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Le Film Culte : Le Dernier Samaritain

La rubrique Un Dimanche, Une Critique a pris de longues vacances. Entre planning chargés et difficultés à tenir le rythme, il semblait logique de la laisser de coté le temps pour elle de reprendre son souffle.

Mais la disparition aussi tragique qu’inattendue de Tony Scott ce 20 août dernier méritait bien un nouveau papier. Au final, au delà de toute polémique sur la carrière du réalisateur disparu, la meilleure façon de lui rendre hommage était de se replonger dans son cinéma, de revoir l’un de ses films. Et de vous en parler.

C’est pourquoi ce Un Dimanche Une Critique exceptionnel est consacré au Dernier Samaritain.

 

LA CRITIQUE

1991 (année de sortie américaine du film) a été une année riche en blockbusters et ceux qui l’ont vécu s’en souviennent encore puisque c’est l’année de Terminator 2, meilleur volet de la franchise et l’un des films les plus marquants de la carrière de ce bon vieil Arnold. On retiendra aussi des films comme Robin des Bois Prince des Voleurs, Hook, le Silence des Agneaux, JFK ou encore la Belle et la Bête.
C’était la bonne époque, celle des buddy movie à la cool qu’on louait au vidéo club sans vraiment savoir de quoi ils parlaient. Mais tant que Bruce Willis, Mel Gibson ou Schwarzenegger étaient sur la jaquette, ça suffisait amplement.

Le Dernier Samaritain est l’un de ces films. Celui qu’un pote vous prête parce qu’il est cool, et uniquement pour le plaisir. Si comme moi vous avez grandi dans les années 90, vous ne saviez alors pas vraiment qui était Tony Scott, juste un nom sur quelques affiches dont Top Gun et encore moins qui était Shane Black malgré son scénario mis en scène par Dick Donner avec Mel Gibson et Danny Glover quelques années plus tôt.

Mais à y regarder de plus près, Le Dernier Samaritain est un peu plus que cela : c’est la rencontre de quelques grands noms et donc forcément un film très réussi. Tony Scott d’abord, à la réalisation. Le metteur en scène de Top Gun s’est rapproché du producteur Joel Silver, tout juste remis du succès de l’Arme Fatale, pour ce film. Il livre une prestation honorable. Ce n’est pas encore le Scott de la grande heure, mais on sent que quelques idées titillent le metteur en scène notamment dans l’utilisation des filtres de couleur. Qui plus est, il gère parfaitement le rythme de son intrigue pour permettre au spectateur de ne pas décrocher pendant 1h40.

Shane Black ensuite. Le scénariste génial de Kiss Kiss Bang Bang a créé les personnages de Riggs et Murtaugh pour l’Arme Fatale et a manifestement envie de continuer sur sa lancée. Le personnage qu’il écrit pour Bruce Willis est en effet une sorte de mix entre L’Arme Fatale et Piege de Cristal. Joe Hallenbeck est un bon détective, bourru, qui aime picoler, qui a des problèmes de famille mais qui a aussi une tendance jusqu’au bout-iste à la limite du suicidaire qui n’est pas sans rappeler le premier épisode des aventures de Riggs. Le duo qu’il forme avec Damon Wayans fonctionne à merveille et on a droit aux meilleures lignes de dialogues jamais écrites dans un buddy movie.

Bruce Willis enfin est très à l’aise dans ce genre de rôle et s’amuse à jouer les anciens flics bien décidé à retrouver les assassins de son ex-cliente, le tout sur fond de drame familial. Le tout est souligné par une bande originale efficace signée du regretté Michael Kamen.

C’est de vengeance qu’il question dans cette histoire, et d’un enquêteur qui prend sur lui pour débusquer les meurtriers de Cory (Halle Berry tout jeune), une strip-teaseuse qui a des preuves incrimant un député. Il va s’encanailler d’une star déchue du football américain, petit ami de la danseuse et ensemble ils vont former un duo improbable. A vrai dire, et loin des clichés opposant généralement deux personnages, rien ne laissait penser ici que les deux héros pourraient former un tandem si efficace tant leurs deux univers semblaient de prime abord si éloignés.
Le seul défaut du film vient de la présence de la fille du héros, personnage apparaissant au milieu du film et qui ne va servir que de monnaie d’échange et autre otage pendant la dernière partie. On sent ici que Black s’est un peu enlisé dans son histoire et qu’il cherche un petit quelque chose pour relancer son intrigue, un problème supplémentaire. Ca fonctionne mais l’ensemble est moins fluide qu’au démarrage.

