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Critique : The Irishman

C’est l’un des évènements majeurs de l’année cinéma 2019. Martin Scorsese revient au film de gangsters et aligne rien de moins que les légendaires Robert de Niro, Al Pacino et Joe Pesci dans une fresque de 3h30 : The Irishman, dont la sortie est prévue fin novembre sur Netflix.

 

LA CRITIQUE

Martin Scorsese et Robert de Niro on fait neuf films ensemble (dix si on compte un court métrage publicitaire). The Irishman est né de l’envie de travailler encore ensemble plus vingt ans après Casino. De Niro a apporté sur la table le bouquin « I Heard You Paint Houses » écrit par Charles Brandt et racontant l’histoire vraie de Frank Sheeran dit « The Irishman ». La gestation a été longue, Scorsese étant impliqué sur différents projets, mais les deux hommes ont fini par se retrouver après Silence, embauchant Al Pacino et faisant sortir de sa retraite le fameux Joe Pesci. Pour un film digne des précédents.

Le métrage s’ouvre là où on ne l’attend pas : sur un long plan à travers un hospice qui s’arrête sur Robert de Niro. Très vieux, The Irishman va alors nous conter son histoire en commençant par un road trip en voiture avec Joe Pesci, lui-même très âgé. Avec leurs compagnes, ils se rendent à un mariage. Et à travers un flashback dans un flashback, on va remonter des années plus tôt quand ils se sont rencontrés, par hasard à une station service.

Martin Scorsese est en terrain connu avec cette histoire qui commence dans l’esprit des Affranchis, avec un de Niro rajeuni numériquement face à un Joe Pesci tout aussi retouché et semblant sortir de Casino. Mais le réalisateur n’a rien perdu de sa superbe pour raconter son film de gangsters. La mise en scène est flamboyante et, si on ne comprend pas toujours tout à cette histoire de syndicats à l’américaine, la narration est d’une fluidité remarquable. Le soin apporté à l’image, aux plans et à la bande son rappelle que Scorsese est toujours l’un des plus grands.

Si Pacino et de Niro sont très bons, et si nous sommes ravis de les revoir à nouveau, c’est bien Joe Pesci qui se détache d’une mêlée de comédiens à fond. A 76 ans, celui qui a incarné Leo Getz dans l’Arme Fatale prend manifestement du plaisir à retrouver les plateaux de cinéma. On se méfiait des retouches numériques, et certains plans font encore tiquer (notamment l’unique scène où de Niro est vraiment trop rajeuni et quelques séquences où la caméra se déplace) mais l’ensemble est grandement satisfaisant.

En rajeunissant des acteurs ayant dépassé les 70 ans, Scorsese raconte une histoire sur la solitude et la fin de vie. Tous les protagonistes de l’histoire finissent par mourir et pour certains, c’est littéralement inscrit à l’écran. The Irishman nous renvoie à l’âge des comédiens et du réalisateur, à leurs ainés disparus et on ne peut s’empêcher de penser qu’ils ne leur restera plus tant d’années à vivre que cela. La longueur du film (3h30 !) fait partie inhérente de cette notion de temps qui passe, et on ne peut que vous encourager à le voir d’une traite pour ressentir la fin telle que nous l’avons vécue. Et en même temps, la durée est le défaut majeur du film. Martin Scorsese explique que Netflix l’a laissé intégralement faire. Sans aucun producteur pour lui taper sur l’épaule et lui rappeler les contraintes de la salle de cinéma, il s’est un peu trop lâché pour un récit qui aurait pu être amputé d’une petite demi heure.

The Irishman a les qualités et les défauts des grosses productions Netflix. Aucun studio en 2019 n’aurait financé un projet d’une telle ampleur pour le sortir en salles. Et en même temps, le film aurait bien mérité d’un studio histoire d’être plus resserré. Mais vous vous ferez happer par les talents multiples de Martin Scorsese et de son immortel casting. Car The Irishman est, comme ses prédécesseurs dans le genre, un grand film.

The Irishman, de Martin Scorsese – Disponible sur Netflix le 27 novembre 2019

 

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