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Vous vous rappelez du Dark Universe, tentative d’univers partagé qui a commencé par La Momie, film porté par Tom Cruise ? Johnny Depp aurait dû être l’Homme Invisible et Sofia Boutella la Fiancée de Frankenstein. Le projet a été abandonné mais pas l’envie du studio de faire des films consacrés à des créatures légendaires. Universal a donc fait appel à la société de production Blumhouse et à Leigh Whannell. Le réalisateur du très bon Upgrade a donc mis en scène une version twistée de l’Homme Invisible, sorti en 2020 et dont on se souvient comme le dernier film en salles avant le confinement. Il revient cette année et s’intéresse au loup-garou.
Il y a bien trop de films consacrés au loup-garou pour les citer. Le premier remonte à 1913 et tout ou presque a été fait sur le sujet. Pour Whannell, l’histoire se déroule dans une forêt au fin fond de l’Oregon. Un jeune garçon et son père aperception une créature. Des années plus tard, le père disparu, le fils retourne dans la maison familial avec sa famille. Mais sa route va croiser celle de la créature et il va se faire griffer. Et se transformer à son tour en loup-garou.
Dès le début, on sent l’économie de moyens. L’intrigue ne concerne donc qu’une famille, le temps d’une nuit, dans une ferme au milieu de nulle part. Une nuit d’éventuelle pleine lune, vous l’aurez compris. Une histoire resserrée donc, qui prend néanmoins le temps de poser ses personnages à travers une longue introduction filmée à New York, en particulier le père qui sera au coeur de l’intrigue (et on aurait aimé qu’il s’attarde un peu plus sur la mère…). Le résultat est un rythme bizarre : on est dans le home invasion donc ça va forcément très vite après un long prologue, surtout quand il ne s’agit que de quelques heures de déroulement mais pourtant le dernier acte parait bien long, à cause d’aller retours entre les trois lieux principaux.
Leigh Whannell est toujours aussi bon coté réalisation. On se souvient des caméras qui tombent avec les personnages pendant les combats d’Upgrade, et des plans impeccables de Invisible Man. Le metteur en scène n’a rien perdu de sa superbe. Wolf Man est non seulement bien foutu niveau technique mais enchaine les bonnes idées, notamment des plans circulaires autour des personnages qui permettent de changer de point vue. On suit en effet principal le mec mais plus sa transformation va être avancée, plus ses sens vont l’éloigner de sa famille. La mise en scène permet non seulement de comprendre qui on suit mais d’avoir le point de vue du loup-garou.
Invisible Man twistait le personnage qu’on connait pour en faire quelque chose de différent, un mari harceleur et donc le « méchant » de l’histoire. Ici, Whannell joue de nouveau avec les codes Le loup-garou n’est donc pas seulement un vilain aggresseur mais un personnage qui se transforme tout en cherchant à conserver son humanité et les valeurs familiales qui le caractérisent. C’est moins marquant que dans le film précédent mais ça fonctionne néanmoins, encore une fois grâce à la mise en scène.
C’est cool Wolf Man, bien gore aussi par moments. On aurait aimé que le film soit aussi marquant qu’Invisible Man, que Leigh Whannell soit aussi inspiré, mais on passé néanmoins un moment tout à fait honorable. On espère maintenant que le réalisateur au solide début de carrière tente d’autres choses.
Wolf Man, de Leigh Whannell – Sortie en salles le 15 janvier 2025