d’un célèbre gaulois, au nouveau film du réalisateur d’OSS117 et The Artist qui livre cette fois quelque chose de bien sérieux, aux nuits de Jake Gylenhaal ou encore aux secrets de Jeremy Renner.

Mais il ne faudra pas bouder pour autant le nouveau film du réalisateur de l’Irlandais, Jon Michael McDonagh, qui arrive enfin sur nos écrans, six mois après nos voisins d’outre-manche.

 

Les frères McDonagh ont deux point commun : celui d’aimer et de faire du cinéma et celui d’aimer travailler avec Brendan Gleeson. Martin McDonagh, connu pour ses tribulations belges avec Colin Farrel a donc fait tourner le comédien dans un court métrage intitulé Six Shooters puis dans le fameux Bons Baisers de Bruges en 2008. Son frère John Michael a continué à tourner avec Gleeson d’abord dans l’Irlandais en 2011, film qui devint le plus gros succès irlandais indé pour enchainer, dans un genre totalement différent avec Calvary.

Calvary (ou Calvaire en français) se déroule dans une petite ville au nord ouest de Dublin sur la façade atlantique. Brendan Gleeson y incarne le prêtre local qui reçoit, dès l’introduction, la confession d’un homme annonçant qu’il va le tuer d’ici une semaine, lui laissant le temps de faire ses adieux à qui de droit ? Pourquoi lui ? Parce qu’il représente l’Eglise, dont un membre a abusé sexuellement du tueur potentiel dans son enfance. Il n’y est donc pour rien directement mais son titre et sa fonction font qu’il va devoir payer pour les autres.

Le film va donc raconter la semaine qui précède la probable mort du curé, jour après jour. Brendan Gleeson, qui livre ici la meilleure performance de sa carrière d’acteur, va passer la semaine à se renseigner sur le futur coupable, nous présentant la galerie de personnages qui composent les habitants du village parfois avec gravité, parfois avec humour. De prime abord, tout le monde parait un peu étrange, décalé et on va vite avoir de comparer tout ça avec un Agatha Christie, avec un vieux prêtre roux à la place d’un célèbre détective belge. Potentiellement, tous pourraient être coupables. Peut-être le sont-ils d’ailleurs tous ?

Au delà du coté « enquête », John Michael McDonagh raconte une histoire de foi. Et de la place de l’Eglise dans notre société. Il n’y a pas si longtemps, le curé du village représentait une forme d’autorité locale. C’était quelqu’un sur qui on pouvait compter pour nous rendre de menus services, qui parlaient avec les gens au delà de la confession officielle et qui tentaient d’arranger les problèmes de tout un chacun du mieux qu’il pouvait. C’était un érudit qui avait quelque chose à apporter à la culture locale, chose que tente de faire le personnage de Brendan Gleeson. Chose qui semble bien décalée avec notre réalité actuelle. Ainsi, tous les personnages qui paraissaient si étranges au début du film vont se révéler être plus normaux qu’il n’y parait. Et si finalement c’était le prêtre qui n’étaient pas dans son élément ? Et si tous ces gens se contentaient d’aller à la messe chaque dimanche par habitude, par tradition et pour l’envie de se croiser les uns les autres ? Évidemment, rien de tout ça ne justifie le meurtre potentiel mais permet de creuser l’écart entre le prêtre et ses fidèles.

En baladant sa caméra dans les beaux paysages de la cote atlantique irlandaises et en filmant des gueules de cinéma, de Chris O’Dowd à Isaach de Bankolé en passant par Aidan Gillen (Petyr Baelish dans Game of Thrones), McDonagh n’a pas beaucoup d’efforts à fournir pour faire en sorte que ses images soient belles (et elles le sont). Il se concentre donc sur le jeu de ses acteurs et sur sa narration, offrant un film pas évident de prime abord mais pourtant foncièrement réussi.

 

Calvary – Sortie le 26 novembre 2014
Réalisé par John Michael McDonagh
Avec Brendan Gleeson, Chris O’Dowd, Kelly Reilly
La vie du père James est brusquement bouleversée par la confession d’un mystérieux membre de sa paroisse, qui menace de le tuer. Alors qu’il s’efforce de continuer à s’occuper de sa fille et d’aider ses paroissiens à résoudre leurs problèmes, le prêtre sent l’étau se refermer inexorablement sur lui, sans savoir s’il aura le courage d’affronter le calvaire très personnel qui l’attend…

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