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Critique : Lego Batman, le film

La franchise Lego au cinéma avait commencé en 2014 avec La Grande Aventure. Elle se prolongera en septembre prochain avec Lego Ninjago, basé sur la partie « arts martiaux asiatiques » de la franchise en septembre prochain. Et elle continuera en 2019 avec la suite de La Grande Aventure mise en scène par Mike Mitchell, le cinglé derrière Les Trolls.

Mais avant cela, place au plus célèbre des justiciers de l’univers des comics, dans sa version « brique en plastique ».

 

LA CRITIQUE

En 2014, Warner Animation et Animal Logic sortait un film basé sur la licence Lego. A l’époque, l’idée aurait pu paraitre incongrue. Comment retranscrire l’univers foisonnant que rendaient possible les petites briques en plastique créées par Ole Kirk Christiansen ? Les réalisateurs Phil Lord et Chris Miller réussissait le pari complétement dingue de mêler l’imagination des petits garçons et des petites filles avec un vrai film d’aventure, drôle, riche, coloré, émouvant et inventif.
Après avoir fait ses armes sur le premier volet et la série Robot Chicken, Chris McKay assure la relève avec brio, livrant le parfait croisement entre l’univers Lego et celui du célèbre Chevalier Noir.

Le noir. C’est sur un plan tout noir et la voix off de Will Arnett en version originale que s’ouvre Lego Batman. Parce que Batman s’habille en noir. Il est sombre. Et vit dans l’obscurité même en plein jour. Batman a aussi la grosse tête, ne pouvant s’empêcher de prendre des selfies avec ses fans et d’aller distribuer des brouettes de goodies dans un orphelinat. Mais Batman est aussi seul. Alors quand le Joker se rend, Alfred lui conseille de s’occuper de Robin, qu’il a décidé d’adopter par inadvertance (!).

Voilà pour les grandes lignes d’un pitch qui réservera bien des surprises que je me garderai bien de spoiler ici. Dit comme ça, on dirait presque un drame psychologique. C’est en effet surprenant : entre deux scènes d’action survoltées, le film joue énormément sur la personnalité des héros et pas seulement sur la solitude de Batman. Il joue aussi avec brio sur sa relation avec le Joker, une relation de haine évidente, mais qui montre bien que l’un a besoin de l’autre pour exister et que s’ils étaient séparés, les choses fonctionneraient différemment. Un peu comme un couple amoureux. Qui plus est le film se sert de l’héritage du Chevalier Noir pour mieux l’embrasser, faisant référence à un univers existant depuis 70 ans et ayant profondément marqué la pop culture. Évidemment, Lego Batman cite Snyder, Nolan, Burton, Timm et les autres mais aussi les parutions papier, bien conscient que le public connait un personnage et son univers et qu’il n’y a rien à présenter. Au contraire, c’est le bon moment pour sortir un peu du cadre, ce que l’univers Lego permet très justement.

La promo a tendance à vendre un film sur Batman, avec ses ennemis, sa Batmobile et son ego sur-dimensionné. En réalité, Chris McKay n’oublie pas qu’il est dans l’univers de la Grande Aventure et que quelque part un garçon ou une fille utilise toute son imagination pour conter l’histoire que vous découvrez. De fait, une fois les petites références meta passées (dont la présence de Tom Cruise intégrée d’une manière inattendue), le film nous rappelle d’où il vient : les policier font « piou piou » à la bouche quand ils utilisent leurs armes, Batman est un master builder qui se sert lui aussi de son environnement pour construire des engins… et l’univers Lego n’est pas uniquement cantonné à celui de Bruce Wayne.

Les surprises seront donc au rendez-vous d’un film qui enchaine les scènes démentielles. Animal Logic a de nouveau fait un incroyable travail d’animation, peut-être encore plus riche que pour La Grande Aventure. Les textures et les mouvements des personnages sont parfaits, les constructions sont toujours toutes en briques Lego et toujours aussi imposantes et le travail sur la lumière un cran au dessus de ce qui a été fait jusqu’à présent.
Les scènes d’action sont folles. La caméra virevolte, les personnages animés sont des dizaines à l’écran en même temps. Et tout va vite, très vite. Peut-être même parfois trop vite tant on en vient à apprécier les scènes de pauses pour pouvoir reprendre notre respiration, relancer un bat-grappin et repartir à l’aventure.

Votre serviteur a eu la chance de voir le film en version originale. On passera donc les millions de cameos vocaux venant dire une phrase ou deux (mais tous des comédiens, quand en France la VF préfère faire appel à des Youtubeurs et des footballeurs) pour mentionner le boulot de Will Arnett mais surtout celui d’un Michael Cera formidable en Robin.

Lego Batman Le Film est un long métrage fier de ses héritages, fier de pouvoir faire partir de l’univers Batman tout en étant aussi dans celui mis en place par Lord et Miller. C’est aussi un film d’une grande richesse, mis en scène par une équipe qui ne pouvait pas être clean pour produire un tel tourbillon de couleur et qui pousse encore un peu plus loin les limites de l’imagination.

Lego Batman Le Film, de Chris McKay – Sortie le 08 février 2017

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2 Comments

  • par broack dincht
    Posté mardi 7 février 2017 12 h 41 min 0Likes

    j’avais été déçu par le 1er film lego. Niveau technique et anim, c’était irréprochable, certes, mais pour le reste, l’essentiel des trucs droles et références étant déjà dans la bande annonce, il ne restait pas grand chose à voir; à part la mise en abîme avec le passage dans le réel qui était bien trouvé. Pour ce batman, j’ai aussi les même doutes concernant l’humour (le coup du slip de robin est quand même fort)

  • Trackback: CloneWeb » Lego Ninjago : la bande annonce

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