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Critique : Fighter

Déjà récompensé de deux Golden Globes et sept fois nominés aux prochains oscars principalement pour ses acteurs, Fighter sort sur les écrans le 9 mars prochain. Devant tant d’éloge, il m’était difficile de passer à coté du film de David O. Russell.

En plus, on manque de films de boxe depuis Million Dollar Baby ou le dernier round d’un certain Rocky. Mais Fighter n’est pas seulement un film de boxe, comme vous pourrez le lire dans la critique que voici…

 

 

 

Fighter – Sortie le 9 mars 2011
Réalisé par David O. Russell
Avec Mark Wahlberg, Christian Bale, Amy Adams
Micky Ward est un jeune boxeur dont la carrière stagne. Il va rencontrer Charlene, une femme au caractère bien trempé, qui va l’aider à s’affranchir de l’influence négative de sa mère, qui gère maladroitement sa carrière, et de ses sœurs envahissantes.
Son demi-frère Dicky Eklund, lui, a connu la gloire sur le ring, il y a bien longtemps. C’était avant qu’il ne sombre dans la drogue, avant son séjour en prison.
Entre le sportif en quête d’un second souffle et l’ex-toxico, il y a longtemps que le courant ne passe plus. Trop de non-dits, d’échecs et de souffrances. Pourtant, parfois, les hommes changent, et Micky et Dicky vont peut-être avoir ensemble, la chance de réussir ce qu’ils ont raté chacun de leur côté…

 

Pour son retour derrière la caméra après les Rois du Désert et I Heat Huckabees, David O. Russell a choisi le thème de la boxe et pas n’importe quelle histoire puisque Fighter est basé sur l’histoire vraie de Dicky et Micky Ward, deux frères tour à tour boxeurs et dont l’un finira Champion du Monde WBU.

Mais dans Fighter, ce n’est pas tant la boxe que le scénariste veut mettre en image que la condition sociale des gens vivants dans une petite ville, Lowell, banlieue lointaine de Boston dans le Massachussetts.
Dans la famille plusieurs fois recomposée des Ward, si le père est réparateur, la mère et les multiples soeurs de Dicky et Micky ne font pas grand chose, à part boire et fumer. La mère, brillamment interprétée par une Melissa Leo en grande forme, tente de s’occuper des affaires de boxe, tout en surprotégeant sa famille.

Mais le problème de la famille, c’est Dicky. Christian Bale, qui a perdu un poids incroyable pour le rôle et devra le reprendre pour incarner le Chevalier Noir, livre sans doute sa meilleure prestation. Ancien boxeur sur le retour, fumeur du crack sûrement à l’origine de sa maigreur, un peu fou, et se vantant d’avoir battu en combat un boxeur célèbre alors qu’on ne sait pas vraiment s’il est vainqueur ou si l’autre a glissé, il doit entrainer son frère à la boxe tout en étant suivi par une équipe de HBO qu’il croit être là pour filmer son retour sur le ring.

C’est de cet univers-là, dans cette petite ville se remettant doucement d’une crise financière suite à la fermeture des usines textiles, que Micky (un très bon Mark Wahlberg) va devoir se sortir s’il veut briller sur le ring. Fighter n’est pas juste une histoire de combat de boxe. On y combat aussi la vie.

Pour filmer tout cela, David O. Russell pose la caméra agitée des Rois du Désert et ses effets visuels pour livrer une mise en scène à la fois calme et juste. Il prendra par contre en main des caméras de télévisions pour filmer les matchs, comme si on les voyait à la télévision mais, en plus, il se documentera puisque les combats sont réalistes. Ainsi, le dernier challenge de Micky Ward a été reconstitué au mouvement près, ce qui rend l’extrême tension de la scène finale (un monument !) encore plus forte.

Il choisit également de faire dans le réalisme, ce qu’on sent à la fois à travers la mise en scène et les personnages sans chercher à romancer quoi que ce soit pour montrer les différentes épreuves que devra vaincre Micky Ward pour finir au sommet : l’emprise familiale sur sa vie de boxeur mais aussi sur sa vie personnelle (avec la charmante Amy Adams, qui trouve un vrai rôle à sa mesure), le fait qu’il soit partagé entre son nouvel entraineur clean mais moins brillant et son frère toxico qui fera de la taule ; rien ne l’empêchera de finir champion du monde.

Fighter est donc un film réussi, méritant largement toutes les récompenses pour lesquelles ses acteurs sont nominés mais qui souffre sans doute d’une mise en place un peu longue et d’un coté trop ancré dans le réalisme, ce qui m’a donné l’impression qu’il manquait d’émotion. Cela dit, il est à avoir au moins pour la performance de Christian Bale et pour le très très réussi combat final.

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