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Un Dimanche, Une Critique : Mia et le Migou

Chez CloneWeb, on aime l’actu et comme on est toujours à la pointe de celle-ci concernant les sorties cinéma, entre Le chat du rabbin sorti cette semaine et Les contes de la nuit qui sortiront le 20 juillet.

Un dimanche, une critique vous propose donc aujourd’hui de vous attarder sur un autre film d’animation made in France : Mia et le Migou de Jacques-Rémy Girerd, sorti en 2008 (comme ça vous serez incollable lors des apéros estivaux).

Mia et le Migou – Sortie le 10 décembre 2008

Réalisé par Jacques-Rémy Girerd

Avec les voix de Dany Boon, Garance Lagraa, Charlie Girerd

Mia est une fillette d’à peine dix ans. Alertée par un pressentiment, elle décide de quitter son village natal quelque part en Amérique du Sud pour partir à la recherche de son père. Ce dernier travaille sur un chantier gigantesque visant à transformer une forêt tropicale en luxueuse résidence hôtelière. La route est longue pour retrouver son papa. Mia doit franchir une lointaine montagne, entourée d’une forêt énigmatique et peuplée d’êtres mystérieux. Au coeur de ce monde de légende, la fillette découvre un arbre hors du commun et se confronte aux véritables forces de la nature. Une expérience extraordinaire…


La bande annonce de la semaine – Mia et le Migou par troiscouleurs

Alors pour une fois, en tout cas en ce qui me concerne, ma critique du dimanche ne sera pas complètement positive envers le film que j’ai choisi. Pas d’affolement néanmoins, cela reste un long métrage d’une très grande qualité, c’est juste qu’il y a certains aspects qui, moi, me gênent un petit peu mais j’y reviendrai plus tard.

Commençons par les points forts du film.

L’image

Je pense que cela saute aux yeux dès les premières séquences : les images sont d’une beauté éblouissante. Éblouissante par la lumière, très vive, et par les couleurs qui semblent jaillir de l’écran comme des taches de peinture vivantes, les décors rappelant fortement les tableaux fauvistes ou naïfs.
Cette impression de tableau animé est renforcée par les personnages car leur encrage est aussi en couleur directe (comme chez les Disney de l’âge d’or). Rien de très nouveau me direz-vous, certes mais c’est très bien fait et à cela, s’ajoute la touche Folimage (le studio qui a produit le film) : chaque dessin, une fois réalisé et colorié par ordinateur a subi une seconde coloration, cette fois-ci au crayon ou au pastel par-dessus les couleurs existantes, ce qui donne un aspect « dessin d’enfant animé » tout simplement bluffant. Les textures gagnent ainsi en épaisseur et en vitalité (comme chez les Disney de l’âge d’argent) : il suffit de regarder les cheveux de Mia ou la peau du Migou pour s’en rendre compte.

Le message

Jacques-Rémy Girerd a deux thèmes de prédilection : les relations sociales et l’écologie, thèmes que l’on retrouve dans ses séries télé, ses courts métrages et évidemment dans son premier film : La prophétie des grenouilles.
Ici, il en va de même de façon plus contemporaine, plus ancrée dans la réalité car l’histoire se passe en Amérique du sud, on parle de déforestation, d’économie mondialisée, de parents délaissant leurs enfants, bref de problèmes concrets et actuels. Ainsi, même si le film en rappelle d’autres tels Mon voisin Totoro ou Princesse Mononoké (une jeune héroïne face à un esprit de la nature) il sait trouver son propre ton.
Je reconnais toutefois que le message est un peu appuyé mais il faut dire aussi que le film s’adresse à un jeune public.
Cette nuance d’appréciation va me permettre d’enchaîner sur les points plus faibles du film…

La narration

On pourrait ranger le film dans la catégorie des road movies initiatiques : Mia va parcourir monts et vallées pour retrouver son père tandis qu’un autre enfant, Aldrin, va faire quasiment le même chemin, forcé de cohabiter avec un père qu’il ne connaît pas. Évidemment, les deux enfants vont finir par se rencontrer et auront beaucoup appris au passage. Cette trame n’a rien de nouveau et sera réutilisée maintes fois au cinéma mais ici, j’avoue qu’elle prend un peu trop de détours et de circonvolutions et j’aurais souhaité un rythme un peu plus rapide.

Les voix

L’autre reproche que je ferais au film est une mauvaise utilisation des doubleurs (et aussi un manque de chance).
Je m’explique : pour assurer le succès du film (ou pour se faire plaisir aussi), le réalisateur a fait appel à des personnalités pour doubler les personnages. On trouve ainsi au générique les noms de Miou Miou, Jean-Pierre Coffe, Pierre Richard, Yolande Moreau et Danyboon (il avait fait de même sur La prophétie des grenouilles). Cette pratique est de plus en plus répandue et les gens choisi sont de bons comédiens alors où est le « problème » ?
Le problème, c’est qu’à la différence de Disney qui fait appel à des stars mais modifie légèrement leurs voix (comme Romain Duris ou Isabelle Adjani dans Raiponce), ici les voix sont intactes et du coup, elles parasitent: ce sont les acteurs qu’on entend, pas les personnages.
L’exemple le plus flagrant est celui du Migou, doublé par Danyboon, qui reprend l’accent et les intonations ch’timi pour montrer la bonhommie de la créature sauf que maintenant, on pense qu’il vient du Pas-de Calais (l’enregistrement des voix s’étant fait des années avant la sortie de Bienvenue chez les ch’tis, Jacques-Rémy Girerd ne pouvait prévoir ce télescopage).
Mais encore une fois, ce sont des remarques d’adulte, les enfants, premier public concerné, ne prendront pas garde à ces détails et seront certainement sous le charme de ce monstre magique.

Pour conclure, vous l’aurez compris, Mia et le Migou est un petit bijou d’animation, une éclatante démonstration d’un travail « à la française » qui sait se démarquer des autres productions internationales pour trouver sa propre identité. Les quelques défauts qui parsèment le film ne gâchent en rien sa beauté plastique, sa poésie et son message citoyen.

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