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Critique : The Case of Hana and Alice
Habitué des films « live », le réalisateur japonais Shunji Iwai bien connu dans nos contrées pour avoir tourné une séquence du film à sketch New York I Love You se lance dans l’animation.
Après une tentative de film en anglais (Vampire, sorti en 2011, avec notamment Rachel Leigh Cook), le metteur en scène a choisi ce moyen pour réaliser un prequel à l’un de ses précédents long intitulé Hana et Alice…
LA CRITIQUE
Premier long métrage en compétition pour cette 39ème édition du festival d’Annecy, The Case of Hana and Alice réalisé par Iwai Shunji ouvre le festival en beauté. Le réalisateur s’essaie pour la première fois à l’animation avec ce film, prequel à son long métrage en prise de vues réelles, Hana and Alice, sorti en 2004. Iwai Shunji tourne avec ses deux actrices fétiches Yu Aoi (Alice) et Anne Suzuki (Hana) qui reprennent leurs rôles dix ans plus tard et prêtent leurs voix aux personnages. Alors que la tendance au Japon est plutôt d’adapter en film live des séries animées à succès (Death Note, Attack on Titans…), Iwai vient à contre-courant et se sert de la rotoscopie pour donner vie à la rencontre des deux collégiennes des années plus tôt.
Servi par une histoire un peu rocambolesque aux premiers abords, The Case of Hana and Alice nous attire très vite dans son univers. Les dialogues sont écrits avec une justesse incroyable, ils donnent une dimension réaliste et très humoristique aux personnages. On a pas le temps de s’ennuyer, les situations s’enchainent et ne se ressemblent pas. On est plongés au cœur même de la vie d’Alice, sa nouvelle école, ses camarades qui la persécutent, la séparation de ses parents, ses nouvelles rencontres, son « enquête » foireuse sur Judas et tout ça sans la moindre lourdeur.
Cependant, la forme du film demeure sa plus grande faiblesse. Le rendu final de l’animation par rotoscopie laisse un goût d’inachevé. L’animation très inégale alterne des séquences hyper fluides et léchées avec des séquences complètement à la ramasse avec un timing perdu entre ultra-réalisme et cartoon loupé. C’est un sentiment très bizarre qui ressort au visionnage de ce long métrage pour tout habitué de film d’animation. Le chara design très simple laisse parfois une impression d’insuffisance, comme si Iwai n’avait pas réussi à se libérer du modèle de ses deux actrices pour donner de la profondeur à ses personnages. On notera cependant la richesse et la finesse des décors du film qui nous immergent encore plus dans ce Japon réaliste.
En définitive, The Case of Hana and Alice est un film très réussi qui apporte son lot de fraicheur et d’émotions. Bien que servi par une forme un peu bancale pour un premier pas dans l’animation, on oublie très vite les défauts pour se laisser emporter par l’histoire et la relation naissante entre Hana et Alice.
The Case of Hana and Alice – Pas de date de sortie en France
Réalisé par Iwai Shunji
Avec Aoi Yu et Anne Suzuki
Tetsuko Arisugawa (Alice) intègre le collège d’Ishinomori. Elle y entend une étrange rumeur… Un an plus tôt aurait eu lieu le meurtre d’un mystérieux « Judas » commis par quatre autre « Judas ». Une de ses camarades de classe et voisine, Hana, vit recluse chez elle. De nombreux commérages courent sur elle, notamment, le fait qu’elle connaitrait les détails du meurtre de Judas. Un jour Alice pénètre secrètement dans la maison d’Hana mais cette dernière l’y attend. Pourquoi Hana vit-elle recluse ? Pourquoi Judas a-t-il été tué ? Alice décide de percer le mystère entourant Judas et Hana et se lance dans une aventure au terme de laquelle l’amitié l’attend.