Classique dans sa forme autant que sur le fond, Le Dernier Samaritain fonctionne surtout grâce au talent d’écriture de Shane Black, à ses personnages réussis et au rythme choisi par Tony Scott pour raconter son histoire, alternant régulièrement scènes d’actions et de dialogues. C’est ce qu’on appelle désormais un blockbuster « à l’ancienne » et c’est bien dommage de ne plus en voir.

Le Dernier Samaritain – Sortie le 12 février 1992
Réalisé par Tony Scott
Avec Bruce Willis, Damon Wayans, Chelsea Field
Détective privé alcoolique et cynique, Joe Hallenbeck fut autrefois un héros des services secrets. Sa carrière a tourné court, tout comme celle du footballeur noir Jimmy Dix, qu’il rencontre dans une boîte de nuit où se produit Cory. L’assassinat de cette dernière va lancer les deux hommes dans une enquête difficile et musclée…

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4 commentaire

  • par Le dernier samaritain
    Posté dimanche 26 août 2012 12 h 01 min 0Likes

    Marc, s’il-te plaît ! Si tu veux remettre à jour la rubrique un dimanche une critique, surtout avec un bon film comme le dernier samaritain, fait au moins l’effort de pondre un article de plus de 1000 mots qui ne s’en tient pas qu’à de simples généralités. Tu partais sur une bonne piste en évoquant l’association avec L’Arme Fatale… Pourquoi s’arrêter en pleine route ? Tu veux donner envie de le voir ce film ? Tu veux que les plus jeunes s’y intéressent ? Tu veux tout simplement faire naître chez ceux qu’ils l’ont vu, ce sentiment de nostalgie ?

  • par Marc
    Posté dimanche 26 août 2012 13 h 38 min 0Likes

    On peut continuer dans les commentaires à en parler.
    Moi j’ai vu dans le personnage de Willis un mix entre McLane et Martin Riggs.
    McLane pour le coté flic qui a une famille et chez qui ça pose des problèmes et Martin Riggs pour le coté « j’en ai rien à foutre de mourir ».
    Riggs avait une tendance suicidaire bien évoquée dans le premier film (d’où le titre d’ailleurs) et mise de coté par la suite

  • par Le dernier samaritain
    Posté dimanche 26 août 2012 14 h 56 min 0Likes

    Tu vois juste je pense pour les allusions aux personnages d’action précédants. Mais qu’en est-il de l’association des deux personnages principaux ? On parle quand même de l’époque qui a vu le plein essor du buddy movie… Un an plus tôt sort L’arme fatale, tu l ‘as dit toi même. Je me serai attendu à un petit paragraphe là-dessus. C’est quand même le style phare des années 90. Ou se situe Le dernier Samaritain dans le style ? Je me rappelle qu’on a souvent reproché ce film de reprendre assez facilement les codes du genre et de les appliquer dans un simple but commercial.
    Tony Scott, lui aussi, paix à son âme, n’a jamais eu cette figure de premier de la classe (contrairement à son frère). Quelques mots là-dessus auraient été aussi la bienvenue. Le système de production des grosses cylindrée d’Hollywood était en train de se métamorphoser pour devenir celui qu’il est aujourd’hui (derrière les Bruckheimer et compagnie).
    Surtout Marc, ne prends pas mal mes petites critiques. J’aime Cloneweb, et c’est pour le bien du site que je fais ce genre de remarque. (Après je comprends bien le rôle que peuvent avoir les commentaires pour la visibilité et la fréquentation du site ;-))

  • par Marc
    Posté dimanche 26 août 2012 16 h 23 min 0Likes

    Je ne les prends pas mal mais comme je ne vais pas réécrire le papier, je préfère le compléter ici.
    Que dire sur le duo ? C’est un buddy movie sans en être un finalement puisque l’un est plus ou moins le client de l’autre. Ils finissent par se rapprocher, certes, mais au départ ils sont beaucoup plus différents que le seraient deux flics.
    C’est sans doute pour ça que je n’aime pas trop la fin, quand Willis propose à Wayans d’en faire son partenaire. Ca gache un peu le truc

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