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Un Dimanche, Une Critique : Coraline
Les dimanches sont généralement calmes en matière d’actualité. C’est pourquoi j’inaugure aujourd’hui une nouvelle rubrique intitulée « Un dimanche, une critique ». Vous y retrouverez, chaque dimanche, la critique d’un film déjà sorti, récent ou ancien. Ce sera l’occasion de vous faire découvrir des coups de coeur ou de parler de grands classiques. Bien entendu, les commentaires sont à votre disposition pour nous dire ce que vous avez pensé du film du jour.
Pour essuyer les plâtres aujourd’hui, Alex nous parle de Coraline, d’Henri Selick.
Coraline
De Henry Selick d’après Neil Gaiman – Sortie en salles le 10 juin 2009
Avec les voix originales de Dakota Fanning, Teri Hatcher, Jennifer Saunders
Musique de Bruno Coulais
Coraline Jones est une fillette intrépide et douée d’une curiosité sans limites. Ses parents, qui ont tout juste emménagé avec elle dans une étrange maison, n’ont guère de temps à lui consacrer. Pour tromper son ennui, Coraline décide donc de jouer les exploratrices. Ouvrant une porte condamnée, elle pénètre dans un appartement identique au sien… mais où tout est différent.
Surpassant de loin la qualité de L’étrange Noël de Mr. Jack, la fluidité de Coraline est tout simplement époustouflante. Henry Selick (réalisateur du premier, et oui, ce n’est PAS Tim Burton qui a réalisé L’étrange Noël […]) a effectué ici un travail absolument remarquable.
Au premier abord, on serait en droit de s’attendre à un conte pour enfant… Pourtant on est très très loin de ça. L’ambiance est comparable à celle d’Alice au pays des merveilles et n’hésite pas à nous effrayer plusieurs fois.
Le thème abordé pourra mettre mal à l’aise plus d’un enfant, sachant que celui-ci est très profond et n’hésite pas à remettre la relation parents/enfants, et ce, des deux côtés. L’ambiance qui émane du deuxième monde est très désagréable, et dès le début on sent qu’il y a quelque chose d’étrange, de pas normal. Et dès son arrivé on comprend que quelque chose ne va pas.
C’est grâce à cette sublime réalisation et sous la plume de Neil Gaiman (à qui l’on doit déjà Stardust) que l’histoire prend forme et nous emmène dans un monde aussi féérique que glauque. Le parallèle entre les deux mondes est excellemment bien amené, notamment sur le décor du jardin et la psychologie des personnages. Le fait qu’elle passe à travers un miroir à un moment donné n’est clairement pas anodin et résume alors parfaitement en une seconde le sujet du film. Il est aussi bon de noter que la musique est composée par le français Bruno Coulais qui livre un excellent travail et qui n’est pas sans rappeler Thomas Newman (Wall E, American Beauty).
Pourtant le film présente certains défauts qui ne sont pas négligeables. Hormis le fait que certains personnages auraient eu le mérite d’être plus développé (Wybie et Monsieur Bobinski) c’est surtout la fin qui pose problème. Celle-ci est balancée en 10 minutes et on a l’impression de voir quelque chose de complètement bâclé. Non pas que ce soit mauvais, c’est juste beaucoup trop rapide. Tout est résolu avec une facilité déconcertante, et là où le film était très adulte pendant 1h20, on tombe dans quelque chose d’enfantin dans les 15 dernières minutes, et c’est bien dommage.
Quant au niveau de l’adaptation du bouquin, certaines modifications sont minimes mais l’ensemble est respecté à la lettre. Les images donnent même une profondeur à certains personnages, notamment aux parents (les vrais, pas les « autres ») où « l’abandon » de Coraline aux yeux de ces-derniers est encore plus marqué.
– Alex
2 Comments
par Val'
Je suis d’accord avec ta critique ! :)
Une première partie très jolie mais la deuxième perd le rythme et la fin est gâché car trop rapide ! ^^
par Dark-movie
C’est vrai que la fin est bateau, presque ficelée à la va-vite…
Mais bon… Pourtant, ça plombe pas énormement le film ^^
Les couleurs sont excellentes, le doublage français est réussi, et les paysages épurés mais poétiques et thèmatiques correspondent bien au ton du film.
On est tellement plongé dans le film qu’on a envie tour à tour de baffer la mère, puis Coraline, puis de réconforter l’une ou l’autre, selon le sens du vent…
Un film à voir, à revoir, à apprécier et à aimer si possible :)