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Critique : Le Complexe du Castor

17 ans après Maverick, Jodie Foster retrouve Mel Gibson devant la caméra. Cette fois, c’est sans Richard Donner puisque la comédienne et réalisatrice met elle-même en scène cette histoire signée Kyle Killen dont c’est le premier long-métrage.

Le film a été montré en grandes pompes à Cannes (retrouvez ici quelques photos et la conférence de presse officielle) mais nous avons eu la chance de le voir en avant-première à Paris en même temps que les festivaliers.

Et un film avec Mel Gibson à l’affiche, ça ne se rate évidemment pas !

 

 

Le Complexe du Castor – Sortie le 25 mai 2011
Réalisé par Jodie Foster
Avec Mel Gibson, Jodie Foster, Anton Yelchin
La vie de Walter n’est plus ce qu’elle était. Déprimé, vivant au ralenti, il s’éloigne de sa famille et de ses proches. Sa femme finit par le chasser de la maison pour le bien de leurs enfants. Touchant le fond, il s’accroche malgré lui à une marionnette de castor trouvée un soir par hasard. Par jeu ou par désespoir, il utilise cette marionnette pour extérioriser toutes les choses qu’il n’ose pas dire à sa famille et ses collègues. La marionnette devient alors comme une nouvelle personnalité, un nouveau Walter, plus positif et sûr de lui. Rapidement il reprend le contrôle de sa vie mais découvre peu à peu qu’il ne peut plus vivre sans son castor. Parviendra-t-il à se débarrasser de lui ?

Pour son troisième film en tant que réalisatrice, l’exquise Jodie Foster s’offre un drame familial. Et si vous lisez régulièrement mes critiques, vous savez que -même si j’aime être surpris- je n’aime pas ça, surtout pas la volonté de faire de ces histoires des long-métrages soit larmoyant soit dans lesquels il ne se passe pas grand chose.

Sur le papier, Le Complexe du Castor, avait tout du drame familial de base puisqu’il raconte l’histoire d’un père dépressif, que sa femme a foutu dehors, qui ne fait plus tourner son entreprise et qui est au bord du suicide.
Seulement The Beaver (titre original) n’est pas un drame comme les autres. C’est d’abord et avant tout un film porté par un des meilleurs acteurs de sa génération : Mel Gibson.
Le comédien n’a pas tourné grand chose au début des années 2000 et rien du tout entre 2004 et 2010. Il est ensuite revenu devant la caméra de Martin Campbell l’année dernière pour Hors de Contrôle, film qui se révélera sans intérêt. The Beaver est donc son vrai « grand retour ».

Mais reprenons. Mel Gibson incarne donc le fameux père dépressif, patron d’une société fabriquant des jouets et qui trouve un castor en peluche, une marionnette, dans une poubelle sur un parking.
Le castor va se mettre à lui parler. Ou plutôt, il va faire parler le castor. Un peu comme une conscience à la Jiminy Cricket ou comme une 2e personnalité à la Gollum, c’est le castor qui va petit à petit prendre le pas sur la personnalité du héros et lui permettre de remonter la pente. Malheureusement, dans la société actuelle, qui fait confiance à un adulte agitant une marionnette ? On ne peut que le considérer comme illuminé. Ou complétement fou. D’ailleurs, on n’a pas complétement tord puisque petit à petit, comme Gollum prend le pas sur Smeagol dans l’oeuvre de Tolkien, le Castor va petit à petit devenir beaucoup trop envahissant puisque le personnage de Gibson le garde tout le temps, vraiment tout le temps.

Vous l’aurez compris, tout l’intérêt du film repose sur la dualité entre l’homme et le castor. Mel Gibson y campe tout simplement un de ses meilleurs personnages, passant d’une personnalité à l’autre en un clin d’œil tout en manipulant la marionnette, gérant parfaitement l’ensemble comme si c’était naturel. Il est aidé par la caméra de Jodie Foster, astucieusement placée à chaque fois pour jouer des deux personnages mais sans jamais en faire trop ni verser dans la facilité à ce niveau-là.

Il faut ajouter à cela qu’il y a une intrigue secondaire dans le film. Ce n’est pas seulement le cheminement d’un homme (et de sa marionnette) mais aussi de son fils – incarné par Anton Yelchin, vu dans Star Trek. Alors que son père est au plus bas et remonte la pente, il commence, lui, à la gravir à travers une histoire d’amour avec la délicieuse Jennifer Lawrence.
Les deux histoires sont montées ensemble, pour qu’on comprenne bien le parallèle entre le père et le fils et que l’un marche -ou pourrait marcher- dans les pas de l’autre.

Si le jeu des acteurs est absolument parfait dans Le Complexe du Castor, on peut reprocher au film sans doute un problème de longueur. L’intrigue est torché en 1h30 et aurait largement méritée une demi-heure supplémentaire pour se poser un peu et prendre le temps avec ses personnages. Il n’en reste pas moins que les fans de Mel Gibson se régaleront. Les autres aussi.

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