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Critique : Under The Silver Lake
Cannes 5e avec le nouveau film de David Robert Mitchell, Under The Silver Lake dont la bande-annonce nous avait intrigué.
Le long-métrage réunissant Andrew Garfield, Riley Keough et Topher Grace dans un trip hallucilogène au coeur de Los Angeles sortira dans les salles le 8 août prochain.
LA CRITIQUE
David Robert Mitchell, tout motivé de sa nouvelle notoriété fraichement acquise avec le buzzifiant It Follows qui électrisa nombre de spectateurs des festivals de films de genre, revient cette année avec Under The Silver Lake. Prise de risque, s’il en est, de venir se confronter au climat tumultueux de la Croisette dans la compétition de la sélection officielle du Festival de Cannes. Le jeune réalisateur avait surtout gagné son pari sur It Follows en apportant ce qu’il manquait simplement aux films de genre depuis un moment : une mise en scène. Il s’attaque avec son nouveau long-métrage a une catégorie encore plus casse-gueule : le film de trip. S’en sors-t-il aussi bien cette fois-ci ?
Involontaire ou pleinement consciente, l’ambition qu’affiche Under The Silver Lake sur le papier et à l’écran se confond rapidement avec de la prétention déplacée. L’amateur du genre ne manquera pas de pointer les clins d’œil aux films de David Lynch, des frères Coen, de Robert Altman, Roger Corman et Paul Thomas Anderson. Malgré cet étalage cinéphilique dans son ambiance étrange, la coque rutilante du film sonne terriblement creux. Car il est bien gentil de venir se confronter, se comparer, singer les patrons du Los Angeles des banlieues glauques et désabusées sous acide, sans avoir même un propos solide construit derrière pour tenir la blague assez longtemps.
Et 2h20, c’est bien trop long.
Laborieux à se mettre en place avec un Andrew Garfield livré à ses gesticulations, laborieux dans sa progression ponctuée de gags misant sur l’incongru. Si l’on sait d’avance que nous n’arriverons nulle part avec l’errance hallucinée du héros, rien ne donne envie de poursuivre son enquête dont on peine à comprendre les tenants et aboutissants. Sans réel enjeu, aucune relecture ou réflexion sociale ou sociétale n’en transparaît jamais malgré une tentative de décryptage cynique et balourde de la pop culture. Under The Silver Lake est un grand vide intersidéral en CinémaScope qui n’a de seule valeur ajoutée qu’un Andrew Garfield cul nul la moitié du temps.
Une intention cinématographique plutôt mince pour prétendre à la Palme d’or ou même à un quelconque succès public en salle.
Under The Silver Lake, de David Robert Mitchell – Sortie le 8 août 2018