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Critique : Scream

Wes Craven est décédé en 2015 mais son héritage, lui, est toujours vivant. Dix ans après Scream 4, la saga est donc relancée avec un cinquième volet qui s’inscrit dans la lignée des « requels », sorte de mix entre une suite et une relance dans l’esprit du Réveil de la Force ou de Ghostbusters l’Héritage. Du pain béni pour une saga qui a toujours été meta, mettant le cinéma d’horreur lui-même au coeur de son récit.

Le récit s’ouvre, comme à chaque fois, sur une jeune fille qui reçoit un coup de téléphone du tueur qui finit par la massacrer. Après Drew Barrymore ou Sarah Michelle Gellar, c’est donc Jenna Ortega qui s’y colle. Mais les choses ne sont plus tout à fait les mêmes : non seulement plus personne n’a de téléphone fixe en 2022 mais, surtout, la jeune fille survit à son agresseur. Un nouveau tournant pour la saga ? Rien n’est moins sûr tant le résultat est bancal.

Ce 5e volet mis en scène par Matt Bettinelli-Olpin & Tyler Gillett respecte à la lettre tous les obligations imposées par les volets précédents. Les règles du film d’horreur (ne pas se séparer, ne pas coucher sous peine de mourir, etc) sont largement évoquées et plus ou moins respectées tout comme le film profite de l’aspect meta pour évoquer le cinéma actuel. « Stab » (la fameuse saga, film dans le film) est devenu une série de films plus ou moins en lien avec l’original. On apprend que Rian Johnson ou Jordan Peele s’y sont collés mais que les derniers volets sont bien trop éloignés de ce qui faisait le sel du Wes Craven. Le propos est donc actualisé avec intelligence. Vingt-six ans après l’original, rien n’a vraiment changé.

La mise en scène des réalisateurs de Wedding Nightmare tient, elle, la route surtout si on compare aux films de Craven, pas toujours très bien tournés (les plans dans le 1er avec le tueur caché des buissons sont toujours bien gênants) et les scènes de fight et de meurtres fonctionnent pour les bons vieux amateurs d’hémoglobyne.

Des qualités donc mais aussi des défauts, dans l’écriture et le traitement des personnages. Les fameux « legacy characters » n’ont pas grand chose à apporter au récit, surtout Neve Campbell qui vient faire de la figuration alors qu’elle est bien au centre de l’affiche. Seul David Arquette tire son épingle du jeu.
Non, l’un des problèmes vient de l’actrice principale. D’abord son personnage de « soeur de » n’est pas terrible mais en plus Melissa Barrera (In the Heights) est à la ramasse. Les sidekicks du groupe sont, eux, tellement survolés qu’on se demande qui est encore là et qui est vraiment qui, tellement ils représentent une masse uniforme. Certains passages sont forcés, et d’autres expédiés, rendant un long métrage qui avait pourtant bien commencé sacrément bordélique.

Scream version 2022 arrivera quand même à s’en sortir avec un twist final bien trouvé dans le contexte actuel. On ne spoilera pas mais ici les motivations du tueur ou de la tueuse nous ont bien fait sourire, quand certains grinceront peut-être des dents. Bancal bien que parfois divertissant, le long métrage de Matt Bettinelli-Olpin & Tyler Gil n’est peut-être qu’à réserver aux fans de la saga.

Scream, de Matt Bettinelli-Olpin & Tyler Gil – Sortie en salles le 12 janvier 2022

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