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NIFFF #2 : The Education of Fredrick Fitzel, Boys From County Hell, Shock Wave 2, Son

The Education of Fredrick Fitzel (Flashback), de Christopher MacBride

Remarqué avec son premier film sous forme de faux documentaire The Conspiracy, Christopher MacBride revient pour confirmer l’essai en décidant une fois encore de ne pas faire les choses simplement puisque Flashback, aussi titré The Education of Fredrick Fitzell, suit un personnage qui va replonger dans son passé suite au cancer mal engagé de sa mère.

Comme le titre original l’indique, le film va être structuré en flashbacks, amenés à chaque fois que le personnage se retrouve face à un objet ou quoi que ce soit qui lui rappelle un instant précis de son passé, et il va partir en quête d’une femme de son lycée perdue de vue depuis, qui semble impossible à retrouver.
Tout le film est ainsi pensé de cette manière, évacuant très vite la caractérisation « actuelle » de son héros pour installer des pans entiers d’intrigue via son procédé à tiroirs, ce qui permet au réalisateur d’avoir toujours 3 coups d’avance sur le spectateur puisque son personnage se construit au gré de ses envies et besoins scénaristiques, pouvant chambouler son passé et son parcours à sa guise tout du long, vu qu’aucune base solide n’a été posée en début de long-métrage.

Un tour de passe-passe reposant abondamment sur un montage qui alterne les temporalités de plus en plus fréquemment et joue sur les effets esthétiques entre ces dernières (un personnage exactement dans la même pose entre 2 plans/2 époques…), mais qui impose une certaine distance avec l’histoire, vu que rien n’a de poids concret et que tout peut être modifié d’un instant à l’autre, avec cette sempiternelle excuse du « Ah mais attendez, on ne vous avait pas dit… ».

Il en ressort un exercice de style facile, l’exemple type du film de petit malin, malgré une photographie soignée faisant la part belle aux jeux de clairs obscurs dans un beau scope, et c’est d’autant plus dommageable que l’envie d’en faire un film d’ambiance à la fois nébuleux et tendu est louable, surtout que par moments, la thématique centrale du regret et de la quête impossible du passé pour vivre au présent donnent lieues à de jolis passages, succincts certes, mais qui donnent une idée claire des intentions du cinéaste, et du potentiel d’un tel procédé s’il avait été mieux utilisé avec un socle plus solide pour le spectateur, tout comme les possibilités de trip sensorielle offertes par ce dispositif, hélas non exploitées. Bref, ce dédale narratif nous fait apprécier le temps présent un peu plus une fois terminé, et il est difficile de s’accrocher au regard perdu de Dylan O’Brien, qui semble lui aussi se demander ce qu’il fait là.

Disponible sur Prime Video

Boys from County Hell, de Chris Baugh (2020)

Et si Bram Stoker ne s’était pas inspiré pleinement de Vlad l’Empaleur, mais plutôt d’un mythe irlandais pour créer Dracula ? Cette théorie circule depuis les années 2000, avec la remise en lumière du mythe d’Abhartach, un nain irlandais qui serait réapparu après sa mise à mort publique pour vider le sang de ses nouvelles victimes.

C’est ce folklore qui est au cœur de Boys from County Hell, comédie horrifique irlandaise dans laquelle une famille locale va se retrouver confronter à la malédiction du coin après avoir détruit le tombeau du vampire auxquels personne ne croyait vraiment.
Manque de pot, la bestiole existe, et va remettre les pendules à l’heure, pour le plus grand plaisir des spectateurs venus regarder cette machine de festival, déjà passée par Tribeca ou Sitges.

Dans une ambiance très pub irlandais qui rappelle l’inévitable Shaun of the Dead, ou plus récemment Grabbers, Boys from County Hell séduit par l’accent chantant de son casting et les paysages sauvages qu’il propose, tout comme ses intentions tombent d’un cran au moment de passer aux festivités, le film lâchant très vite son humour gentiment décalé dès que les personnages fuient le monstre.

Ne sachant plus trop sur quel pied danser entre l’humour et une horreur pas bien méchante, Chris Baugh embourbe un peu son 2ème long-métrage dans une suite de péripéties peu inspirées, qui déçoivent aussi par l’absence d’originalité compte tenu de la revisite du mythe vampirique en début de film, n’amenant finalement rien de nouveau dans la mythologie du monstre et tournant vite au survival fantastique un peu pépère, avec un boogeyman quelque peu interchangeable et générique. Heureusement que le capital sympathie posé dans l’exposition perdure tout du long, avec une galerie de personnages attachants, même si on aurait aimé être amusé par cette bande de bout en bout, pour un film qui a sans doute été pensé pour être vu à plusieurs, avec quelques pintes dans le nez. Cheers ?

