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Critique : Dark Crystal, le Temps de la Résistance

Ce vendredi 30 août, Netflix mettra en ligne un évènement : les dix épisodes de Dark Crystal le Temps de la Résistance, prequel au film culte de Frank Oz et Jim Henson sorti en 1983.

Le format série sied-il à l’univers ? Les marionnettes sont-elles de retour ? Nous avons vu les quatre premiers épisodes réalisés par Louis Leterrier pour The Jim Henson Company.

 

LA CRITIQUE

En mars 1983 sortait sur les écrans français le long métrage Dark Crystal, réalisé par Jim Henson et Frank Oz avec Gary Kurtz à la production. Le film a marqué son époque : c’était un long métrage de fantasy se déroulant dans un monde imaginaire, sans aucun humain, et réalisé uniquement avec des marionnettes et des animatronics. Pas d’effet numérique mais les techniques employées pour animer Yoda dans Star Wars multipliées le temps d’un long métrage. Devenu un classique de la fantasy, Dark Crystal a inspiré bon nombre de cinéastes et différentes suites ont été imaginées. Le nom de Genndy Tartakovsky avait d’ailleurs circulé ainsi que ceux des frères Spierig. Le projet abandonné, Power of the Dark Crystal, est lisible en comics.

Plutôt que d’imaginer une suite au film de 83, la société de Jim Henson et le réalisateur français Louis Leterrier ont préféré développer finalement un prequel sous forme de série. Il faut dire que Jim Henson et Frank Oz avaient bien plus envisagé leur univers que leur film le montrait, ce qu’on peut voir en partie dans le bouquin The World of Dark Crystal. Un projet a donc été mis sur pied avec toujours Brian Froud aux designs et l’impeccable Daniel Pemberton à la bande originale, succédant à Trevor Jones.

La série s’ouvre sur un épisode d’introduction rappelant l’univers : le monde vit sous la domination des Skeksis, créatures monstrueuses faisant penser à des vautours, qui utilisent le fameux Cristal du titre pour vivre éternellement grâce à l’énergie qu’il peut fournir. Nous, on va suivre trois Gelflings du coté des gentils, trois personnages qui n’ont à priori rien en commun si ce n’est d’appartenir au même peuple : l’un est garde dans le château des Skeksis et va s’enfuir après avoir assisté à un drame qu’on ne spoilera pas, l’une est une princesse qui vit dans les livres et a la vision d’un symbole, et la troisième est envoyée par un arbre qui parle depuis sa grotte dans le monde extérieur. La suite, vous pouvez l’imaginer : ils vont se retrouver pour mieux comprendre ensemble que les Skeksis ne sont pas seulement des dirigeants à tendance tyrannique mais des monstres (à l’image de ceux du film original) qui cachent des secrets, notamment celui de consommer le pouvoir du Cristal. Et comme le titre l’indique, on imagine qu’il vont s’unir pour monter la Résistance qui va lutter contre le Mal.

On imagine parce que ce n’est pas encore le cas au bout des quatre épisodes d’une intrigue qui prend le temps de se développer. Le rythme est naturellement différent d’un long métrage et Louis Leterrier en profite pour vraiment développer un univers qui le méritait. On va donc voir des Skeksis, des Gelflings et même des Podlings dans leur quotidien. Mais Age of Resistance montre aussi des complots de cour, des trahisons et des revirements de situations qui font penser à rien de moins que Game of Thrones. Si vous aviez toujours voulou en savoir plus sur les arcanes du pouvoir de Thra, vous en aurez pour votre argent.

La facilité aurait été de se tourner vers les images numériques et de faire des personnages en images de synthèse photoréalistes. Mais Dark Crystal version Netflix reste fidèle à la tradition : tout est tourné en studio, dans des décors qui sentent gentiment le carton pâte (et quelques plans aériens de vrais lieux), et chaque héros est crédité deux fois au générique. D’abord pour son doublage mais aussi pour le marionnettiste qui lui a donné vie. Le prequel du film de Oz et Henson reprend toutes les techniques d’époque, en y ajoutant quelques rares effets numériques pour effacer les manipulateurs et les câbles et pour donner un peu plus de vie à l’image. Leterrier mélange des plans à l’ancienne, cadrés pour qu’on ne voit jamais les jambes, et tente de la caméra portée dans des scènes d’action parfois sur-découpées mais dont le montage se justifie par la technique utilisée. Et si Dark Crystal a inspiré des cinéastes depuis sa sortie en 1983, ce nouvelle version boucle la boucle en évoquant notamment Peter Jackson ou James Cameron.

En ne voyant « que » quatre épisodes pour préparer cette chronique, je ne peux naturellement juger de la série dans son ensemble. Quoiqu’il en soit, après une mise en place un peu longue, le temps de poser solidement les bases de l’univers, Dark Crystal devient généreux. Le 4ème épisode raconte beaucoup de choses, enchaine les scènes d’action et les personnages hauts en couleurs dont un chasseur Skeksis particulièrement impressionnant. Et à propos d’impressionnant, citons un casting de belle tenue : Taron Egerton, Anya Taylor-Joy et Nathalie Emmanuel dans les rôles principaux mais aussi Mark Hamill, Jason Isaacs, Lena Headey, Alicia Vikander, Mark Strong ou encore Sigourney Weaver sont un générique à la hauteur de l’évènement.

Dark Crystal Le Temps de la Résistance est le projet parfait pour Netflix (qui propose le film original), une production dont aucun grand studio n’a voulu pour la salle mais qui a un univers dédié à la série. Louis Leterrier, Brian Froud et les descendants de Jim Henson y font un travail d’orfèvre débordant de respect pour l’original. Les fans de la première heure seront ravis. Les autres prendront du plaisir devant l’une des meilleures séries Netflix Originals du moment.

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1 commentaire

  • par FABIEN
    Posté lundi 26 août 2019 18 h 40 min 0Likes

    J’ai découvert le film original très tard, il y a moins de deux ans je crois.
    J’avoue que, hors Star Wars, j’ai vraiment du mal avec les marionnettes à l’écran.
    Mais Dark Crystal a bien plus que ça à offrir et la musique est à tomber.
    Je suis très curieux de découvrir cette série.

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