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Si vous ne connaissez pas The Witcher grâce à sa saga vidéoludique, peut-être avez-vous découvert son univers grâce à l’adaptation en série télé par Netflix, avec Henry Cavill dans le rôle du célèbre Sorceleur. L’auteur polonais Andrzej Sapkowski a publié six romans et plusieurs recueils de nouvelles autour de Geralt de Riv pour raconter son histoire. Et Netflix a commandé un prequel animé au Studio Mir : le Cauchemar du Loup.
Le film d’animation, mis en images par les Coréens du Studio Mir, est l’origin story de Vesemir, le maitre de Geralt, alors un jeune sorceleur qui tue des créatures contre de l’argent. Acceptant une mission, il va replonger dans les souvenirs de son enfance et faire fasse à une dangereuse sorcière.
Si comme l’auteur de ces lignes, vous n’y connaissez pas grand chose en The Witcher et que vous n’avez pas dépassé le très cheap pilote porté par Cavill, Le Cauchemar du Loup est peut-être une bonne porte d’entrée, quoique l’animation permette des choses que la série live n’a pas les moyens de s’offrir. Le studio Mir, avec lequel Netflix a déjà travaillé sur Dragon Blood et Voltron, fait naturellement des miracles en rythme, en qualité des décors, et en maitrise des chorégraphies de combats. Techniquement, Le Cauchemar du Loup est un ravissement à suivre et la maestria des Coréens ne fait que donner du corps au personnage de Vesemir. On ne va pas se mentir, on les aimait depuis leur boulot sur Legend of Korra et on n’est toujours pas déçu.
L’écriture de Vesemir suit : le personnage revoit sa vie en flashbacks et nous avec. Comment le maitre de Geralt est-il devenu sorceleur et quelle fut sa progression pour être le vieux sage qu’il est dans la série ? Le film d’animation répond partiellement à ces questions, tout en s’offrant une porte ouverte pour une suite potentielle. Netflix n’est pas prêt à abandonner le filon. Notre héros a un passé mignon avec une jeune fille, ce qui permet beaucoup d’empathie quand l’histoire sort de ses flashbacks. C’est une fois que le scénario s’intéresse à d’autres aspects de l’histoire que le bat blesse d’avantage : qui sont les sorceleurs ? Quelle est la différence avec une sorcière ? Là, le film ne laisse que peu d’indices pour qui ne connait pas la franchise. Et il se perd quand il s’agit d’évoquer Tetra, la méchante de l’histoire, mal introduite par un roi qu’on ne reverra pas et dont les motivations ne sont pas évidentes.
Des soucis d’écriture, donc, ce qui n’empêche pas The Witcher version animé d’être du grand spectacle. Ces lignes sont écrites alors que Netflix vient de dévoiler les premières photos de la version « live » de Cowboy Bebop. On ne peut s’empêcher de penser que certaines franchises fonctionneraient mieux en animation, plutôt que d’être trop cheap (ou trop couteuses pour avoir de la gueule « en vrai »). On pense à Mortal Kombat ou à Suicide Squad pour ne citer que des productions très récentes. Mais il y a encore du chemin à faire, aussi bien du coté des producteurs que des spectateurs pour qu’on en arrive là.
D’ici à ce que ça bouge, vous aurez toujours cette version de The Witcher pour passer un bon moment. Et si vous êtes un fan de la série, il y a manifestement aussi suffisamment de matos référencé pour que vous y trouviez votre compte.
The Witcher Le Cauchemar du Loup, de Kwang Il Han – Disponible sur Netflix