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Critique : Waste Land

Le cinéma belge compte de nombreux talents et ce n’est pas la filmographie grandissante de Matthias Schoenarts qui va me contredire. L’un d’eux est Jérémie Renier, à ne pas confondre avec l’Avenger, et celui-ci sort un nouveau film ce mercredi.

Waste Land, c’est son titre, aura d’ailleurs fort à faire puisqu’il sort face à Cendrillon de Kenneth Branagh et à Diversion avec Will Smith et Margot Robbie.

Mais le simple fait que le film soit un polar belge méritait tout mon intérêt…

 

LA CRITIQUE

On n’avait pas beaucoup vu Jérémie Renier dans un premier grand rôle depuis Cloclo. Le comédien belge semble avoir pris son temps après le film de Florent Emilio Siri où il brillait de son talent, ne tournant que très peu et notamment dans la version de Saint Laurent de Bertrand Bonello où il incarnait Pierre Bergé. Le voici de retour sur nos écrans avec un film tourné dans son pays (et le mien), à Bruxelles : Waste Land.

S’ouvrant sur un compteur de semaines dont on ne comprendra que plus tard la signification, Waste Land raconte l’histoire de Leo, un flic de la Brigade Criminelle de Bruxelles. Il partage son temps entre ses enquêtes et sa vie de famille, sa femme et son fils adoptif. Et alors qu’il va plonger dans l’univers d’un trafic de statuettes africaines dans les bas fonds de la capitale belge suite à un meurtre, il va apprendre que sa femme est enceinte (d’où le compteur évoqué). Son quotidien va alors être chamboulé et petit à petit virer au cauchemar.

Porté par un Jérémie Renier impérial de bout en bout, et même quand il s’agit de reprendre l’accent belge voire de parler flamand, le film va rapidement osciller entre les deux pans de la vie du personnage. La caméra habile de Pieter Van Hees ne lâche jamais le comédien, présent sur tous les plans. Commençant donc comme une plongée à la limite du documentaire dans la vie d’un flic belge, le film va vite changer de ton. Ou du moins va s’en chercher un. C’est tout le problème de Waste Land : on va avoir une sensation perpétuelle de cul entre deux chaises. Est-on face à un polar dans lequel Van Hees injecte des doses de vie de famille ou face à un drame familial dans la vie d’un policier ? Le réalisateur cherche à traiter les deux sujets de front sans jamais y parvenir, à tel point qu’on se dit qu’il aurait mieux fait de faire un vrai choix définitif.

La dernière partie du film viendra changer la donne, se rapprochant encore un peu plus du personnage de Jérémie Renier, se retrouvant partagé entre les deux univers (et deux femmes, surtout) à mesure que l’accouchement de l’une d’elle se rapproche et basculant doucement vers une sorte de folie, accentuée par une touche de fantastique. Est ce que la paternité le sauvera ? C’est alors tout le mal qu’on peut lui souhaiter.

On ressort de Waste Land avec une sensation de gâchis (!). Rénier porte fièrement le cuir et a le potentiel pour s’offrir un bon gros rôle de flic. Pieter Van Hees, lui, filme avec justesse Bruxelles et ses coulisses. Dommage qu’on ne sache finalement jamais sur quel pied le film voulait danser.

 

Waste Land – Sortie le 25 mars 2015
Réalisé par pieter Van Hees
Avec Jérémie Renier, Natali Broods, Babetida Sadjo
Léo Woeste est inspecteur à la brigade criminelle de Bruxelles. Il vit avec Kathleen et leur fils Jack, 5 ans. Jour après jour, il explore les bas-fonds de la ville, le « Waste Land ». Sa famille lui permet de garder pied. Mais l’enquête sur le meurtre d’un jeune congolais amène Léo à rencontrer la soeur de la victime, une femme magnétique et déterminée. Entre rituels, fascination et vieux démons, l’équilibre de Léo semble plus que jamais menacé…

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