Sortie prochainement

Shock Wave 2, de Herman Yau (2020)

Ah, les blockbusters hongkongais… C’est souvent un poème.

Et ce n’est pas Shock Wave 2 qui viendra prouver le contraire, puisque cette suite d’un carton local de 2017 ne s’embarrasse même pas d’une continuité : on prend le même réal (Herman Yau, auteur de Ebola Syndrome !), le même acteur principal (la superstar Andy Lau, vue dans Infernal Affairs ou Detective Dee), le même concept (on suit des démineurs) et on change tout le reste !

Voici donc des personnages inédits et aucune continuité avec le précédent, pour une course-poursuite avec un démineur amnésique passé du côté obscur, qui doit lutter entre ses 2 identités pour empêcher un immense attentat dans Hong-Kong ! Pas de bol, il a été l’architecte du plan machiavélique avec le grand méchant du film, et son conflit intérieur va meubler pas loin d’une heure de film assommante, où les personnages secondaires défilent les uns après les autres pour ramener le héros de leur côté, avec moult retournements de situation.

Mais pourquoi est-il si méchant ? Non c’est un mec bien ! Il est handicapé en plus ! T’inquiète il va tout faire péter ! Ou pas ! Mais peut-être bien que si ?
Ce va-et-vient faussement émotionnel/psychologique pose certes la question de la filiation et du sens de l’honneur face à des institutions pas toujours réglos (disons que le héros est vite jeté comme une chaussette suite à un souci sur le terrain), mais dure bien trop longtemps pour captiver.
Et si ça pèse sur l’intérêt qu’on peut porter au film, Shock Wave 2 honore malgré tout son titre et son concept tout droit sortis des années 90 en offrant quelques scènes d’action efficaces, comme un déminage à 2 niveaux assez tendu, une course poursuite en ville bordélique à souhait, quelques fusillades vénères et surtout, SURTOUT, du bon gros boom.

Le film ouvre notamment sur l’aboutissement du plan à éviter, histoire de poser l’enjeu direct, et surtout de montrer l’effet d’une grosse bombe atomique sur l’aéroport d’Hong-Kong.
Et comme vous pouvez le constater par vous-même, c’est un sacré bordel, une overdose de CGI pas toujours reluisants mais qui font tout péter dans la joie et la bonne humeur, juste histoire de filer des complexes à Michael Bay et Roland Emmerich, sans se soucier du nombre d’innocents qui partent en poussière et des dégâts matériels, le film précisant même que le lieu qui vient de passer au souffle atomique coûtait tout de même 70 millions !

Le retour de bâton, c’est que le film ouvre sur sa scène la plus folle et grille instantanément sa plus grosse cartouche, mais il retrouve une bonne partie de cette folie dans le final, et pour tous les bourrins en manque de destruction porn, vous réussirez sans problème à passer outre les soucis de mémoire du héros, car Shock Wave 2 en donne pour son argent.

Sortie prochainement

Son, de Ryan Kavanagh (2021)

En 2014, on découvrait le cinéaste Ryan Kavanagh avec The Canal, et on ne peut pas tellement dire que le courant était passé entre nous.
En 2021, on le retrouve avec son nouveau film Son, et la suite de l’histoire risque de ne pas tellement vous surprendre !

Au programme : une jeune femme échappée d’une secte vit sa meilleure vie avec son fils non-désiré 8 ans plus tard, jusqu’au jour où le gosse devient le vecteur d’évènements étranges.
Des inconnus bizarres apparaissent soudainement dans sa chambre, des hématomes et blessures se matérialisent de plus en plus sur son corps, il vomit du sang à tout bout de champ, bref, faites des gosses.

L’enquête qui va suivre et la course pour sauver le bonhomme vont certes essayer de mettre en exergue l’amour maternel sans limites de son héroïne, mais malgré une fabrication soignée et une volonté en début de métrage de vouloir casser les crescendos horrifiques propres au cinéma américain actuel pour offrir une horreur frontale et crasseuse (pauvre gosse), Son reste cousu de fil blanc, avec des péripéties et des pans entiers d’intrigues souvent prévisibles, où il est bon de faire fi de toute suspension d’incrédulité pour accrocher au destin de cette jeune femme jouée par Anti Matichak, vue récemment dans le dernier Halloween.

Emile Hirsch passe aussi une tête l’air quelque peu paumé, et tout ce beau monde semble avoir mis de la bonne volonté pour un script assez indigent, où il ne s’est rien passé pendant 8 ans mais soudain sans raison olééééé, où le gosse passe du coq à l’âne pour repartir de plus bel 5 minutes après et personne ne s’en doute, et où globalement, tout ça semble être un prétexte un peu couillon pour voir un gamin sauter sur des gens. Vous admettrez que tout ça est un peu léger, mais il y en a sûrement que ça fait marrer.

Sortie prochainement

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