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Critique : Thor Love & Thunder

Thor Ragnarok est un film estampillé Marvel Studios qui avait fait parler de lui à sa sortie. Premier blockbuster du réalisateur de What We Do In The Shadows, il mélangeait -parfois maladroitement- les genres pour un résultat qu’ici on trouve bancal mais qui avait fait débat. Certains y voient un des meilleurs Marvel quand d’autres trouvent qu’il y a trop de problèmes pour en apercevoir les qualités.

A l’instar de James Gunn qui a apporté son univers sur les Gardiens de la Galaxie et poussé les potards bien trop loin dans un second volet, Taika Waititi veut faire plus avec Love & Thunder. Mais il ne fait pas mieux.

Après les évènements d’Avengers Endgame, Thor est parti vivre des aventures spatiales avec les Gardiens de la Galaxie. Répondant à l’appel de Sif, il laisse néanmoins tomber ses nouveaux potes pour venir en aide à la Nouvelle Asgard, menacée par Gorr (Christian Bale), un méchant muni d’une épée capable de tuer les dieux et bien décidé à le faire. Arrivé sur place, et alors que le bad guy enlève les enfants du village qu’il va devoir retrouver, le Dieu du Tonnerre découvre qu’il n’est plus le seul à avoir des pouvoirs. Jane Foster (Natalie Portman) porte désormais Mjolnir.

Après un prologue dévoilant l’origine de Gorr, Taika Waititi donne le ton : Korg (le personnage de pierre que le réalisateur incarne) raconte l’histoire de Thor à la manière d’un conte viking. Ca permet au réalisateur de pousser ses curseurs pour un enchainement de scènes ultra colorées et ultra exagérées, une tonalité super pop et décalée (à l’image de la promo) qu’il n’arrivera jamais à tenir. Ca se voyait moins dans Ragnarok parce que tout y était plus sage mais ici le contraste entre le conte de Korg et les origines ultra dramatiques de Gorr sonne faux.

Mais ce n’est pas le seul problème de Love & Thunder. Il est plombé par des erreurs techniques grossières, des faux raccords de champs/contrechamps à de vrais problèmes de CGI. Les Marvel sont généralement irréprochables en la matière mais ici les défauts se voient trop, de scènes tournées manifestement à l’arrache dans des décors en carton pâte au casque numérique raté de Natalie Portman. Et si Waititi s’en sort avec quelques jolies scènes, il ne sait toujours pas filmer les combats où les protagonistes sont trop nombreux. L’attaque de New Asgard est aussi brouillonne et illisible que la scène sur le pont à la fin de Ragnarok.

On peut aussi signaler une scène complètement ratée, celle de la rencontre entre Thor et Zeus (Russel Crowe). Rien n’y fonctionne, ni l’écriture du dieu à coté de la plaque (c’est Zeus, merde, faites un effort) ni l’incarnation de Crowe qui n’est jamais dans son personnage. Certes, c’est cette scène où Hemsworth apparait nu mais ce n’est pas suffisant.

Pourtant, Love & Thunder est parcouru de belles idées à commencer par le personnage de Jane Foster. Natalie Portman s’éclate dans le rôle et son arc est réussi et presque émouvant (et même s’il met du temps à être développé). Idem avec Christian Bale en méchant, qui joue bien le bad guy torturé. Et parmi toutes les tentatives d’humour parfois vaines, une fonctionne très bien : le fait que Thor vive avec son arme une relation de quasi-couple, donnant droit à quelques échanges savoureux, d’autant qu’Hemsworth est vraiment super quand il s’agit de jouer la comédie.

Un mot enfin sur les deux traditionnelles scènes post-générique : la seconde dévoile une belle idée qu’on espère bien exploitée dans le futur, et la première est une géniale idée de casting (à condition d’avoir vu Ted Lasso). Reste à savoir si ca deviendra jamais quelque chose.

On pourrait résumer Thor Love & Thunder comme de belles idées surnageant dans un océan de médiocrité. Peut-être que les fans de Ragnorak y trouveront leur compte. Les autres resteront sur leur faim.

Thor Love & Thunder, de Taika Waititi – Sortie en salles le 13 juillet 2022

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