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Critique : Avengers Endgame

Nous y sommes. Le 30 avril 2008, Iron Man sortait sur les écrans. Onze années plus tard, presque jour pour jour, Avengers Endgame vient conclure « l’Infinity Saga » longue de vingt trois films…

 

LA CRITIQUE

La critique qui suit dévoile un élément évident de l’intrigue mais ne contient aucune autre révélation.

Pas facile d’être la conclusion à 11 ans de cinéma, 21 films et plus de 18 milliards de dollars au box-office mondial. D’autant plus qu’Avengers Infinity War s’était révélé décevant. Les frères Russo ont-ils les épaules solides pour conclure les histoires de tous ces héros et annoncer l’avenir ?

Tout avait commencé en 2008 avec Iron Man et Jon Favreau aux manettes. Depuis on a découvert des héros tous réussis, et c’est ça la grande force de Marvel Studios : parvenir à construire de vrais bons personnages qu’on aime, portés par des acteurs emblématiques et même si l’histoire qui l’entoure n’est pas toujours à la hauteur. Mais pendant toutes ces années, on a vu de grands films (la trilogie Captain America et Iron Man 3 restent dans le haut du panier), des divertissements anecdotiques mais mignons (Ant-Man), des surprises (Doctor Strange) ou des films tellement en pilotage automatique qu’on les a déjà oubliés (les récents Captain Marvel ou Spider-Man Homecoming).

On ne va pas refaire ici 11 ans de Marvel Cinematic Univers (écoutez donc le podcast Happy Hour pour cela) mais il y a eu autant de bons que de mauvais moments, de rires comme de larmes. Tous les chemins mènent à Endgame. Alors forcément la conclusion ressemble à la saga qui l’a précédée, avec ses qualités comme ses défauts.

Mais le résultat est largement satisfaisant.

Infinity War se terminait sur Thanos ayant détruit la moitié de l’univers pour ensuite aller cultiver son jardin dans le plus grand des calmes. Les Vengeurs, eux, étaient déchirés. Endgame reprend la-dessus et sur un léger espoir, celui de Captain Marvel qui ramène Iron Man sur Terre. Je vais slalomer entre les spoilers pour évoquer un élément essentiel à cette critique : le but du film ne sera pas nécessairement de se venger de Thanos mais bien de réparer ses dégâts en rassemblant à nouveau les Pierres de l’Infini, cailloux qui peuvent être repris du gant du grand méchant mais pas seulement. L’autre solution, spoilée par des photos de tournage et teasée dans Ant-Man & la Guêpe est de remonter dans le temps.

On coche donc la case de « l’épisode qui revisite les autres » très courant à la télévision. Mais Endgame n’est pas que cela. Le boulot des frères Russo commence par un premier acte inattendu et l’antithèse du film de super-héros. Le groupe s’est résigné, chacun est parti dans sa direction, et il faut reformer les Avengers pour mieux repartir. Pour cela, le film va prendre son temps. En montrant des héros en famille, dans des moments intimes et personnels, face à leurs doutes et leurs peurs. Il va aussi montrer un monde qui a bien changé, et que l’humanité a abandonné. Il s’est passé cinq ans, et ce n’est pas assez pour faire le deuil de tant de disparus. Kevin Feige oblige, cette mise en place ne se fera pas sans humour. On avait l’habitude que Marvel désacralise par des gags des moments intenses. C’est une nouvelle fois le cas mais le film vire régulièrement à l’absurde avec des moments efficaces. Ca passe notamment à travers le personnage de Thor, trop puissant et pourtant indispensable, qui est en partie le comique de service grâce à une pirouette scénaristique bien pensée (et dans le même ordre d’idée, Captain Marvel est elle aussi mise de coté).

Le second acte permet donc de se replonger dans onze ans de cinéma. Je ne dirai rien de plus que : certains films sont revisités, avec plus ou moins de talents mais aussi de défauts, histoire de permettre à de nombreux personnages de boucler leurs arcs narratifs et aux acteurs du MCU de venir faire des petits coucous même si on ne pensait plus les revoir. Tout n’est pas parfait mais le résultat permet de se rendre compte que tout fonctionne et que l’univers a bénéficié pendant toutes ses années d’une belle cohérence.

Et si vous trouviez que ces deux parties étaient trop chiches en action, le troisième acte devrait vous plaire. Il est l’aboutissement de vingt-deux films et ce qu’on a espéré voir dans Infinity War en vain. Pendant de très longues séquences sur un champs de ruines, les Vengeurs vont affronter Thanos et son armée dans un face à face parfois brouillon, parfois anthologique. Tout y est possible et on a l’impression de voir des doubles pages de comics Marvel prendre vie sous nos yeux. Les Russo font le boulot, et même si la mise en scène n’est pas folle, ils ont quelques belles idées en terme d’iconisation des personnages. Une scène en particulier est peut-être la plus jouissive de tout le MCU. Les grands fans de l’univers, moins critiques nous, devraient prendre leur pied.

Jusque dans sa conclusion, Endgame fourmille de belles idées. Justifiant son titre, le film achève des arcs narratifs commencés il y a dix ans et en évoque doucement d’autres (dont les fameuses séries Disney+), glissant quelques moments inattendus jusqu’à la dernière minute. Pourtant, on aurait aimé que le film soit un peu plus qu’une conclusion et s’ouvre d’avantage. Il est le premier film Avengers à ne pas montrer le danger que peut ressentir la population. Ne fonctionnant qu’en vase clos, il ne montre que des super-héros face à d’autres super-méchants. On aurait aimé voir plus que cela. Dans le même ordre d’idée, il y avait un message optimiste à faire passer à travers le monde abandonné par les hommes montré au début du film, un message positif montrant que l’humanité peut s’en sortir. Tout cela n’est pas évoqué.

On a beaucoup critiqué le Marvel Cinematic Universe ici-même ces dernières années, souvent à raison et parfois à tort. Mais il faut bien reconnaitre que Kevin Feige et ses équipes sont parvenus à mettre en place quelque chose de particulier, de trop lissé aussi forcément, mais de pas désagréable quand on regarde les onze années passées. Avengers Endgame n’est pas un grand film mais c’est une réjouissance qui permet de conclure honorablement une expérience unique et qui confirme ce qu’on pensait depuis le film de Joe Johnston : Team Cap.

Avengers Endgame, de Joe et Anthony Russo – Sortie le 24 avril 2019

 

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